Zaroff et King Kong étaient comme des fauves en cage, Ankama tire le verrou pour un mortel amusement

Si les monstres au cinéma, c’est souvent quitte ou double, en BD, ça marche quasiment à tous les coups ! La preuve, coup sur coup, alors que Glénat et Delcourt ont ressuscité une énième fois Dracula, les Éditions Ankama réhabilitent le mythe de King Kong et de Zaroff (bientôt suivi par d’autres) dans deux séries différentes et s’émancipant des histoires d’origine pour bâtir leurs propres légendes. Avec, à leurs rennes Éric Hérenguel, d’un côté, et Philippe Pelaez et Carlos Puerta, de l’autre. Les bébêtes ont du mordant !

© Herenguel

Maudit sois-tu : Zaroff est parmi nous… et il n’est pas le seul

© Pelaez/Puerta chez Ankama

Résumé de l’éditeur pour Maudit sois-tu : 2017, un homme est retrouvé mort dans les égouts de Londres. L’enquête se dirige rapidement vers la petite amie du défunt, car leur liaison a été arrangée par leur employeur commun, Nicholas Zaroff. Ce mystérieux oligarque russe n’a en fait qu’un seul but : se venger de ceux qui, 170 ans auparavant, ont causé la perte de son aïeul. Pour y parvenir, il va réunir leurs quatre descendants et les traquer dans une vaste chasse à l’homme…

© Pelaez/Puerta chez Ankama

Manhattan n’a pas le monopole de la peur. À Londres aussi, les corps se balancent pas mal. Caméra à l’épaule dans les égouts du Grand brouillard, Philippe Pelaez et Carlos Puerta nous rassurent d’emblée. Pourquoi rassurés ? Parce qu’après le one-shot réalisé par Sylvain Runberg et François Miville-Deschènes sur le même personnage, l’idée d’une possible redite nous hantait. Ouf, les auteurs n’ont pas eu la même idée, (en fait, elle est carrément retournée, les héritiers de Zaroff chassant les héritiers de ses ennemis), et l’on peut s’engouffrer dans cette vision de ce que serait Zaroff à l’époque moderne.

© Pelaez/Puerta chez Ankama

Et pas que lui, puisque Moreau (avec des allures de Sam Elliott) est aussi de la partie (le deuxième tome, planté en 1848, lui sera dédié) comme Shelley (troisième tome, en 1816). Une sorte de nouvelle mouture de la Ligue des (pas) justiciers avec, pour les entourer, tout un bestiaire tout droit sorti des enfers. Car, avec les progrès de la science, il est plus que jamais possible de faire des assemblages contre-nature entre humains et bêtes, et monstres.

© Pelaez/Puerta chez Ankama

Entre mondanités et bestialité, Pelaez et Puerta investissent les lieux et l’imaginaire sans brûler les étapes ni trop vite donner le fin mot aux lecteurs. Dessinant comme s’il filmait, Puerta (qui nous gratifie aussi, cette fin d’année, d’une magnifique intégrale de Jules Verne et l’Astrolabe d’Uranie) a le souci du détail et est impressionnant  dans sa facilité à louvoyer entre le réalisme et le monstrueux. Notre petit doigt nous dit que dans cette trilogie à rebours… nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

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The Kong Crew : Manhattan a viré au Jumanji et les monstres d’hier ou d’avant-hier font leur loi

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Résumé de l’éditeur pour The Kong Crew : 1947, quatorze ans après la victoire de Kong, Manhattan a été évacuée et l’île est désormais une zone interdite, surveillée par la Kong Crew, une escadrille de pilotes parmi lesquels nous rencontrons le jeune et impétueux Virgil ! Alors qu’un scientifique et un journaliste entrent dans Manhattan, illégalement, la Kong Crew est dépêchée sur place pour tenter de retrouver les deux intrus…

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« – Et maintenant, y’a quoi sur ta liste de courses ? – Un gorille » Ce dialogue issus des premières planches de Zaroff ne pouvait mieux tomber.

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Oubliez tout ce que vous savez, vous venez de vous réveiller dans un terrible cauchemar. Invaincu depuis quatorze ans, le plus grand gorille de tous les temps (et pas de l’étang) a fait de Manhattan sa nouvelle île urbaine et déserté… du moins par les humains. Une jungle. Car, comme si la boîte de Pandore avait été ouverte et les sept plaies qui giclent s’étaient abattues, Manhattan héberge désormais des créatures surgies d’autres temps, préhistoriques et carnassiers. Kong (dont les cases où il apparaît se comptent sur les cinq doigts de la main) est loin d’être le seul, et peut-être n’est-il pas le King ?

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Avec cette série d’abord publiée en partie au format comics aux Éditions Caurette, Éric Hérenguel, fait feu de tous bois et de toutes frousses en proposant de l’aventure urbaine et grand spectacle, décalée mais fichtrement bien foutue.

© Herenguel

Tambour battant, ptérodactyles fondant sur des petits avions qui ressemblent à des jouets face à la gueule de l’animal, dans cet environnement passant du vintage au Jurassique, Éric Herenguel a eu la bonne idée de ne pas rester « groupier ». C’est ainsi que par le haut ou par les bas-fonds, il redécouvre une ville rendue à l’état sauvage. Brut de décoffrage et nous servant des têtes brûlées comme on n’en fait plus, The Kong Crew, c’est le concept que la télé et le cinéma se seraient arrachés.

© Herenguel chez Ankama

Chance, c’est en BD qu’il est arrivé et cette aventure ne pouvait trouver meilleur écrin (même si une série d’animation est déjà en préparation comme le prouvent les bonus de cet album). Et dans les mains de ce gamin dans un magasin de jouets doublé d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, Éric Hérenguel maître des cieux et de la terre, ça crée le Big Bang dans nos têtes: avec des Amazones, de l’Égypte antique et plein d’autres choses. On hallucine. On adore. Pour terminer 2019 sur les chapeaux de roue.

© Herenguel chez Ankama

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Série: Maudit sois-tu

Tome : 1/3 – Zaroff

Scénario: Philippe Pelaez

Dessin et couleurs : Carlos Puerta

Genre: Horreur, Thriller

Éditeur: Ankama

Nbre de pages: 64

Prix: 15,90€

Date de sortie: le 13/09/2019

Extraits : 

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Série: The Kong Crew

Tome : 1 – Manhattan Jungle

Scénario, dessin et couleurs : Éric Herenguel

Genre: Action, Aventure, Horreur, Série B

Éditeur: Ankama

Nbre de pages: 54

Prix: 15,90€

Date de sortie: le 04/10/2019

Extraits : 

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