Vrob, entre Pharmacologix et Malédiction du cordon bleu: « Produire sain, peut-être que ça rapporterait moins, mais ça rapporterait quand-même… et la Sécu serait contente »

Comment être fan de Soda et s’attaquer à la malbouffe, c’est tout Vrob, pharmacien de formation, cinéphile de corps et d’âme sans que le bédéphile ne soit en reste. Après avoir réalisé un fan film en bon uniforme (mi-flic, mi-pasteur) sur le héros mythique de Tome et Warnant/Gazzotti/Dan Verlinden, Vrob fait cette fois-ci vraiment de la BD pour vulgariser deux sujets passionnants. La pharmacie, lieu de grandes découvertes et inventions qui se racontent par histoires courtes, ou la malbouffe et ses aliments ultra-transformés qu’on nous vend parfois comme sains pour la santé mais sont faits pour la détruire. Interview avec Vrob.

Bonjour Vrob. La dernière fois, vous nous présentiez votre fan film sur la BD culte Soda. Quelle a été sa destinée ?

Eh bien, il reste toujours disponible sur Youtube. Je l’ai bien envoyé à plusieurs concours de courts métrages, mais c’était « l’année covid » et les salles de cinéma étaient fermées un long moment !

Aujourd’hui, c’est en tant qu’auteur de BD que nous vous retrouvons. Mais, info ou intox, vous êtes pharmacien de formation ?

Ce n’est pas une intox !

Comment êtes-vous arrivé dans ce monde ? Comment décririez-vous ces études ?

Depuis tout petit, je voulais faire du Cinéma. J’avais donc commencé des études dans ce domaine (mais très vite déçu pour plusieurs raisons) avant de prendre un gros virage pour étudier la pharmacie par curiosité, un domaine qui m’a finalement beaucoup plu car très vaste et très intéressant. Les études sont longues (6 ans). À l’époque, il y avait un concours pour passer la première année. Donc beaucoup de stress et de temps à bachoter, peu de vie sociale. Mais je ne regrette pas ! J’y ai fait de très chouettes rencontres. Et je n’en serais pas là aujourd’hui.

Beaucoup de théorie, beaucoup de pratique ?

Beaucoup de théorie, oui. Et pas tant de pratique. Ce qui est regrettable. Dans le cursus de pharmacie d’officine, on a eu 1 ou 2 semaines de stage puis avant d’être lâchés dans la nature; en sixième année, 6 mois de stage. Ce n’est pas tant. L’idéal serait une forme d’alternance dès la deuxième année pour commencer à mettre en pratique la théorie. Personnellement, j’ai eu la chance de travailler en officine dès la deuxième année, ce qui m’a permis de combiner boulot d’étudiant et formation.

C’est du (sexisme) vécu © Vrob

Et une discipline, la pharmacologie moderne, assez récente finalement, à l’échelle du monde ?

Bien sûr, et en constante évolution !

Vous aviez quand même le temps de faire de la BD ou du cinéma sur le côté ?

J’avais toujours cette envie de faire des films. En commençant mes études de pharmacie je savais que je ne ferai pas ça toute ma vie. Ce n’est donc pas pour rien qu’avec mon ami Cogitograf on avait créé une asso artistique pendant nos études (le Magmatelier) avec laquelle on faisait des courts métrages, de la photo, de la BD… Un terrain d’expérimentations sur lequel plusieurs personnes nous ont rejoints au fil du temps.

Au fond, quelles sont vos madeleines en termes de BD ? Par quels auteurs, héros avez-vous commencé ? Quels sont ceux qui vous ont donné envie d’en faire ?

Ma plus grosse madeleine (je ne vais pas être très original), c’est Gaston Lagaffe. Mon plus lointain souvenir d’un album qui était chez mes parents et que je relisais sans cesse : « Le lourd passé de Lagaffe ». Il y avait une page déchirée. Je n’ai découvert que plus tard ces gags qui manquaient. Depuis j’ai l’intégrale que je garde avec moi à chaque déménagement. Elle fait partie d’une triade dont je ne me sépare jamais : Gaston – Calvin & Hobbes – Maus.

Donc Franquin, je l’ai recopié. Beaucoup. Beaucoup. Avec des copains dans la cour de récré on créait des histoires « ersatz de Gaston ».

© Vrob

Quels sont les auteurs qui vous ont convaincu, initié au fait que la BD n’était pas faite que pour la fiction, pouvait être documentaire ?

