Excursion angoissante dans les égouts de New-York en compagnie de créatures mutantes et cannibales

Le Grenier des enfers de Preston and Child est un thriller-policier bien glauque. Il nous entraîne dans le dédale souterrain de la Grande Pomme, sous le niveau des stations de métro. Il nous fait découvrir cette société parallèle des « Taupes », des SDF qui préfèrent la nuit permanente et chaude à la lumière du soleil. Ils volent, se battent, violent parfois… Ils ne respectent aucune règle de la société d’en haut. Mais il y a pire. Depuis peu, les Hydreux ont envahi le niveau le plus bas et personne n’est à l’abri. Des têtes décapitées sont disséminées en surface comme en sous-sol, des corps à moitié dévorés refont surface… Les habitants et les « Taupes » se découvrent un même adversaire… Un tout bon suspense, bien écrit et qui permet de retrouver avec un plaisir immense l’inspecteur Pendergast, ce héros si atypique, dandy et cultivé.

Une autre aventure de l’inspecteur Pendergast à lire : L’offrande funèbre de Preston and Child : le macabre qui rend accro.

A lire de Douglas Preston : Il Mostro du Firenze ou l’enquête invraisemblable et pourtant véridique de Preston et Spezi.

Le grenier des enfers par Preston

« Le brigade fluviale repêche dans les eaux boueuses des égouts de Manhattan deux cadavres sauvagement mutilés. Les marques des blessures retrouvées sur les corps font froid dans le dos : elles n’ont pu être infligées ni par un homme, ni par un animal.

Les premières recherches dressent le portrait  d’une créature mi-humaine mi mutante, extrêmement dangereuse et intelligente. Un terrible cauchemar pour les autorités alors qu’ne vague d’assassinats sanglants décime les sans-abri et qu’une véritable psychose collective s’empare de la ville.

L’enquête plonge scientifiques et policiers au cœur d’un univers dangereux et oppressant : le repaire des « Taupes », ces marginaux, SDF, criminels, parias qui on choisi de se terrer sous Manhattan, de vivre loin de la lumière du jour, dans un labyrinthe de stations de métro abandonnées, de galeries souterraines, de tunnels…jusqu’au « Grenier des enfers« , là où se cachent l’ultime secret du Monstre. »

Égout, Caillebotis, Architecture, Bunker, Guerre

Mais quel plaisir de retrouver l’inspecteur Pendergast ! C’est le deuxième tome de la saga écrite par le duo d’auteurs : Douglas Preston et Lincoln Child. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier pour comprendre. Tous les rappels nécessaires de la première histoire sont réalisés par les auteurs et les anecdotes sont suffisamment explicite pour que l’alchimie prenne immédiatement. Ce premier tome, Relic, a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation cinématographique avec l’excellente Linda Hunt (la truculente Hetty dans NCIS Los Angeles)

J’adore Pendergast. C’est un véritable héros de littérature. Il est avant toute chose l’incarnation du dandy anglais, toujours bien habillé, toujours un humour grinçant, toujours ce calme constant. Il est l’autorité et l’autonomie. Il prend les chemins de traverse. Se fait discret, ne se soumet pas à l’autorité. Ce n’est pas le héros meurtri, blessé par une vie de flic, avec des failles et des rugosités comme l’on peut les aimer chez Sharko de Thilliez ou la famille Morvan de Grangé.

Non, il est riche, agent du FBI, cultivé, intelligent, raffiné. On l’imagine aisément dans un fauteuil Chesterfield d’un club privé sélect et dégustant un excellent whisky de 50 ans. Je l’adore et c’est lui qui provoque ce besoin de retourner au livre, à l’histoire. Même son adresse est classe, il habite le Dakota Bulding de New-York.

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L’histoire, même si elle fait appel à quelques notions fantastiques (expliquées avec le plus de rationalité scientifique possible) est très bien construite. Comment identifier la source de la menace qui se fait de plus en plus pesante sur les habitants? En visitant le lieu d’où tout provient : les égouts de New-York.

Ce sont de véritables expéditions que Pendergast entreprend, et l’on est heureux de ne le suivre qu’au travers des écrits parce que l’odeur qui s’en échappe, les eaux poisseuses et les rats envahissent les pages. On y est, on y va, on a les deux pieds dedans !

Et puis c’est la (re-)découverte d’un monde (abordé également par Chattam dans La Promesse des Ténèbres en 2011), celui de cette vie de souterrains, de pénombre, de noirceurs. Une société avec ses codes propres, très éloignée de celle des beaux immeubles de Park Avenue. Une société de castes, où certains ne passent que quelques heures dans les tunnels, pour y dormir à l’abri et au chaud mais ou d’autres ne sortent pratiquement plus à la lumière du jour. Même si ce lieu est le prétexte pour un thriller ici, c’est une réalité dans les grandes villes américaines. De nombreux reportages effectuées à Las Vegas, New-York ou Chigago nous ont prouvé cette triste réalité.

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C’est surtout un excellent thriller, une intrigue bien construite, des personnages dont on apprécie la compagnie et un suspense présent dans tous les chapitres. Heureuse d’avoir partagé quelques heures de la vie de Pendergast…et vivement le prochain en sa compagnie ! Un très bon moment lecture.

Auteurs : Douglas Preston and Lincoln Child

Titre : Le grenier des enfers

Editions : J’ai lu (première édition chez Robert Laffont)

Réédité le 13 février 2015 (première édition en 1999)

544 pages

Prix : 8,10 €

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