Troisième et dernier tome de la deuxième saga néo-zélandaise de Sarah Lark, Les larmes de la déesse maorie sonne comme un adieu. Un adieu à ce pays, à cette époque révolue de la deuxième moitié du 19e siècle, de ces femmes de caractère, de ces générations qui se succèdent et se construisent dans la résistance. Je l’attendais depuis des semaines et je m’y suis plongée avec cette impression de rentrer chez moi. Ce confort, cette sécurité de retrouver les miens. Cette chaleur et ce cocon que seule la famille et les amis proches procurent. Lizzie, Michael, Atamarie, Katheleen font désormais partie de mon histoire. Ce fût un régal de partager encore un peu de leur existence mais quel arrachement de les quitter à jamais…
Les deux premiers tomes de cette saga : Les rives de la terre lointaine, Encore un peu de bonheur, de Nouvelle-Zélande, de femmes libres et passionnées avec Sarah Lark
A lire : la première saga néo-zélandaise de Sarah Lark : Une trilogie pour s’évader, Sarah Lark en guise d’éclaireuse.
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« Nouvelle-Zélande, 1899, Kevin, le fils de Lizzie et Michael, pionniers en terre maorie, se porte volontaire pour rejoindre une Afrique du Sud déchirée par la guerre des Boers. Un départ qui va bouleverser Roberta, secrètement éprise du séduisant médecin.
Pendant ce temps, la jeune Atamarie est la première femme à être admise à l’université de Christchurch pour y suivre des études d’ingénieur. Une aubaine pour elle qui, depuis l’enfance, est fascinée par le ciel et rêve de construire des machines volantes.
Dans cet ultime volet de sa trilogie maorie, Sarah Lark met en scène des héroïnes éprises d’indépendance et prêtes à tout pour conquérir leur liberté, avec pour toile de fond les paysages grandioses de la Nouvelle-Zélande. »
Celles et ceux qui suivent un peu la rubrique littérature de Branchés Culture savent à quel point Sarah Lark me plait. Elle dépeint des histoires de femmes libres même quand on les enferme, courageuses alors qu’on veut les asservir, luttant pour acquérir des droits. Et le temps s’égraine, les générations se succèdent et leurs libertés s’accroissent. Ces femmes de la troisième génération ont plus de droits que leurs mères et grands-mères mais n’ont rien perdu de cette force qui les guide depuis l’enfance.
Pour cette histoire qui s’achève, et après la lutte pour l’acquisition du droit de vote développé dans le deuxième tome, Sarah Lark nous partage l’histoire vraie (et un peu romancée) de Richard Pearse, pionnier de l’aéronautique en Nouvelle-Zélande et dont les rumeurs laissent à penser qu’il a effectué son premier vol réussi avant les frères Wright (unanimement et officiellement reconnus comme les premiers être humains à avoir volé dans une machine à moteur). C‘est avec bonheur que l’on suit cet inventeur un peu fou, ce fermier qui a toujours préféré les moteurs aux vaches, et qui est mort dans une clinique psychiatrique en prétendant n’avoir jamais volé !
Mais c’est aussi la guerre des Boers en Afrique du Sud, impliquant les Anglais et les Boers (colons néerlandais, calvinistes, esclavagistes et parlant l’africaans) afin de mettre la main sur les mines de diamants. On en apprend beaucoup de ce pays, de son histoire et des exactions qui y ont été commises de la part de nombreux européens. La confrontation des idées racistes et de ségrégation des Boers à l’esprit progressiste et abolitionniste des Kiwis de Nouvelle-Zélande est particulièrement intéressante.
C’est avec une vraie tendresse que j’ai partagé l’existence de ces femmes et de ces hommes auxquels je me suis attachée. Je les quitte avec regret mais heureuse de l’aventure et plus forte et libre que jamais.
Titre : Les larmes de la déesse maorie
Editions : Archipoche
Sorti le 5 juin 2019
792 pages
Prix : 9,95 €