
Bien sûr, il y a les zombies, les super-héros et quelques autres créatures qui restent des valeurs sûres de la culture populaire, mais les robots aussi tiennent le haut du pavé. Tout en traînant, malgré des exemples transcendants et positifs, une sale réputation. Face à quelqu’un qui nous en demande trop, n’aurions-nous pas tendance à répondre: « Hé ho, je ne suis pas un robot, hein! ». Un robot, ne serait-ce que ça? Tout dans les biscotos bien huilés, rien dans l’âme? Les robots fascinent, en tout cas. Visez le retour en grâce de Goldorak par une équipe de Frenchies, et vous aurez une idée du phénomène: les êtres mécaniques ne sont pas des vieilleries. Encore faut-il savoir renouveler, réinventer, réenchanter ou réensorceler le thème. La BD a su le faire, ces derniers mois, naviguant entre steampunk et futur proche, entre les camps des alliés et des ennemis, la programmation et les émotions. Pêle-mêle, pour les adultes ou pour le tout public, voilà une petite sélection de lectures sympathiques, remuantes aussi. Avec des boulons mais aussi bien plus de chair qu’on ne se l’imagine. Le robot est un animal social, a presque dit l’autre. Nous voilà presque au bout du voyage qui nous a menés de Malcolm Max aux Coeurs de ferraille en passant par R.U.R. et Rev. Sans oublier d’entonner Love love love. Pour conclure, retour au parc d’attractions survivaliste de Sylvain Repos dans Yojimbot.

Résumé de l’éditeur : Hiro, aidé par les Yojimbots, des robots samouraïs, échappe par miracle aux attaques successives du cruel Topu et de ses drones. Malgré une situation désespérée, le jeune garçon est déterminé à connaître la vérité sur le sort de sa famille. Hiro se rend compte que les croyances qui étaient les siennes jusqu’à alors ne sont que des mensonges tissés par ce mystérieux organisme qui cherche justement à le capturer. Malheureusement, piégé par Topu, et ne devant sa survie qu’au sacrifice d’un des Yojimbots, il fait alors face à un nouveau type de robot particulièrement redoutable. Celui-ci pourrait être la clé des réponses que se pose Hiro…
Pour terminer, faisons un retour dans le monde post-apocalyptique et le parc d’attractions imaginé par Sylvain Repos. Entre curiosité et méfiance, notre petit survivant Hiro continue de découvrir des robots, plus attachants en fait que les humains qui veulent leur peau. Et il y en a un coriace à affronter, espèce de bouffon vert, d’autant plus qu’il a trouvé un allié, ambivalent. Sorte de Tony Stark passé du côté obscur.


Les références ne boudent pas cet univers asiatisant, et qui se lit, se vit, comme un jeu vidéo, avec des mondes à explorer et des niveaux à passer. Sans parler des boss, donc. Notez qu’il ne s’agit pas non plus d’une course-contre-la-montre pour arriver le plus vite au bout de la quête. Non, le drôle d’équipage lambine dans son aventure, prend le temps des rencontres toujours plus atypiques, entre jour et nuit, nature luxuriante, retournant à l’état sauvage y compris pour les choses non-naturelles, et décors plus industriels. Sylvain Repos continue de nous soigner aux petits oignons, dans des séquences toujours aussi surprenantes, grisantes ou émotionnantes, mais de manière peut-être un peu moins fluide.

Car l’univers dorénavant planté, peut-être s’embête-t-on durant quelques planches, mais jamais bien longtemps, tant les ambiances sont folles (Noiry, aux couleurs, est en osmose) et les effets spéciaux très réussis. Puis, il y a le capital sympathie de tous ces héros, avec un coeur, qu’il soit métallique ou biologique, très attachants qui font date et nous entraînent au loin. Yojimbot a le potentiel pour durer longtemps. La déferlante est savoureuse.

Le tome 3 est en route!