Humans or Robots after all? La BD laisse la question en suspens mais propose différentes pistes #3 : REV

© Cour chez Glénat

Bien sûr, il y a les zombies, les super-héros et quelques autres créatures qui restent des valeurs sûres de la culture populaire, mais les robots aussi tiennent le haut du pavé. Tout en traînant, malgré des exemples transcendants et positifs, une sale réputation. Face à quelqu’un qui nous en demande trop, n’aurions-nous pas tendance à répondre: « Hé ho, je ne suis pas un robot, hein! ». Un robot, ne serait-ce que ça? Tout dans les biscotos bien huilés, rien dans l’âme? Les robots fascinent, en tout cas. Visez le retour en grâce de Goldorak par une équipe de Frenchies, et vous aurez une idée du phénomène: les êtres mécaniques ne sont pas des vieilleries. Encore faut-il savoir renouveler, réinventer, réenchanter ou réensorceler le thème. La BD a su le faire, ces derniers mois, naviguant entre steampunk et futur proche, entre les camps des alliés et des ennemis, la programmation et les émotions. Pêle-mêle, pour les adultes ou pour le tout public, voilà une petite sélection de lectures sympathiques, remuantes aussi. Avec des boulons mais aussi bien plus de chair qu’on ne se l’imagine. Le robot est un animal social, a presque dit l’autre. Après Malcolm Max, passons de R.U.R. en Rev.

À lire aussi | #1 : Malcolm Max 2 & 3

À lire aussi | #2 : RUR – Le soulèvement des machines

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Résumé de l’éditeur : Ouvrez les yeux, le rêve commence… Dans un futur indéterminé, s’est développé un monde virtuel façonné par les songes de ses utilisateurs : ReV. Gladis, débutante, décide de tenter l’expérience de ce nouveau jeu vidéo unique en son genre. Dès sa première partie, elle rencontre Mr_iO, un joueur vétéran qui se propose de l’accompagner dans son périple. Gladis accepte… et c’est parti pour son tout premier parcours dans ReV ! Des profondeurs d’une forêt sombre et mystérieuse aux couloirs oppressants d’un hôtel hors du temps, elle va vivre une odyssée étrange et métaphorique, et apprendre à s’extirper de situations parfois difficiles, souvent troublantes. À ses côtés, Mr_iO se montre bon guide et n’influence pas l’expérience de Gladis, son objectif est tout autre… Mais qui sait jusqu’où le voyage de notre héroïne va les mener ?

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Revenu des Souvivants, en compagnie de Davy Mourier et qui, pour la cause, traitait vraiment de zombies, Édouard Cour nous revient avec une folie pure: Rev. Alors peut-être suis-je un peu hors contexte, mais pourquoi pas après tout. Rev, c’est vous, c’est moi, qui serions catapultés dans un jeu vidéo. À la Tron par exemple, dans la peau du personnage que nous véhiculons des univers divers et variés au gré de nos manettes. Sauf que là, la manette, c’est nous qui l’avons au coeur même de l’aventure et d’un monde inconnu. Comment cela s’est-il produit? Passage entre la vie et la mort, expérience de savant fou, coma, rêve tout puissant, Édouard Cour nous laisse à nos interprétations: si elle veut s’en sortir, Gladys (le nom automatique qui lui a été attribué) doit aller jusqu’au bout, passer les mondes et les boss, trouver ses alliés, percevoir ses ennemis, et faire des choix pour avancer dans la bonne quête, ne pas s’éparpiller.

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Heureusement, dans la machine, Gladys va pouvoir compter sur une sorte de Jiminy Cricket ou un lapin blanc, ce que vous voulez, dans le trait d’Édouard Cour, il ne ressemble à rien de connu. Un robot coopératif, un être de lumière, une entité propre. Et c’est la force de l’auteur, faire sa propre popote tout en appelant des citations diverses et variées, venues de la culture plus ou moins populaire. Pourtant, Rev ne ressemble à rien de connu car tout semble expérimentation: mélanger noir et blanc, action et ré-flexion, symbolisme et philosophie, avec un trait, des traits, des griffonnages même, parfois, qui donnent de l’âme. Car Rev est aussi un hymne au pouvoir artistique, à la faculté à faire rêver… halluciner. Mais tout est incarné, en puissance et en richesse. Sans s’encombrer d’un style, mais en choisissant celui convoqué par les chapitres de ce récit complètement habité et époustouflant. On sort de là la tête en pétard, avec l’impression d’avoir assisté en privilégié à quelque chose d’incroyable, qui ne se produit pas souvent, qu’on n’a pas tout à fait compris, mais qui va droit au coeur. Révélation, révolution.

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À lire chez Glénat.

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