« Sulawesi, un paradis sur terre où vous allez vivre un enfer » imaginé par Clarence Pitz dans Meurs, mon ange

C’est désormais avec une Maître des thrillers belge que l’on doit compter. Avec ce troisième thriller noir, Clarence Pitz s’est définitivement installée dans la cour des grands. Elle est magistrale dans Meurs, mon ange. C’est terriblement bien écrit, redoutable de suspense, intelligent, innovant, crade par moment – comme on l’aime -, complexe et totalement addictif. C’est un excellent thriller noir, avec des ressorts neufs. Elle confirme l’immense bien pensé après la lecture de La Parole du Chacal et d’Ineffaçable qui étaient tellement novateurs et immersifs dans le genre. On retrouve ici les mêmes émotions avec une réelle évolution dans l’écriture. Un régal de bout en bout. Une vraie claque qui va agiter vos méninges. Je prends les paris que comme moi, il vous sera impossible de lâcher ce suspense, tant l’excitation vous gagnera. Mais p… que ça fait du bien !!! S’il y a UN SEUL LIVRE à lire en 2021, c’est bien celui-ci !

À lire aussi de la même auteure :

Incomparable et incommensurable INEFFAÇABLE : dans les rues de Bruxelles, levant les yeux sur les fresques sexuelles, Clarence Pitz livre le thriller que tout le monde rêve de lire !

Clarence Pitz nous offre un huis-clos à ciel ouvert, époustouflant, en pays Dogon.

Une réédition augmentée et réussie pour La Parole du Chacal, toujours aussi moite et trouble.

« Amsterdam

Anja n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis la disparition énigmatique de son mari et de sa fille. Alcool, drogue et factures impayées rythment son quotidien et creusent sa solitude. Par crainte de terminer à la rue, elle accepte un boulot sordide, mais bien rémunéré. Alors qu’elle remonte peu à peu la pente, son passé ressurgit et la gifle en plein visage.

Au milieu d’un quartier populaire, un cadavre sans tête est retrouvé pendu à une grue. Karel Jacobs, inspecteur Bruxellois, est appelé en tant que consultant. Rapidement écarté de l’affaire, il décide d’enquêter dans l’ombre.

Indonésie.

Des corps décapités sont abandonnés dans des sites touristiques à Bali. Guntur, flic à Jakarta, est éloigné de son service par l’agence anticorruption et muté sur les lieux.

Dans une forêt luxuriante, Eko et Taufik sont les cibles d’un ennemi dont ils ignorent tout. Blessés et épuisés, ils devront faire un choix. Fuir ou affronter les traditions de leurs ancêtres.

Des canaux d’Amsterdam aux rizières de l’archipel indonésien, Clarence Pitz nous plonge au cœur d’une intrigue machiavélique, mêlant modernité et traditions. »

On a d’abord un immense plaisir à retrouver l’inspecteur Karel Jacobs, avec ses expressions brusseleer et sa verve incomparable. On l’avait découvert dans Ineffaçable, très marqué par cette histoire de fresques malsaines et de meurtres qui y répondent. Il court encore après des réponses (si vous voulez en savoir plus, il faut lire Ineffaçable, je ne peux que vous le conseiller) et c’est ce qui le conduit à Amsterdam. Un crime a été commis et tout semble faire penser qu’il s’agit du graffeur de Bruxelles…

Amsterdam, une ville de désespoir pour Anja qui depuis un peu plus de deux ans, est totalement à la dérive. Elle se drogue, elle se saoule et vit dans un appart sans chauffage. Elle n’a plus que la peau sur les os et le gris est ce qui la caractérise le mieux.

Lorsque ces deux-là se rencontrent, ils comprennent pourtant rapidement que l’un détient sans doute les clefs des questionnements de l’autre…Et inversement.

Et puis il y a ces deux frères, Eko et Taufik qui fuient dans la jungle. Quoi ? Qui ? On l’ignore, eux-mêmes n’ont pas toutes les clefs. Et ces chapitres de fuite en avant qui viennent rythmer la lecture ne font qu’accroître le suspense. C’est totalement immersif, terriblement stressant et addictif.

