Dans l’ombre des pins, la rencontre des arts pour sublimer un amour de vacances, léger et immortel

© Dupuis/Guillaume chez Virages Graphiques

Prolongeons encore un peu la douceur de l’été, s’il vous plaît! Voeu exaucé par la bédéaste Cécile Dupuis et l’homme de théâtre (derrière et devant le rideau) Valérian Guillaume dans leur premier album BD à tous les deux (initialement, le projet, diplôme, fut présenté comme candidat au prix Raymond Leblanc, et Cécile était seule à la barre). Dans L’ombre des pins, ils suspendent le temps, le soleil comme la lune, dans un ciel d’anthologie, comme la mer. Comme l’horizon qui donne de l’espoir et de la photogénie à un amour de vacances. 

Résumé des Éditions Virages Graphiques pour L’ombre des pins : Pablo passe l’été dans la maison de sa grand-mère, en bord de mer. Il connaît les lieux par cœur : été après été, il s’y est amusé et y a grandi. Mais l’enfance s’éloigne et aujourd’hui, il faut penser à l’avenir. Ses parents partis, l’été va reprendre ses droits… Et Pablo rencontre Carla : qui est cette fille qui ne semble appréhender le monde qu’à travers l’objectif de son appareil photo ? Que cherche-t-elle à capter de ce lieu et de ses habitants ? À l’ombre des pins, dans le temps suspendu des désirs camouflés et des désirs retenus, Carla et Pablo vont se découvrir. Un récit tendre et puissant qui invite à se fonde dans le regard contemplatif de deux adolescents, à partager leurs sentiments à la fois hésitants et terriblement puissants.

© Dupuis/Guillaume chez Virages Graphiques

C’est l’été, mais faut bosser. Pablo a des devoirs de vacances et il ne doit pas perdre son temps. Dans le train, sous la vigilance de ses parents, eux aussi studieux, il n’avait pas le temps de profiter du paysage, profitant de la nature à travers les pages de ses livres de botanique. Une fois qu’ils sont arrivés chez mami, dans leur lieu de villégiature, ça ne va pas s’arranger pour Pablo. Heureusement, dans la monotonie de cette préparation d’examens, le jour où ses parents baissent la garde pour rendre visite à des amis, Pablo peut tout de même s’octroyer l’une ou l’autre excursion jusqu’à la plage. Un jour de pause, c’est presque les vacances. Et à l’entrée du camping des pins, le flash, une apparition. Derrière son boîtier photographique, une fille qu’il brûle, plus que le soleil, de connaître, d’espionner dans un premier temps.

© Dupuis/Guillaume chez Virages Graphiques
© Dupuis/Guillaume chez Virages Graphiques

C’est un petit trésor que nous proposent là les deux auteurs. Une histoire d’amourette estivale, diront certains, mais qui a cette capacité à se sublimer, à être un vrai objet de BD. Ni chiqué, ni cliché. Car le médium est souvent utilisé pour rendre hommage à d’autres arts. Ici, c’est la photo, dans le plus simple appareil, et l’usage étonnant que peuvent en faire eux novices qui se découvrent et découvrent la lumière du monde. Comme dans la photo, on immortalise un instant dans son esthétique, sans le bruit, Cécile et Valérian aménagent des moments où ils coupent le son pour mieux profiter des moments, dans le panorama ou les détails : les rayons d’un vélo, un cocktail en soirée, une motte de sable, un corps qui saute de la falaise vers la mer et dont le mouvement est gracieusement découpé. Stroboscopique, ça aussi, c’est BD.

© Dupuis/Guillaume chez Virages Graphiques
© Dupuis/Guillaume chez Virages Graphiques

Dans l’histoire simple, se rencontrent les arts, le spectacle vivant, vibrant, avec une foule de bonnes idées de mises en scène, de contemplation, dans le jeu de regards, les miroirs, les ombres, les vides et les pleins. Extase.

© Dupuis/Guillaume chez Virages Graphiques
© Dupuis/Guillaume chez Virages Graphiques

À lire chez Virages graphiques.

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