Tous en bateau #3 Nautilus, une plongée en eaux troubles et dystopiques sur fond de conflit mondial, avec le Capitaine Nemo comme électron libre

On aurait pu y intégrer La mort de Spirou, c’est vrai, voilà un nouveau topic sur le thème de la mer et des frêles ou fortes embarcations qui y naviguent, en proie au vent, aux intempéries mais aussi aux remous inégalables des hommes. Quatre étapes dans ce voyage, on fait la passe de trois à la recherche du mythique Capitaine Nemo, pour une aventure qui voyage et refait l’histoire.

À lire aussi | #1 Un capitaine de 15 ans, malgré lui, à la découverte du monde et ses monstres à visage bien humain

À lire aussi | #2 : Karajan, Barbara, le ministre et la Joconde sont sur un bateau en direction de la statue de la liberté, qui tombe à l’eau?

© Mariolle/Grabowski/Béchu chez Glénat

Résumé de l’éditeur : Pour prouver son innocence, il plongera 20 000 lieues sous les mers. Kimball O’Hara est un agent des services secrets britanniques au destin bouleversé un soir de l’année 1899 à Bombay… La filature d’un agent russe l’a mené sur un paquebot du gouvernement anglais qui sera victime d’un attentat quelques instants après son arrivée. Dans le chaos général, il est désigné coupable du drame. Pour prouver son innocence, désamorcer les tensions diplomatiques et espérer un jour revoir son fils, Kim va devoir récupérer des documents secrets restés dans l’épave du bateau tombée au fond de la baie. Malheureusement, aucun homme n’est capable de s’enfoncer aussi profondément dans les fonds marins. Aucun, sauf peut-être un seul, son nom est Némo. Fuyant les autorités indiennes, Kim se met en quête de ce personnage légendaire à qui appartient le sous-marin le plus performant de tous les temps : le Nautilus…

© Mariolle/Grabowski/Béchu chez Glénat

En attendant le tome 3 qui clora cette déjà belle aventure, j’avais envie de vous plonger dans une saga dont je n’avais pas encore eu le temps de vous parler : Nautilus, avec, comme équipage, Mathieu Mariolle au scénario, un garçon venu de l’Atlantique nommé Guénaël Grabowski au dessin et Denis Béchu aux couleurs. Un trio pour une trilogie assez osée dans l’Histoire qu’elle réinvente et les références qui bouillonnent mais aussi hallucinée.

© Mariolle/Grabowski/Béchu chez Glénat

Comme je vous parlais de Jules Verne, au premier chapitre de ce topic, voilà un album qui n’est pas adapté d’un de ses romans mais qui se sert de l’inspiration de l’écrivain barbu et de sa galerie de personnages démente. Et, en particulier, le Capitaine Nemo! Insondable et insaisissable héros, ici vieillissant mais toujours doté d’un fichu caractère. On ne fait pas de lui ce qu’on veut et Kimball O’Hara, agent secret là au mauvais moment, victime des apparences et du terrorisme qui fait rage dans ce conflit de fin de siècle opposant diverses grandes puissances, va l’apprendre à ses dépens. Mais Nemo est son seul espoir. Encore faut-il le retrouver et réussir à se l’allier. Pas évident. Encore moins évident d’être deux hommes face au monde entier, ou assimilé.

© Mariolle/Grabowski/Béchu chez Glénat

Alors que son premier projet professionnel avait été sabordé, le détonnant Guénaël Grabowski fait une entrée remarquée et fracassée dans le monde de la BD. Avec l’élan du tout-terrain Mathieu Mariolle, le team Nautilus réussit à nous tenir en haleine depuis deux tomes en nous faisant voir du paysage. L’eau et le feu, les montagnes, les volcans, les plaines verdoyantes… Résolument, Jules Verne ne renierait pas cette ode à l’aventure globe-trotteuse. Mais pas le temps de faire des photos et de flâner, ces deux tomes sont toujours sous tension (ne fût-ce déjà qu’au sein du duo qui pourrait changer la face du monde et le sauver) et porté par des personnages hauts en couleur et jusqu’au-boutiste, des hommes et des femmes plus ou moins corrompus par la guerre et l’idée de servir la patrie. À distance ou au corps-à-corps, buvant la tasse mais ne lâchant jamais l’affaire. Tout cela est épique et palpitant, bien dosé et pensé.

© Mariolle/Grabowski chez Glénat

Deux tomes parus à lire chez Glénat

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.