Je pense que c’est en découvrant à l’adolescence « Maus » d’ Art Spiegelman qui relève aussi de l’autobiographie. À partir de 2007-2008, je découvre les blogs BD: Fabrice Tarrin, Boulet, Pénélope Bagieu (qui fera plus tard l’incroyable « Culottées »)… Puis j’ai découvert Marion Montaigne avec « Tu mourras moins bête… », Fabien Toulmé avec « L’odyssée d’Hakim » ou Riad Satouf avec « L’Arabe du Futur ». Ce sont des oeuvres que j’offre souvent pour initier mon entourage à la BD.
Aussi, j’adore la « Revue dessinée » qui est une référence pour moi en termes de documentaires et vulgarisations avec des articles très variés d’un point de vue narratifs et esthétiques.

L’information peut mieux passer en BD ?

Mieux, je ne sais pas. Mais elle permet de toucher un plus large public. C’est complémentaire avec d’autres formes de medium.

Quelles sont les forces de la BD pour rendre accessible le réel, faire de la vulgarisation ?

Avec la BD, quel que soit le genre, toute représentation est possible avec seulement un crayon et du papier. Ce n’est pas plus cher de faire de la science-fiction que du documentaire. Ce n’est pas le cas dans le Cinéma ! À partir de là, selon le sujet qu’on aborde, il n’y a pas de limites au dessin.

En tant que lecteur de vulgarisation, ce qui fonctionne bien avec moi, c’est l’humour et les références à la pop-culture. Je retiens mieux en m’amusant. On peut rester longtemps devant une page, revenir en arrière pour repiocher une info. Et puis ça permet d’ouvrir vers d’autres documents (livres, films, podcasts…) pour approfondir un sujet.

© Vrob chez Thierry Souccar Éditions

Avant le dessin, tout commence par une bonne synthèse textuelle ?

Tout à fait. Je fais toujours une première lecture passive. Puis, une seconde, avec un crayon à la main, à noter les idées que je veux retranscrire dans ma BD, souvent avec des premières esquisses de mise en scène.

Dans Pharmacologix, vous revenez à vos études. Mais avez-vous continué à pratiquer, à vous y intéresser ou ce monde était-il désormais loin ?

Avec cette reconversion, je n’ai pas eu le temps de continuer à pratiquer. Je m’intéresse toujours beaucoup au domaine de la pharmacie mais pour le moment ce métier est derrière moi.

© Picard/Vrob chez De Boeck

Dans cette expérience, vous avez trouvé en Nicolas Picard votre allié. Comment s’est produite cette rencontre ? Vous êtes complémentaires ? Qui fait quoi dans votre duo ?

C’est une rencontre par hasard sur Twitter. Nicolas y faisait des fils sur la pharmacologie, avec des anecdotes rigolotes et un peu de pop culture. Un jour, je suis tombé sur celui où il explique comment il a été contrôlé positif aux amphétamines en ayant pris un médicament en libre service en pharmacie. J’ai adoré et je me suis dit que ça ferait une petite BD sympa. J’ai fait un test de mon côté, puis l’ai envoyé à Nicolas (on ne se connaissait pas) et il a beaucoup aimé le concept. L’aventure commençait !

Dès lors, Nicolas m’envoyait son texte brut, avec des petites idées de scénario et de mise en scène, puis je découpais pour scénariser le tout. On échangeait beaucoup à distance.

© Picard/Vrob chez De Boeck

13 chapitres et autant de thématiques variées, faisant la part belle aux inventeurs ou à des médicaments qu’on utilise souvent. Comment avez-vous fait le casting ?

J’ai laissé Nicolas piocher dans les cours qu’il donne à ses étudiants. Il avait de quoi faire !

Vous connaissiez tout ça, par vos études, ou vous avez découvert certaines choses ?

J’en ai (re)découvert beaucoup ! C’est ce qui me plaît dans la vulgarisation. J’adore apprendre. Alors si je peux créer et apprendre, je suis aux anges !

© Picard/Vrob chez De Boeck

On se rend aussi compte parfois que des recherches aboutissent sur des applications très différentes de ce qui était visé initialement. Comme quoi ?

On peut prendre l’exemple de l’iproniazide qui était un médicament fabriqué pour agir contre la tuberculose. On s’est rendu compte qu’il avait des vertus anti-dépressives. On l’a donc utilisé comme anti-dépresseur par la suite.

Votre style est très synthétique, pas d’éléments de décor superflus mais des références accessibles à tous : des super-héros, Fast and Furious, Hannibal… Le tout pour mieux apprendre le monde des molécules.

