
Le jeune Robbie s’est réveillé au cimetière, zombie sans savoir de quoi il avait clamsé. C’est dramatique et problématique. Tour à tour déterminé ou démotivé, il va mener l’enquête, décérébrée. La vie de cartoon après avoir été mis dans un carton, c’est ce que proposent Bruneau et Gleason dans ce roman graphique tragicomique et iconoclaste. Frappadingue mais pas dénué de profondeur et de sens pour nous cueillir.
Résumé de Robbie par Virages Graphiques : Au cœur d’une nuit d’orage, dans un cimetière lugubre, le jeune Robbie émerge du fond d’une tombe frappée par la foudre. Comment a-t-il atterri là ? Seule certitude, lorsqu’il découvre avec horreur son reflet : il est devenu ce qu’on appelle communément un zombie. Pacifique, inoffensif, mais un zombie quand même ! Accompagné de Carrie, ado de son âge en plein trip gothique, Robbie se lance dans un voyage survolté pour découvrir les raisons de sa mort. Si la vie est une quête de sens, la mort peut-elle en avoir un ?


Le cartoon vintage a, je trouve, été supplanté sur les petits écrans par des séries dont les designs sont modernisés, plus 3D plus animés mais moins habités. Pourtant, il existe une résurgence des petits miquets du Septième Art dans la BD. On se souvient de Xavier Bouyssou et son Toonzie, voilà, un peu plus soigné, le Robbie d’Olivier Bruneau et Émilie Gleason.


Sur la couverture, ils sont là ces héros cartoonesques, qu’on croit déjà avoir vus dans un vague souvenir et qui ont mal vécu le temps qui passe. Peut-être parce qu’ils ne sont plus adaptés à notre époque consensuelle avec leur dégaine, leurs airs vicieux. Et voilà, notre « Robbie » (enfin, c’est le nom qu’il a trouvé sur la stèle brisée à côté de son tombeau) propulsé dans un monde auquel il n’y connaît rien. Comme tout le monde, me direz-vous, qu’on soit jeune ou vieux. Sauf que Robbie, lui, s’est réveillé, pas beau à voir, avec une gueule de déterré et aucun souvenir de ce qui lui est arrivé. Un petit tour chez le médecin lui confirme l’ignoble vérité: le voilà couvert non par un certificat médical mais par un certificat de décès… Où trouver de l’aide? Chez ceux qui n’ont pas peur de lui. Peut-être cette petite fille, teigneuse mais préférant la compagnie des morts (et leur solitude) à celle des vivants.


Avec un pitch quelque part entre Mort et déterré et Tizombi, Olivier Bruneau et Émilie Gleason s’en dégagent très vite pour faire leur loi entre ces mondes qui n’en font qu’un. C’est sale, c’est trash, c’est une foire de monstres entre vivants, morts, damnés et les businessmen de l’horreur. Et au milieu de tout ça Robbie et Carrie cherchent un sens à la mort du premier. C’est complètement fou, dingue, ça part dans tous les sens et pourtant, malgré la peau qui se putréfie, tout se tient à merveille dans des péripéties alliant comique de situations mettant en contact notre zombie et la vie réelle (celle qui était la sienne jusqu’il y a peu), enquête pour retrouver ses origines et voyages au bout de l’enfer. Avec un twist final absolument déboussolant, qui nous met le coeur à l’envers et va chercher nos émotions, comme une cerise sur le gâteau.
À lire chez Virages Graphiques.













