
Si l’aventure se vit bien au long cours sans arguments magiques, force est de constater que pas mal de récits fondateurs de ce genre sans peur et sans reproche sont dotés d’une aura fantastique, de créatures, de monstres capables de faire vaciller les héros et de créer l’inattendu et un supplément de divertissement. C’est le cas dans Conan, Indiana Jones, Les Goonies et tant d’autres. La BD n’y fait pas exception, forgeant des légendes de fantasy, de mille et une nuits et d’autres ans ce bon mélange qui s’ouvre sur des histoires héroïques et palpitantes. La preuve avec ce théma regroupant quelques parutions marquantes de ces dernières semaines. Après Alamander, Arjuna, Capitaine Vaudou, Furieuse, (Avant) La quête de l’oiseau du temps, Le rite, Lord Gravestone (premier et second du nom) et Ninn, continuons notre bout de chemin avec Ceyles, Olivier et Lou, dans un monde de dragons et de surnaturel.

Résumé des Éditions Soleil pour le tome 1 d’Ouroboros – L’amulette de Saladin : Des dragons immortels se cachent parmi nous sous forme humaine. Au fil des siècles, ils ont influencé nos lois et troublé notre histoire. Leur emprise est sans limite. Un homme connaît leur existence, il se nomme Azram. Dans le désert, des bédouins veillent sur Xiao, un petit garçon dont les oracles prédisent qu’il provoquera la chute de la Reine des Dragons, sa mère. Azram, aventurier charismatique et énigmatique, a volé l’amulette de Saladin qui contient l’élixir qui permettra à Xiao de vaincre sa moitié dragon et de sauver le monde. Mais le vol de l’amulette a réveillé des êtres aux pouvoirs surnaturels…

Les complotistes parlent des reptiliens… mais ils sont peut-être loin du compte: en effet, il semble bien que des dragons attendent leur heure parmi nous. Ouroboros, ce n’est pas un titre de pure fantaisie créé par Ceyles, Olivier et Lou. Non, les auteurs font appel à un ancien mot, en grec dans le texte, incarné par un dessin: un dragon qui se mord la queue. Convoquant cette image déjà parlante et intrigante, le trio nous entraîne dans une ambiance de légende, à la croisée des mythes, des civilisations, des cultures et des croyances.

En ne s’attendant à rien, à cause sans doute d’une couverture à logo un peu trop passe-partout et pas assez claire sur le dessin qu’elle met en valeur, on en a pris plein les mirettes. En revisitant la Bible et les mythologies à la sauce dragon, Olivier et Ceylès nous offrent une grande aventure de chasse au trésor et de combat, d’initiation et de rédemption.

Servi par les ambiances de Lou, nous emmenant dans une époque à part, où les laborantins sophistiqués (avec forcément de noirs projets et à force de jouer avec, le feu qui peut leur échapper) mais où les péripéties se déroulent sans hautes technologies, que du contraire, utilisant des fondements ancestraux, Voilà un album qui ne traîne pas en chemin, vite avalé et trépidant. Car le dessin et la composition des pages, avec un découpage efficace, sont en feu, dynamiques au possible. Je me suis parfois cru dans un dessin animé, très agréable et sans temps mort, mais laissant la possibilité de s’arrêter tout de même sur les images proposées par Ceylès, une vraie révélation pour moi, dans la veine de ce que fait un Sylvain Repos ou un Hub.


Un début de saga au poison puissant et addictif.

À lire chez Soleil.
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