Il est vrai que je ne cherche pas à soigner particulièrement mon décor. Une des raisons n’est pas qu’artistique, c’est aussi une question de temps qui m’est imparti ! Mais au final je trouve que ça fonctionne bien pour de la vulgarisation.

© Picard/Vrob chez De Boeck
© Picard/Vrob chez De Boeck

Un deuxième volume pourrait voir le jour ?

On aimerait continuer la vulgarisation sur les médicaments en BD, mais peut-être en explorant un format différent.

Mais il n’y a pas que Pharmacologix qui fait l’actu, il y a aussi La Malédiction du cordon bleu. Ou comment Big Food maltraite nos aliments et malmène notre santé. Là, vous êtes seul à la barre, c’est ça ?

Exact ! J’ai dû m’atteler à une phase de documentation et de synthèse, comparé à Pharmacologix.

Comme dans Pharmacologix, vous vous représentez. C’était évident de servir le documentaire par l’autofiction ?

Dans Pharmacologix, j’avais bien aimé me représenter en personnage un peu naïf à qui on explique des choses. Ça me permet de faire un peu d’auto-dérision, de tester des blagues douteuses. J’ai donc fait pareil pour La Malédiction du Cordon Bleu.

© Vrob

Vous vous attaquez donc à la malbouffe. Et on ne la déniche pas facilement, elle est sournoise, hein ?

Eh oui ! Pendant des années on a associé « malbouffe » à « fast food ». Alors que ça représente environ 70% des rayons des supermarchés (en ne comptant pas les rayons fruits et légumes frais). Ce qui est énorme. Et avec de graves conséquences sur la santé des consommateur·ice·s.

Comment vous est venue l’idée de ce livre ? De votre expérience personnelle ?

Suite à mes premières publications sur les réseaux de ce qui n’était pas encore Pharmacologix, j’avais été contacté par l’éditeur Thierry Souccar pour travailler sur une BD documentaire sur la nutrition. Nous n’avions pas de thème défini. Ensemble, nous sommes tombés d’accord sur les A.U.T (Aliments Ultra-Transformés). Je savais que j’allais apprendre beaucoup en faisant cette BD ! Et ça m’intéressait d’autant plus que l’alimentation est une composante encore trop peu prise en compte dans le parcours santé des patient·e·s.

© Vrob chez Thierry Souccar Éditions

Ici, il est donc question des aliments ultra-transformés, kézako ?

L’être humain a toujours transformé ses aliments bruts dans le but de les conserver ou d’améliorer leur qualité nutritionnelle. Mais avec l’industrialisation du monde, on en est aujourd’hui à voir des aliments ultra-transformés (A.U.T). Il n’est plus question de conservation ou d’amélioration nutritionnelle. Ce sont des aliments qui ne ressemblent plus à l’aliment d’origine. Ils sont complètement déstructurés, ce qui a pour conséquences un apport glucidique plus important et plus rapide dans le sang (index glycémique élevé) et une satiété plus difficilement atteinte. On peut les repérer facilement dans les rayons du supermarché : ils ont souvent un packaging alléchant, une liste d’ingrédients à rallonge (au delà de 5 ingrédients, il y a de quoi se poser des questions), des additifs…

C’est un terme relativement récent qui a été mis en lumière par le Pr Monteiro au Brésil.

© Vrob chez Thierry Souccar Éditions

L’idée générale pour rester en bonne santé, c’est l’équilibre dans ce qu’on mange. Mais ce qu’on nous présente parfois comme aliments équilibrés, ne l’est pas forcément. Le marketing est alléchant, la composition est consternante. Mais pourquoi font-ils ça ?

L’argent. Aussi simple que ça. Globalement, l’agro-industrie veut absolument faire le maximum de profits au détriment d’une éthique sanitaire, sociale ou environnementale (ou les 3). Le pouvoir du marketing est grand. Et là où des produits industriels sont présentés comme « Bio », « végan », ou avec un Nutriscore A ou B, peuvent être très mauvais pour la santé.

Si on prend l’exemple d’un grain de blé, c’est plus rentable de le fractionner en une multitude de molécules pour ensuite les recombiner en «pain». Alors que le pain, c’est de l’eau, de la farine, du sel et du levain. Les pains industriels ont parfois deux fois plus d’ingrédients. C’est absurde.

© Vrob chez Thierry Souccar Éditions

Ça rapporte moins de produire sain ?

