Il Mostro di Firenze ou l’enquête invraisemblable et pourtant véridique de Preston et Spezi

Le Monstre de Florence est le récit de la rencontre de deux hommes –  Preston le romancier américain et Spezi le journaliste italien. De leur partenariat naîtra un article, puis un livre au sujet d’un tueur en série. Leur enquête visait à découvrir la vérité et surtout l’identité du tueur le plus prolifique d’Italie (en dehors sans doute des crimes commis par la Mafia). C’est un exposé détaillé (trop) de toutes les (fausses) pistes apparues depuis un quart de siècle. C’est intéressant pour la culture générale relative aux crimes sanglants, c’est minutieux mais guère passionnant. Ça ne se lit pas comme un roman mais plutôt comme une liste successive de faits…sans réelle analyse ou interprétation. Cela ne m’empêchera pourtant pas de me plonger dans d’autres œuvres de l’auteur, plus classiques, plus romanesques.

A lire aussi du même auteur : L’Offrande funèbre de Preston & Child, le macabre qui rend accro !

« De 1974 à 1985, sept couples furent assassinés dans les collines entourant Florence. Quatorze crimes, un nombre incalculable de suspects, des dénonciations, des folles rumeurs, des fausses accusations, plusieurs procès…et un coupable non encore démasqué !

En août 2000, Douglas Preston s’installe en Toscane pour y écrire un thriller. Afin de s’imprégner des méthodes de la police locale, il rencontre Mario Spezi, journaliste florentin spécialiste en affaires criminelles. Au détour d’une conversation, ce dernier lui parle du Monstre de Florence. Bien vite, Douglas Preston en oublie son projet initial.

Avec Mario Spezi, il décide de tenter d’identifier le tueur. Mais leur enquête dérange. Et, alors qu’ils approchent de la vérité, de traqueurs ils deviennent traqués. Preston est accusé de faux témoignage, de détournement de preuves et de complicité de meurtre ! Spezi, lui, est même soupçonné d’être le Monstre…

Ce récit, qui se lit comme un roman policier, revient sur une affaire criminelle fascinante, qui a inspiré à Pierre-Jean Rémy Une ville immortelle. les droits cinématographiques en ont été ensuite acquis par Tom Cruise. »

L’ouvrage est découpé en deux parties distinctes. La première reprend l’histoire contée par Mario Spezi à Preston lors de leurs rencontres dans les cafés italiens. Dès le départ, il s’est intéressé aux meurtres commis. Il était de permanence au journal, ce dimanche-là, et s’est rendu sur les lieux des crimes durant les années qui ont suivi. Il a enquêté, interrogé de nombreux protagonistes, écrit un multitude d’articles dans La Nazione. Cette première partie est une succession de faits, d’interviews, très dense et sans réelle analyse.

Lors de la seconde partie, celle consacrée à l’histoire de Douglas Preston, il y a une distance salvatrice qui s’installe par rapport aux faits… Une structure est plus présente dans le récit et on commence à percevoir une interprétation personnelle de l’auteur. Mais très vite, j’ai été dérangée par le ressentiment de ce denier à l’égard des autorités judiciaires italiennes. Sentiments compréhensibles étant donné ce qu’il y a vécu mais qui nuit à l’argumentation, me semble-t-il.

Douglas Preston, lui même, termine son ouvrage par ces mots que je lui emprunte. Rien n’exprime mieux ce que j’ai ressenti en lisant cette enquête journalistique.

« En tant qu’auteur de thrillers, je sais qu’un roman à suspense doit comporter un certain nombre d’éléments pour séduire le lecteur : un assassin avec un mobile compréhensible, des indices et un cheminement permettant de parvenir à la vérité…(etc)… Nous sommes en présence de meurtres sans mobile, de thèses qui ne reposent sur aucun élément concret, d’une histoire sans fin… »

Ce Monstre de Florence m’aura appris beaucoup d’éléments sur la vie à l’italienne, sur l’histoire du pays, sa construction, sur les préjugés qui existent au sein de la population entre les différentes communautés : Sardes, Florentins, Romains... Mais aussi sur l’architecture renaissance et sur les grandes propriétés des familles toscanes… Ce livre m’aura appris beaucoup de détails sur un tueur en série que j’ignorais, dont je n’ai que peu de souvenirs alors qu’il a sévi à moins de 1200 km de mon domicile…Et qui n’a toujours pas été arrêté. Ce livre m’aura appris ce que signifie l’expression « ne pas perdre la face » pour un Italien et l’importance que cela a eu pour un procureur…

Mais ce livre ne m’a pas passionnée. Trop de détails, trop de théories fumeuses, trop de rumeurs et de fausses pistes. La vérité est bien moins attirante que l’imaginaire de cet auteur de talent. Je me suis accrochée parce que l’histoire est vraie… Mais elle n’est pourtant pas vraisemblable…

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Info – et non des moindres- ce tueur et son histoire ont inspiré Thomas Harris pour l’écriture de la tétralogie Hannibal Lecter parue dès 1981 et incarné dès 1991, dans le Silence des agneaux, par l’inoubliable, l’incomparable, le fantastique Anthony Hopkins (oui, je suis ultra fan de l’acteur américano-britannique).

Auteurs : Douglas Preston et Mario Spezi

Titre : Le monstre de Florence – Une histoire vraie

Editions : L’Archipel

Sorti le 3 mars 2010

Nbre de pages : 361 pages

Prix : 7,80€ chez J’ai lu (2011)

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