Il y a aussi Guntur et Made, deux flics de Jakarta qui enquêtent sur une série de meurtres et de décapitations au cœur d’une ville gangrenée par la corruption. Rien n’est facile et les langues ne se délient pas aisément. Alors, la coopération internationale entre services de police, ce n’est pas tout à fait une évidence !

Un thriller de plus me direz-vous ? Pas du tout !

Celui-ci est magistral. L’auteure fait preuve d’un génie créatif et imaginatif noir particulièrement redoutable. C’est absolument excellent de bout en bout. Passionnant, haletant, noir, parfois un peu gore, crade, intéressant, émouvant, stressant, divertissant et …didactique. Car il ne faut pas oublier que Clarence Pitz est professeur d’anthropologie. Ce qui rend le récit totalement immersif dans la culture, dans les cultures d’un ailleurs qui partagent pourtant la même Terre que nous… Mais dont les coutumes peuvent sembler étranges.

On retrouve toutes les émotions de la Parole du Chacal, cette plongée dans une civilisation comme si on y était, où la découverte se mêle à l’étrange, au malsain et où il est difficile de savoir où commence le récit et où s’arrête la description anthropologique d’autres mœurs. C’est cela qui fait la force de l’auteure. Elle nous place en situation de doutes. Est-ce normal de réagir ainsi dans ce contexte ou est-ce dangereux ? D’où vient la menace, qui est le tueur ? Pourquoi tue-t-il ? Et les réponses apportées par son imagination sont tellement différentes de celles attendues ! C’est topissime.

Mais ce thriller est également la droite succession d’Ineffaçable, dont il est d’ailleurs la suite directe. Parce qu’on retrouve Karel Jacobs, parce qu’on en découvre plus sur lui, parce que le graffeur n’est jamais loin, parce que son ombre plane entre les lignes. C’est donc un troisième opus qui prend le meilleur des deux premiers…qui avaient pourtant placé la barre très haut. Souvenez-vous, je vous disais à la lecture de La Parole du Chacal qu’il était digne des plus grands romans du style… Clarence Pitz persiste et signe son talent avec Meurs, mon ange

Et puis il y a quelques scènes d’anthologie dans ce thriller. Un serpent qui vous laissera une impression prégnante durant de longues heures (à vie en ce qui me concerne), un container entièrement graffé et grouillant dont l’odeur traverse les pages, une démonstration d’amour envers ceux qu’on a aimé qui fait plus que glacer le sang, une nuit dans une maison avec un voisin de chambre un peu particulier, ...et un petit déjeuner au riz « amélioré » qui laisse un arrière goût sur le haut de la langue… 

Les personnages sont complexes, épais. On a la sensation qu’ils ont une vie en dehors de ces pages. On a l’impression d’avoir affaire à un morceau d’eux-mêmes et qu’ils sont en trois dimensions. Souvent, quand je lis un roman ou un thriller, j’ai l’impression que les personnages sont juste une feuille de papier glacé. Ils réagissent, ils interagissent mais rien ne sort du cadre. Ici, Clarence nous compose des vies, nous ajoute des détails, des éléments qui n’ont aucun rapport avec l’enquête et qui pourtant font tout le charme des protagonistes. Alors on a envie d’en savoir plus, de continuer la route à leurs côtés (enfin, pas tous, certains seulement …)

Et cette fin !!! Comment peut-on écrire le mot FIN après cette dernière phrase…. C’est totalement jouissif de retrouver un tel plaisir de lire. 

Gageons que ce thriller ait le succès qu’il mérite. C’est à dire qu’il soit à la première place des ventes pour 2021…et même peut-être 2022… Il est MAGISTRAL, TERRIBLE … vous ne pouvez pas passer à côté ! Courrez vous offrir ce magnifique moment thriller, comme il n’y en a pas souvent dans une vie de lecteur…

Auteure : Clarence Pitz

Titre : Meurs, mon ange

Editions : IFS/ Phénix noir

Sortie prévue le 13 octobre 2021

Nbre de pages : 419 pages

Prix : 19,95 €

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.