LUCIA, la nouvelle héroïne de Bernard Minier totalement inspirante

Lucia est un excellent thriller comme Bernard Minier sait en écrire. C’est surtout la découverte d’une nouvelle héroïne (on ne retrouve pas Servaz et ses montagnes) en Espagne du centre-nord. C’est totalement addictif. Difficile de laisser ce roman de côté trop longtemps. Et Minier a cette intelligence de complexifier ses personnages. Beaucoup sont développés et ont une part d’ombre qui apporte de l’épaisseur au récit et à l’enquête. Et donc, le lecteur doit attendre la fin de l’histoire pour déterminer les responsabilités complètes de chacun. Et ça, c’est top. Un super thriller et une héroïne inspirante, aux failles multiples mais aux forces tout aussi nombreuses. On l’aime déjà ! Très belle réussite, on en redemande !

Résumé de l’éditeur : « A l’université de Salamanque, un groupe d’étudiants en criminologie découvre l’existence d’un tueur passé sous les radars depuis plusieurs décennies et qui met en scène ses victimes en s’inspirant de tableaux de la Renaissance.

A Madrid, l’enquêtrice Lucia Guerrero trouve son équipier crucifié sur un calvaire et se lance sur les traces de celui que l’on surnomme le « tueur à la colle ».

Tous vont être confrontés à leur propre passé, à leurs terreurs les plus profondes et à une vérité plus abominable que toutes les légendes et tous les mythes.

Une nouvelle héroïne aussi attachante que coriace… sur la piste de crimes inouïs.

Les coulisses inquiétantes d’une des plus vieilles universités d’Europe.

Un somme d’angoisse qui blanchira vos nuits. »

Maître du thriller, Bernard Minier est l’un des écrivains les plus lus en France. Il est traduit en salué dans le monde entier. Lucia est son dixième roman.

Lu et chroniqué pour vous du même auteur :

Promenons-nous dans les bois … quand Servaz n’y est pas : La Chasse de Bernard Minier

Climat anxiogène et meurtres mis en scènes dans La Vallée de Bernard Minier

Un thriller qui glace le sang au cœur des Pyrénées en compagnie de Bernard Minier : Glacé

Deux sœurs au cœur d’une intrigue bien construite… mais sans grand suspense de Bernard Minier

Un cercle des poètes disparus dans le sud-ouest, un serial-killer qui met de l’alcool sur nos blessures : Bernard Minier laisse au lecteur prendre le temps de son intrigue.

Résumé de l’éditeur : Bernard Minier est un auteur de thriller français un peu différent de ses collègues (Chattam, Grangé, Thilliez…). Il est capable de nous décrire des meurtres terribles, des mises en scènes morbides et des tueurs totalement dérangés… en les intégrant à une histoire normale d’une vie quotidienne que chacun pourrait avoir. C’est ce qui m’a légèrement désarçonnée lorsque j’ai fait la connaissance de cet auteur. Et c’est ce qui m’avait conduit (oh comme je le regrette) à avoir écrit dans la chronique de Soeurs que je ne lirais plus jamais cet auteur. Je n’avais rien compris de la richesse de ses personnages. Depuis, je me suis totalement convertie à l’auteur, à son écriture et c’est toujours avec beaucoup d’impatience que je découvre son dernier opus.

Lucia est donc un thriller rempli de suspense, de meurtres et de mises en scènes bien gores mais également un roman avec une histoire et des personnages développés, complexes, attachants… Avec des secrets aussi… qui sont utiles ou non à l’enquête mais qui font toute la richesse de cette histoire.

L’auteur s’est particulièrement bien documenté sur l’Espagne et ses traditions, son folklore, son histoire, son langage. Au point que quelques mots de la langue de Lucia Guerrero sont glissés dans le récit et apportent un plus. Un peu comme si un voisin d’origine espagnole nous racontait son enfance.

Et il est des détails facultatifs (mais tellement importants pour l’immersion du lecteur dans l’univers de l’auteur) qui sont bluffants. Ces détails m’ont particulièrement séduite et j’en suis d’autant plus admirative. Pour exemple, voici un extrait de la page 248. Le contexte veut que Rebeca, étudiante en physique à l’université de Salamanque, sort alcoolisée d’une soirée et rentre chez elle. Arrivée devant sa porte, elle doit se reprendre par trois fois avant d’introduire la clef dans la serrure.

« Elle pensa au célèbre principe d’incertitude de Heisenberg qui veut que chaque propriété – vitesse ou position – puisse être mesurée avec la plus grande précision à condition qu’on lui sacrifie la connaissance de l’autre propriété. Elle gloussa en songeant que c’était aussi son problème : associer vitesse de déplacement de la clé et position de celle-ci par rapport à la serrure. Elle ne gloussa pas longtemps. Quelqu’un venait de la pousser dans le dos… »

Cette « vérité » dans la pensée des étudiants scientifiques, ingénieurs qui ont un humour très particulier, c’est tellement juste. Pour l’avoir expérimentée, cette propension à expliquer le monde, même sous alcool, par des principes de base de la physique ou de la chimie est typique des étudiants en sciences physique ou en mathématique. Bref, tout le roman est aussi juste que cette anecdote et cela le rend particulièrement intéressant, immersif, et anxiogène. Car la vie créée par Minier est très vraisemblable… Donc, ses meurtres aussi ! 

Comme la plupart des lecteurs, lorsque j’ai appris que ce roman ne mettrait pas en scène Servaz, le héros habituel de Minier que j’ai appris à connaître, à apprécier et auquel je me suis attachée, j’ai eu un doute. Partagée entre curiosité et crainte d’être déçue, j’ai commencé cette lecture. Très vite les craintes se sont envolées, Lucia m’a totalement convaincue. Et l’impatience me guette déjà de la découvrir dans d’autres enquêtes.

N’oublions pas cette carte qui figure au début du livre. Cette carte qui plante le décor, qui permet déjà au lecteur d’entrer dans le monde imaginé par Minier. Cette carte qui annonce comme un avant-goût du chemin que l’auteur a imaginé pour nous. Vous savez comme j’aime les cartes en début de roman… Elles précèdent l’histoire dans l’imaginaire.  

Encore une chose… Un grand merci à XO Editions et  Bernard Minier pour cette belle et grande dédicace. Vous avez réussi votre pari, on aime Lucia autant que Servaz…

Excellent thriller, passionnant, juste et parfait dans le suspense. Cette année 2022 comptera avec Lucia de Bernard Minier, ne passez pas à côté !

Auteur : Bernard Minier

Titre : Lucia

Editions : XO Editions

Sorti le 31 mars 2022

Nbre de pages : 480 pages

Prix : 22,90 €

3 commentaires

  1. Et bien non ! Pour moi c’est, de loin, le plus mauvais polar de Mr B. Minier. Des personnages caricaturaux sans aucune épaisseur, une trame sans rythme et un scénario mal ficelé, plein d’incohérences et de rebondissements plus qu’improbables. Rien de crédible ! je me suis vraiment ennuyé comme jamais.
    Il est vrai que je sortais de la lecture de deux livres passionnants de Connelly et de Lemaitre … Ecriture, construction, documentation, art de la mise en scène du suspence … Les comparaisons sont cruelles ! …

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