Fini la Lune, maintenant on marche sur la bulle #11 : avec joie, retrouvons notre ami et partenaire de jeux de notre enfance, Albator

Ça y est, l’homme a marché sur la lune. Enfin, ça fait cinquante ans qu’il l’a fait mais ce souvenir inébranlable, cet exploit, a été transmis de génération en génération, faisant toujours autant rêver quand on lève les yeux au ciel. Alors que dans nos contrées francophones, Thomas Pesquet a ravivé l’intérêt de la conquête des étoiles et de la voie lactée, le Neuvième Art (comme le Septième) a réaffrété des vaisseaux dessinés à mettre sur orbite. Des successeurs de Tintin ou de Valérian, et tous les autres, dans tous les horizons et tous les genres. On ne sait pas si les extra-terrestres lisent des petits miquets mais les terriens, oui. Alors, en vacances, plus ou moins près de chez vous, on vous a sélectionné quelques lectures pour aller beaucoup plus loin. Préparez les combinaisons spatiales.

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Embarquez dans l’Arcadia et participez à la sauvegarde de l’humanité. Capitaine au long cours, Albator a rempli mes rêves les plus fous…et bien plus encore.

Résumé: Dans cette aventure inédite du Capitaine Albator, une équipe de scientifiques a découvert un mausolée de Sylvidres et des informations où il est fait mention de manipulations génétiques et d’un pouvoir destructeur terrifiant. Une vague de froid extraordinaire frappe la Planète bleue et pourrait bien être liée à l’une de ces Sylvidres mutantes. Le Capitaine Albator et son équipage parviendront-ils à élucider ce mystère et à sauver la Terre de ce nouveau péril ?!

Rendant visite à sa pupille sur Terre, Albator se rend compte que des températures anormalement basses qui y règnent. Sentant la menace Sylvidre peser sur l’humanité, il s’engage dans une course contre la montre pour trouver Ground Zéro, l’emplacement où la première mutante végétale a posé le pied sur notre planète, il y a plus de 300 millions d’années. Recueillant à bord de l’Arcadia le fils d’un scientifique assassiné et un professeur sauvé de justesse, l’équipage décide de déjouer les plans de la machiavélique Reine Sylvidra. Vont-ils parvenir à endiguer cette vague de froid pouvant provoquer l’extinction de toute vie? Que cache Ground Zéro?

C’est une énorme tâche que de faire (re)vivre ce héros mythique et c’est Jérôme Alquié qui s’y colle…avec brio. Né en 1975 en France, il fut fort marqué par les séries japonaises des années 80. Il a beaucoup travaillé sur des artbooks et des celluloids de Ulysse 31, les Chevaliers du Zodiaque mais également Capitaine Harlock/Albator. Il fut remarqué pour son travail sur les Chevaliers du Zodiaque par Araki Shinjo, le character-designer de la série d’origine. Jérôme a aussi reçu le prix du public « Illumination » en 1997. Il sort également les séries: « Les surnaturels » de 2011 à 2013 et « les Mythics » en 2019.

Pour la partie graphique, c’est juste énorme ce que fait Jérôme Alquié: notre héros n’a pas pris une ride. La magie de la série est toujours présente. Il n’est pas donné à tout le monde de succéder au grand Leiji Matsumoto. Mais on constate très vite que le contrat est plus que rempli. D’abord, le dessin ne souffre d’aucune imperfection et est d’une régularité extrême tout au long de l’album. Ensuite, l’efficacité du découpage est redoutable, comme le cosmodragon du Capitaine. Des cases qui s’étendent sur l’autre page, qui s’étirent comme une pellicule ou qui donnent une sensation de perspectives, il y a beaucoup de travail sur les planches. Cette approche plus moderne donne beaucoup de plaisir et de sensations de vitesse et de mouvements pendant les scènes d’action. Quant aux couleurs, elles sont justes et accentuent l’ambiance et le mouvement (la neige, l’évaporation des sylvidres…). Le détail des décors, des personnages, est bluffant. On a par moments l’impression de regarder un animé.

Sur le plan du scénario, la base est solide et cohérente. Il n’y a pas de bouleversement majeur sur ce que l’on connait. On se plait à suivre les péripéties de notre équipage de pirates. Les caractères de nos différents intervenants sont bien définis et correspondent bien à l’oeuvre originale. L’équipage est au complet et on voit son importance (comme dans le dessin animé de notre enfance). Chaque personnage, grâce à ses aptitudes et ses connaissances, permet d’avancer dans l’intrigue. Il n’y a pas de temps mort. De plus, ce premier tome (d’une trilogie) ne se déroule que sur 56 pages, ce qui rend la lecture rapide et fluide (j’en voulais encore mais bon… le nombre de page est parfait). Jérôme Alquié parvient à nous expliquer l’histoire et l’univers d’Abator sur 6 pages condensées ce qui permet aux novices comme aux connaisseurs de s’imprégner de l’histoire et de ces enjeux sans aucun langueur et d’exiger des prérequis. Les thèmes chers à Leiji Matsumoto sont bien présents et le contexte écologique qui y est amené est une bonne idée ce qui donne une nouvelle dimension au charisme évident de notre Capitaine. De quoi renforcer encore les convictions de nos pirates pour la protection de la Terre dans son ensemble et pas uniquement sur l’humanité.

Voilà, c’est avec une certaine fébrilité que j’attends le mois de novembre pour la suite des aventures de l’Arcadia. Tous les souvenirs et les sensations que m’a procurés cette oeuvre durant mon enfance sont remontés pendant cette lecture. L’émotion, l’histoire sont au rendez-vous. De plus, la qualité graphique m’a mis une claque, ou un coup de sabre, tant elle est réussie. Les Editions Kana ont réussi à mettre en évidence le trait et les couleurs de Jérôme Alquié.

Titre: Capitaine Albator: Mémoire de l’Arcadia

Tome: 1: Les doigts glacés de l’oubli

Scénario et Dessin : Jérôme Alquié

Genre: Sciences fictions

Éditeur: Kana

Nbre de pages: 56

Prix: 11,99€

Date de sortie: 28 juin 2019

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