Ce qui est sûr, c’est que ça coûte moins cher à l’industrie de fabriquer de « faux aliments » pour pouvoir maximiser ses profits : ingrédients bas de gamme ou additifs, qui sont plus ou moins nocifs pour la santé…

Produire sain, peut-être que ça rapporterait moins, mais ça rapporterait quand-même. Et on diminuerait le coût social des maladies associées à la malbouffe : la Sécu serait contente !

Pour vous guider dans ce dédale, vous faites appel à un cordon bleu géant qui a des airs de Jean-Pierre Coffe. L’humour est bien là, les personnages déjantés aussi, il n’est pas utile d’être sérieux sur les sujets sérieux ?

Oh non bien au contraire ! S’il s’agit de communiquer à un large public, c’est important que ce soit fait sur un ton léger. Sinon peu de monde irait lire ça. Quand je me suis documenté, j’ai eu des petits moments de déprime tellement j’avais l’impression qu’on ne pourrait pas sortir de ces problématiques. Il fallait que je surmonte ça et rende le sujet moins lourd. Je pensais donc à ma famille et mes ami·e·s en me disant : « Bon, faut que j’arrive à leur donner envie de s’intéresser à un sujet sérieux ». L’idée était quand-même d’informer le plus de monde possible pour donner des pistes à des changements d’habitudes, mais aussi pour des changements venant des industriels et des politiques.

© Vrob chez Thierry Souccar Éditions

J’ai beaucoup puisé dans les livres du Dr Anthony Fardet (« Halte aux aliments ultra transformés ! Mangeons vrai. » et « Pourquoi tout compliquer ? Bien manger est si simple ! ») qui sont déjà très bien faits, très complets, ce qui était agréable dans le processus de ma vulgarisation.

Votre formation de pharmacien vous aide-t-elle à naviguer dans ce monde tentaculaire ?

Finalement, ma formation a consacré très peu de temps à l’alimentation et la nutrition. Alors que c’est une composante indispensable pour préserver la santé de la population. Je pense que je n’exercerais pas de la même manière aujourd’hui, maintenant que j’ai fait cette BD !

Dans cet album, plus loin que les noms inventés donnés aux marques, on les reconnaît toutes. Pourquoi les avoir transformées ? De peur du procès ou pour ne pas leur faire de pub ?

Pas de peur de procès, puisque j’ai même représenté certaines marques sous leur vrai nom pour parler de faits avérés. Les noms de fantaisies, c’est parce que ça me fait rire avant tout de trouver des jeux de mots nuls avec des marques qui font de la m… pardon, qui ne font pas pour la santé des consommateur·ice·s. J’adore les parodies en général, le dessin de presse, ce genre d’exercice. Une petite façon de se moquer des puissants alors qu’eux se moquent bien de nous…

Enfin, heureusement, tout s’arrange, de plus en plus, les métascores font leur apparition sur les emballages dans les grandes surfaces ! Bon signe pour la santé… ah non ! Pourquoi ?

Ça part d’une bonne intention. Le problème est que c’est devenu un argument marketing pour la malbouffe. L’industrie adapte ses recettes pour obtenir un bon score. Mais en y regardant de plus près, les ingrédients ne sont pas forcément meilleurs. Ces scores ne prennent en compte que les nutriments des aliments en oubliant le degré de transformation, les additifs potentiellement dangereux, etc…

Prenons l’exemple d’une marque de céréales du petit-déjeuner à destination des enfants. À la base, il avait un Nutriscore « mauvais » (C ou D). La nouvelle formule (avec farine complète) a un « bon » Nutriscore (B) alors que ça reste une bombe de sucre dès le matin. Ça favorise le diabète et le surpoids chez nos enfants, mais c’est présenté comme un aliment sain… Ça porte à confusion !

L’agro-industrie s’est appropriée ce score tout en continuant à faire de mauvais produits pour la santé.

© Vrob chez Thierry Souccar Éditions

Comment reconnaître alors les bons aliments de ceux qui nous feront à la longue plus de mal que de bien ?

Il faudrait dans la mesure du possible prendre le temps de cuisiner soi-même ses aliments. Quand on ne peut pas pour diverses raisons, et qu’on achète des aliments du supermarché, il faut se méfier des produits qui ont un marketing agressif : beaucoup de publicité et un joli packaging qui peut parfois faire croire que c’est bon pour la santé (« riches en fibres », « au bon lait », « bio », etc…). Il est indispensable de s’attarder sur la composition. Il existe des aliments industriels qui ne sont pas mauvais, mais il faut les trouver. Ce ne sont pas ceux mis en avant. Il y a le guide « Le bon choix au supermarché » qui est très bien fait. Et puis on peut s’aider d’applications comme Openfoodfact ou Siga qui prennent en compte le degré de transformation de l’aliment.

