Retrouvailles attendues et noires avec Ludivine Vancker dans la Constance du Prédateur de Maxime Chattam

La sortie d’un Chattam, pour les amateurs de thrillers, c’est toujours un événement. Ensuite, il y a la découverte en se plongeant dans le monde noir et poisseux imaginé par l’auteur. Et le bonheur de retrouver sa plume ciselée, ses obsessions de découvrir l’essence même du mal. Et la joie des retrouvailles avec Ludivine Vancker. Bref, La Constance du Prédateur est un thriller réussi et on enquête aux côté d’une Ludivine qui a beaucoup évolué depuis les premiers tomes. On la retrouve avec bonheur, un peu comme on recroise une amie d’enfance à un souper des anciens. Elle est plus humaine, plus fragile mais tellement forte en même temps. Et puis Chattam, c’est l’auteur de référence en ce qui concerne la recherche des origines de la noirceur du monde. Il explore ici une trame nouvelle, qui fait froid dans le dos. Je l’avoue, j’ai adoré !

Résumé de l’éditeur : Ils l’ont surnommé Charon, le passeur des morts. De son mode opératoire, on ignore tout, sauf sa signature, singulière : une tête d’oiseau. Il n’a jamais été arrêté, jamais identifié, malgré le nombre considérable de victimes qu’il a laissées derrière lui. Jusqu’à ce que ses crimes resurgissent du passé, dans les profondeurs d’une mine abandonnée…

Plongez avec Ludivine Vancker dans le Département des Sciences du Comportement, les profilers, jusque dans l’âme d’un monstre.

Maxime Chattam fait très fort avec le retour de Ludivine Vancker dans cet opus. Les cadavres s’accumulent, l’intelligence du tueur est machiavélique et les sévisses subis par les victimes particulièrement hors cadre… Ludivine débute sa nouvelle carrière au sein du DSC – département des sciences du comportement. Elle n’en est pas à sa première affaire étrange et retorse mais celle-ci va particulièrement la bousculer.

Le plaisir est immense de retrouver l’écriture et l’imagination d’un Chattam digne de la trilogie de l’âme du mal. Evidemment, si vous avez un petit coeur de guimauve, je vous suggère de passer votre chemin. Car l’exploration de la noirceur de la nature humaine, des fondements même d’une personnalité qui incarne le mal, c’est le leitmotiv de Chattam. Et c’est ce qui fait sa particularité d’auteur. Beaucoup d’écrivains nous régalent avec des récits de torture, d’enquête, de sévisses, d’imagination gore… Mais Chattam poursuit toujours cette quête d’approcher au plus près, de comprendre ce qui motive ce type de personnalités.

Ici, il nous guide dans les implications d’une hypothèse qu’il développe de bout en bout. Je ne peux évidemment pas vous mettre sur la piste car ce serait dévoiler une partie de l’intrigue. La constance du prédateur est excellent… Et il va sans doute susciter des questionnements une fois terminé. Soyez rassuré, il ne s’agit pas de questions sans fin pour comprendre l’histoire (comme certains en sont friands : Thilliez par exemple est un grand amateur du genre). Les questions qui vous habitent à la fin de cet ouvrage portent sur les conséquences d’une éducation sur le devenir d’un enfant et sur la fatalité, ou non, qui en découle. Ce sera sans doute plus clair à la fin de votre lecture….

Pour ajouter à l’intrigue, Chattam a décidé de planter son histoire au pied des mines désaffectées du nord-est de la France. C’est un paysage et un climat qui se mettent au service de l’enquête, de l’ambiance lourde et malsaine … exactement comme on les aime.

Alors, la dernière question que vous vous posez sans doute : Faut-il avoir lu les trois tomes précédents (La conjuration primitive,La patience du diable et L’appel du néant) avant de lire La constance du prédateur ? Ce n’est pas indispensable à la compréhension de l’intrigue mais vous passerez à côté de nombreuses évolutions dans le personnage de Ludivine. Car ces enquêtes précédentes ont laissé des traces et elle a dû se remettre en question pour continuer à avancer. C’est ce qui fait toute l’humanité du personnage. Donc, à vous de choisir… La constance du prédateur peut être votre premier contact avec l’auteur… Mais si vous aimez le genre thriller-gore, je gage que vous ne résisterez pas à lire les précédents.

Maxime Chattam nous envoûte une fois de plus avec ce roman. Il nous tient en haleine et nous offre ce « plus » typique de l’auteur : la quête vers l’essence même du mal.

Des retrouvailles réussies avec Ludivine Vancker. J’ai adoré !

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Le coma des mortels : le nouveau Chattam… qui ne m’a pas convaincue.

Auteur : Maxime Chattam

Titre : La constance du prédateur

Editions : Albin Michel

Sortie prévue le 2 novembre 2022

448 pages

Prix : 22,90 €

Un commentaire

  1. Je n’avais pas capter au début que c’était la suite de la trilogie « Section de recherche à Paris ». Qui est excellente d’ailleurs ! Le prénom de Ludivine me disait quelque chose mais c’est le moment où ça parle du Sig Sauer que tout m’est revenu !

    J’ai quasi tous les Chattam (Je n’ai pas la série « autre monde ») sur Audible et c’est de nouveau un plaisir de plonger dans l’univers glauque de cet auteur et d’autant plus dans l’univers cryptique de cet opus

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