Après l’Amérique du Sud, cap sur l’Asie. Même les héros ont droit à des vacances. Mais comme ce sont des héros, qui officient sous les ordres de Matz et Philippe Xavier qui plus est, pas sûr qu’elles soient si tranquilles. Voilà Tango et Mario aussitôt repartis au large dans un album de temporisation.
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Résumé du tome 7 de Tango par Le Lombard : Manille, Philippines. Tango et Mario ont du temps à tuer, alors pourquoi ne pas se mettre en chasse de reliques oubliées : le casque du plus grand navigateur de l’histoire, Magellan, et la flèche qui l’a tué sur ces rivages lointains ? Seulement, cette idée romantique et aventureuse s’avère bien plus compliquée et dangereuse que prévu. Tango n’est pas au bout de ses surprises…
C’est sur deux petites semaines que se déroule l’action de ce nouvel album qui entend se la couler douce dans les eaux paradisiaques de l’archipel des Philippines. Pourtant, c’est bien en prison, glauque, sale et violente, que commence cet opus. Rien ne s’est passé comme prévu.
Pourtant, le changement de ton est notable dans ce septième épisode. Il n’y a pas d’ennemi mortel, pas de trafic auquel nos deux as se retrouvent mêlés. Tout juste un fait divers qui se déroule sous leurs yeux et un plongeon qui permet à Tango de sauver un homme. Pour le reste, le passé de Tango ne refait même pas surface… Par contre, bien celui de Magellan (qui n’a jamais fait le tour du monde, parce qu’il est mort avant) et, celui, trouble et à reconstituer tant bien que faire, de Henrique, un esclave engagé par l’explorateur comme traducteur.
À quelques encablures de leur lieu de villégiature hypé, tout en contraste, il y a une île interdite, dont les indigènes vivent à l’écart du monde de puis 500 ans. On les dit sanguinaires, cannibales. Mais c’est peut-être là que nos Indiana Jones devenus vont retrouver la trace de la précieuse flèche de Magellan, à laquelle on prête des pouvoirs surnaturels. Dans la gueule du loup, du diable, Tango se jette, n’écoutant que son coeur de risque-tout.
C’est un album qui tranche avec les autres, qui joue la carte de la transition, avec du suspense mais peu d’action, beaucoup de dialogues et de contemplation. Philippe Xavier fait le saut du passé historique au réel fictionnel, avec un dessin toujours aussi riche, spectaculaire dans la reconstitution de l’affrontement entre les colons et les peuplades philippines qu’ils trouvèrent sur leur passage mais aussi varié dans toutes les scènes de pots partagés dans cet album. Sexy et sensuel, aussi. Les couleurs de Jérôme Maffre font splendeur.
Quant à Matz, s’aventurant ailleurs que dans les six premiers tomes, il livre une intrigue sans forcer, à un rythme de croisière, tout en enquêtant sur des bases réelles et qui pourraient qui sait changer le cours de l’Histoire telle qu’on nous enseigne les raccourcis. Je comprends que certains lecteurs de la série aient pu être décontenancés, mais le spectacle est là, comme la rencontre avec d’autres paysages et d’autres mentalités.
L’histoire n’est pas finie, le huitième tome bouclera sans doute cet art avec, c’est vrai, espérons-le, tout de même un peu plus de rebondissements et de bourre-pifs. Philippe Xavier promet, sur sa page Facebook, au fil des extraits qu’il publie, que ça va dépoter. Rendez-vous déjà en mai 2024.
Mais cette accalmie, dans une série qui était toujours sur ressorts jusqu’ici, venait à point.
Notons qu’après avoir repris Bernard Prince le temps de quelques planches avec son complice Matz pour le Mook 77 ans du Journal Tintin, Philippe Xavier s’est attaqué à XIII pour une histoire courte, signée Jean Van Hamme, et qui paraîtra dans le tome 14 et spécial de la série, Traquenards et sentiments. D’autres grands noms sont au rendez-vous : Iouri Jigounov, Callède, Henriet, Gontran Toussaint et Mikaël. À paraître le 19 janvier.
En attendant, le tome 7 de Tango est donc à lire chez Le Lombard. La suite arrive en mai 2024.
