Tango 6 : Tango est cash et crash!

Un dernier tour de l’Amérique latine et puis s’en va. Ou peut-être pas? Qui sait de quoi son avenir sera fait… Toujours est-il que Tango, le héros de Matz et Philippe Xavier que nous avons appris à connaître depuis six tomes riches en péripéties, arrive à la fin d’un cycle, l’occasion de synthétiser tout ce qu’il a vécu, dans les cases ou hors cadre, et de régler leur compte à quelques vieux démons.

Résumé de l’éditeur : La Triple Frontière, entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. Les spectaculaires chutes d’Iguazú ne suffisent pas à en faire un paradis terrestre : la jungle est pleine de contrebandiers, de trafiquants et de tueurs. Tango et Mario croient donner un coup de main à Mike, mais il leur a caché les vraies raisons de sa présence. Les mauvaises surprises s’accumulent, et l’heure de régler les vieux comptes a sonné pour Tango…

Il était déjà reparti dans une calme chevauchée dans le désert de la Cordillère des Andes, rien si ce n’est l’immensité de la nature aride à des kilomètres à la ronde… et un téléphone qui sonne… Il semblerait que le repos ne soit pas pour tout de suite pour le cow-boy solitaire qui va vite rentrer retrouver Mario, avec qui il forme le tandem intraitable que nous avons appris à connaître et désormais appeler auprès d’un vieil ami. Mike.

Laissé sur une île paradisiaque, retrouvé dans un bidonville miteux, l’homme appelle à la vengeance depuis qu’il a perdu un ami très cher qu’il avait en commun avec Tango lors de la réquisition, sous les radars de la loi, de leur havre de paix par des gangsters déguisés en businessmen. Pour y construire un luxueux complexe (casino, hôtel, piscine…) et y mener leurs petites affaires. Mais s’ils demandent de l’aide à ces justiciers comme cul et chemise que sont Tango et Mario, Mike garde à l’idée de se faire justice lui-même, tête brûlée.

Au-delà de Monsieur « Fish », un certain Shannon semble bien impliqué dans ces magouilles latines, et Tango ne l’a jamais oublié. L’occasion de faire d’une pierre deux coups? Ou même trois comme DEA et FBI entrent dans la danse. Celle qui consiste à lever haut les jambes pour esquiver les balles à fleur de sol ou à se balancer de gauches à droite pour éviter coups de poing et de pied. Tout un programme, transpirant et éreintant.

Les deux auteurs négocient fort bien, entre tension et action spectaculaire, ce sixième tome. Ils ne sont pas là pour faire dans la dentelle, et ça nous va fort bien, mais l’évolution de cette intrigue recoupant certains éléments des précédents tomes se fait en bonne intelligence, rusée et sans compromis. Exacerbant l’amoralité des héros confrontés à des hommes beaucoup plus vilains que ce que leur visibilité publique laisse penser, Matz et Philippe Xavier fracassent le décor, si dépaysant, avant de retrouver la quiétude de l’eau qui dort, mais peut encore se révéler trouble. Le mot fin s’accompagne d’ailleurs de points de suspension, au terme d’une exaltante montée en puissance de cette série, à l’image de cette cascade-crash de véhicules motorisés qui ferait pâlir Luc Besson…