Un oeil dans la nuit est un thriller parfaitement réussi. Au-delà du plaisir immense de retrouver Martin Servaz, le commandant taciturne qu’on adore, et ses adjoints Vincent Esperandieu et Samira Cheung, c’est surtout l’intrigue et le page-turner hyper efficace qu’on soulignera. Voilà un moment que je végétais sans grand conviction dans quelques ouvrages peu enthousiasmants quand Un oeil dans la nuit est arrivé entre mes mains. Et l’écriture de Minier a fait le job. Dès les premières pages, il devient difficile de le laisser reposer trop longtemps. C’est un très bon thriller, avec de nombreux clins d’oeil pour d’autres auteurs du genre et aussi…un vrai cataclysme. Mais je ne vous en dis pas plus, vous ferez la découverte et préparez les mouchoirs…
Résumé de l’éditeur : Dans les montagnes, retiré du monde, un réalisateur de films d’horreur, Morbus Delacroix. Culte, misanthrope, fou. Parmi ses fans, une étudiante en cinéma. Fascinée, intrépide, inconsciente.
A Toulouse, un as des effets spéciaux est retrouvé mort, ligoté sur un lit d’hôpital. Et si ce meurtre trouvait sa source dans un film maudit ? Pour le commandant Servaz, peut-être la plus grand énigme de sa carrière…
Un oeil dans la nuit n’a pas fini de vous fixer.
Traduit dans 27 langues, Bernard Minier est l’un des auteurs de thrillers les plus lus en France. Pour le Sunday Times, Glacé, son premier roman, fait partie des 100 meilleurs polars et thrillers publiés depuis 1945. Un oeil dans la nuit est son onzième roman.
Disons le tout de suite, j’ai adoré ce thriller. J’ai adoré retrouver Martin Servaz. J’ai été totalement emportée par l’intrigue imaginée par Bernard Minier. J’ai été accrochée par l’écriture, les chapitres courts, les cliffhangers de fin de chapitres. J’ai été émue et totalement surprise par cet énorme rebondissement du milieu du livre. J’ai espéré jusqu’au bout une issue différente… J’ai vibré avec Martin Servaz et j’ai dévoré Un oeil dans la nuit.
Ce livre est truffé de références au cinéma d’horreur. Mais je rassure les lecteurs, il ne faut pas nécessairement aimer ce cinéma pour apprécier le livre. Et il ne faut pas non plus avoir une connaissance encyclopédique du septième art pour profiter de l’intrigue. Mais Minier a étudié son sujet. Il nous propose d’ailleurs, en fin d’ouvrage, une liste de 150 films d’horreur qu’il a lui même visionnés entre 21h et 1h du matin…. Je laisserai cette suggestion de visionnage à d’autres mais la plongée dans le cinéma d’horreur en compagnie de l’auteur est totalement réaliste.
C’est parce que toute l’intrigue tourne autour d’un grand réalisateur (totalement inventé mais aussi très inspiré), Morbus Delacroix, que Minier a pris le temps de cette immersion dans le cinéma d’horreur. Et il parsème son récit de références, au cinéma, à l’horreur, à l’Histoire et aux grands réalisateurs. Et même si, comme moi, vous préférez un bon thriller à l’horreur, soyez rassurés, vous pourrez pleinement profiter de l’intrigue et du suspense. Car Minier a ce talent d’être capable de vous captiver, de vous entraîner là où son imagination le porte.
/!\ SPOILER pour les puristes /!\ Et puis, il y a des plaisirs que seuls les fans de policiers et thrillers français vont percevoir. Une rencontre au 36 entre Servaz et Sharko (personnage principal des romans de Franck Thilliez). Mais aussi des références à Maurice Leblanc (pour un lieu), à Michel Bussi (pour un café). Ces petites touches font sourire le lecteur et je dois avouer que même si elle m’avait été divulguée depuis un moment, la rencontre fugace entre Sharko et Servaz, ce fut presque jouissif !
Ce polar est très addictif. Dès les premières lignes, on est heureux de retrouver l’écriture de Bernard Minier. On ne s’ennuie jamais, aucune longueur. Et les meurtres sont, dès le départ, tellement mis en scène que l’on ne peut que s’interroger sur ce que notre auteur de talent a pu imaginer pour nous surprendre. Bref, c’est un tout bon polar que je vous recommande vivement.
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Titre : Un oeil dans la nuit
Editions : XO Editions
Sorti le 6 avril 2023
512 pages
Prix : 22,90 €