Mais, du coup, l’enseignement et nos pouvoirs publiques ne peuvent-ils pas intervenir pour éduquer le consommateur à la bonne hygiène de vie ? Parce que faire du sport et manger 5 fruits et légumes par jour, c’est assez réducteur, non ?

C’est très réducteur, oui ! Il faudrait une éducation dès le plus jeune âge et tout le long d’une vie. Le marketing cible davantage les enfants car ils n’ont pas le recul vis-à-vis de la publicité. Et ils sont demandeurs envers les parents, qui sont tout autant réceptifs aux messages publicitaires… 

© Vrob chez Thierry Souccar Éditions

Nous ne sommes pas égaux face à la nourriture ?

Malheureusement non. D’une personne à l’autre, nous n’avons pas la même éducation alimentaire et ne sommes pas réceptifs de la même manière aux messages publicitaires. Encore une fois, il faut que ce soit à l’Education Nationale d’intégrer dans toutes les classes jusqu’au Bac de vrais cours de nutrition (sans intervention du lobbying agro-industriel évidemment) et de développement d’esprit critique.

Il y a donc la règle des 3 V ?

On la doit au Dr Anthony Fardet. Pour une alimentation saine, éthique et durable, il faut manger varié, le plus végétal possible (maximum 15% d’aliments d’origine animale) et vrai (pas plus de 15% d’Aliments Ultra-Transformés).

Ce qui pourrait nous sauver, littéralement (parce qu’il est tout de même question de problèmes cario-vasculaires, de diabète…), c’est une démarche holistique. Qu’est-ce que c’est ?

C’est l’inverse d’une démarche réductionniste. Le réductionnisme, en nutrition, c’est considérer un aliment comme une somme de nutriments. Et c’est tout. On oublie la structure de l’aliment (sa « matrice »), son origine, ses effets globaux sur la santé. C’est pour ça qu’on a aujourd’hui beaucoup d’aliments « fonctionnels » : on leur ajoute des fibres, des vitamines, etc… Parce que ces nutriments sont soi-disant bons pour la santé. Alors qu’ils sont bons pour la santé s’ils ne sont pas séparés de leur aliment d’origine.

© Vrob chez Thierry Souccar Éditions

Pour reprendre l’exemple des céréales du petit-déjeuner, vous avez beau ajouter des fibres, ça reste un produit qui peut donner du diabète ou faire prendre du poids. 

Là encore, dans un monde comme ça, vous ne pouvez pas passer tout votre album dans les rayons d’un magasin. Il faut des idées de mise en scène, pour ne pas lasser le lecteur, non ?

C’est pour ça que je me suis un peu amusé à faire voyager dans le temps mes personnages grâce aux super pouvoirs de Jean-Pierre, et rencontrer les acteurs en lien avec toute cette thématique : de Monsieur Liebig au Pr Monteiro, en passant par le député Loïc Prud’homme.

Au fond, le cinéma, ça vous donne des idées sur comment « filmer » votre BD ?

Ce sont deux arts qui sont proches : on met en scène des images et du texte. En BD, ce qui est intéressant c’est de laisser le lecteur imaginer ce qu’il y a entre deux cases. Je ne sais pas si je suis tant influencé par le Cinéma dans ma BD (hormis les références). J’essaie de trouver le meilleur angle en restant cohérent. Pas si simple ! 

Quels sont vos projets maintenant ? Au cinéma ou en BD ?

J’ai des projets BD de documentaire / vulgarisation qui sont en cours, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.

J’ai un projet de long métrage, une adaptation d’un roman, mais là pareil, je ne dévoile rien pour l’instant !

La fiction pourrait-elle vous intéresser ?

Oui beaucoup. J’adorerais collaborer avec un·e scénariste. Car je ne suis pas très bon pour inventer des histoires. C’est un tout autre métier !

Merci Vrob et bonnes pérégrinations salutaires!

Pharmacologix – Histoires et sciences du médicament en BD est paru chez De Boeck et La malédiction du cordon bleu – Une incroyable histoire au royaume de la malbouffe est paru aux Éditions Thierry Souccar.

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