Initialement paru il y a quelques années sous forme de kamishibaï (théâtre de papier), revoilà le voleur d’anniversaire. Sous forme d’album jeunesse traditionnel. Imaginé par les jumeaux Laurent et Olivier Souillé adjoints au dessin de Frédéric Pillot, ce monstre-là n’est pas comme les autres. Un peu dans la veine d’un Grinch, pas tout à fait désespéré. Heureusement, car on n’imagine jamais assez les conséquences d’un malheureux non-anniversaire.
Résumé de Voleur d’anniversaire ! par les éditions Daniel Maghen : Dans une sombre grotte, vit Victor, un monstre pas vraiment méchant et sentant bon la rose. Mais son pouvoir est terrible : il vole les anniversaires des enfants et il adore ça ! Une fois qu’il est passé chez l’un ou l’autre, tout le monde oublie l’anniversaire. Adieu fêtes, bonbons, cotillons et cadeaux !
Par malheur, les enfants ne grandissent plus. Ils sont condamnés à avoir toujours le même âge, à ne jamais devenir adultes… doivent aller à l’école toute leur vie. Jusqu’à cette nuit où Victor veut voler l’anniversaire de Bastien, un garçon de huit ans qui n’a peur de rien…
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Des anniversaires, dans une vie, on souhaite en avoir plein, et en fêter tout autant, en bonne compagnie et, tant qu’à faire, avec de beaux cadeaux. Si on n’en zappe un, me direz-vous, on se rattrapera l’année suivante. On dira que le temps vous a oublié et que vous n’avez pas vieilli, cette fois-là. Mais Victor, le monstre qui sent bon la rose, est assez colossal, possède un masque noir et des bougies impossibles à retirer sur le sommet du crâne, nous montre une autre vision des choses.
Avec sa paille, quand il décide de voler un anniversaire, il aspire tout sur son passage. À tel point que le temps va oublier éternellement ces enfants, sur le banc de l’école, incapables de devenir grands et de réaliser leurs rêves. Ils les auront de toute façon oubliés dans cette année sans fin. Pourquoi Victor agit-il de la sorte? Quand on vole quelque chose, encore plus quand cette chose ne se monnaie pas, il y a souvent un manque…
Le gigantesque monstre trouve son maître, pas plus haut que trois monstres
Qui pourrait mettre fin à cette malédiction qui pèse sur l’humanité et sa festivité? Un petit bonhomme pas plus haut que trois pommes mais qui n’a peur de rien! Bastien! Réveillé, qui plus est, la nuit où Victor a tenté de changer le cours de sa vie. Pris par surprise, il a dû changer sa paille d’épaule. Pour ne plus être un voleur d’anniversaire, ça reste à voir. Bastien saura-t-il trouver les arguments, un peu d’amour et de tendresse pour ce gros animal fulminant, cette espèce d’ours mal léché?
En alliant leurs idées fertiles, dans ce livre dédié au sculpteur Michel Bassompierre, Laurent Souillé, Olivier Souillé et Frédéric Pillot livrent un conte original et marquant les esprits. Les illustrations sont somptueuses – je ne sais pas ce que ma fille de 10 mois, qui adore les histoires, comprend à l’histoire que je lui raconte, mais elle est captée par les couleurs et les dessins vifs.
Frédéric Pillot allie le sens du détail et de la profondeur à des personnages qui crèvent l’écran, y compris quand il faut jouer sur les anachronismes. Un avocat avec un bavoir ou une mamie bien apprêtée qui saute dans une flaque. Plouf!
Quand on est adulte, on n’est pas à l’abri d’un retour en pleine poire de l’enfance et de sa frénésie, de sa coquinerie. C’est exactement ce que ce bel album, irrévérencieux et nous raccrochant aux plaisirs simples et essentiels de la vie, nous fait entendre et voir de la plus belle des manières.
Joyeux anniversaire à tous! Encore plus aux enfants qui, seuls ou accompagnés, se régaleront devant ce livre qui allume de jolies bougies.
À lire aux éditions Daniel Maghen.
