Pour son 7e acte, Chambres avec vues, dans la capitale wallonne, accueille toujours plus d’artistes de qualité et d’étonnement

Parfois seuls ou en collectif, les artistes se donnent rendez-vous à Namur pour un grand parcours d’artistes intitulé Chambres avec vues. La septième édition. J’en ai suivi une première partie, le week-end passé, des 12 et 13 mars. Avant de remettre le couvert, celui qui arrive, les 19 et 20 mars. Ce qui me frappe le plus, c’est la passion qui anime ces artistes. On sent qu’il y a de l’engagement, de l’émotion et le besoin quasi viscéral d’échanger avec les visiteurs. Alors c’est sans retenue et avec enthousiasme que je vais partager avec vous les rencontres que j’ai vécues. Suivez-moi dans mon week-end artistique namurois.

Le thème de cette année est le jeu. Hé bien, allons voir ce que proposent les artistes à ce sujet. Mon périple commence par les Abattoirs de Bomel et la rencontre du collectif Z’art B.

Z’art B

(de gauche à droite Déborah Fagoo, Paula Pinto, Vanessa Graas, Magali Vanhamme)

Nous retrouvons dans ce collectif une artiste dont je vous avais déjà parlé lors de Chambres avec vues en 2020: Magali Van Hamme. Cette architecte dynamique a créé ce Collectif avec ses amies de l’Académie des Beaux-Arts. Il se compose de Paula, de Vanessa et de Déborah, mon épouse. Avec des univers et des techniques différentes, ces quatre artistes sont parvenues à s’emparer de cette petite chambre insipide et à en faire une pièce où l’harmonie de leurs oeuvres pousse à la contemplation et au voyage. C’est la première fois que certaines sont confrontées à un public et on peut dire qu’elles sont parvenues à relever le défi. Malgré leur timidité, elles parviennent à partager aisément avec les visiteurs. Leur spontanéité et leur accessibilité rendent les échanges vivants et très intéressants.

Vanessa allie voyages et questionnement sur les relations humaines à la finesse et à la profondeur du pastel.

Magali poursuit ses recherches picturales en travaillant sur calque, papier mais également en variant les techniques telle que le bic, l’acrylique ou encore la peinture à l’huile.

Paula parvient à intégrer l’essence-même de son âme et de sa personnalité dans ces oeuvres. Un peu comme si c’était son propre corps et son propre coeur qu’elle exposait.

Déborah, par sa sensibilité et la variété de ses supports, attire l’oeil et rajoute une douce chaleur organique. À l’instar de ces morceaux de poutre peints qui donnent l’impression que la cellulose laisse entrevoir ses propres sentiments.

Une activité pour les enfants est mise en place par L’atelier Good’art (Déborah Fagoo). Elle permet aux enfants de s’essayer à la peinture de manière ludique en faisant rouler des billes dans de la couleur. N’hésitez pas à y aller avec vos enfants.

Je prends ensuite la direction de Flawinne pour rencontrer un jeune sculpteur plus que prometteur.

M’Art-y (Martin Pétrisot)

Inspiré du rêve, de la nature et des mystères de la vie…

Après avoir suivi une formation en soudure, ce passionné s’est tout de suite dirigé vers la sculpture en métal. Il parvient à insuffler de la vie et des formes à cette matière froide et inerte. Les lignes, les volumes mettent du mouvement et de la vie dans ses oeuvres.

On parlant avec Martin, on comprend vite son univers et c’est avec beaucoup d’aisance qu’il nous explique son travail artistique. Ses sculptures sont assemblées à partir de bouts de métal qu’il vient souder par abrasion. L’artiste a choisi cette méthode pour ne pas agresser le métal en le surchauffant. Il « colle », plie et assemble des centaines de pièces de formes et de tailles variées. Il dépose des milliers de points les uns à côté des autres pour donner lignes et volumes. C’est alors que la lumière se mêle à l’acier et que les sculptures s’animent. Comme si la vie prenait naissance de cette brillante alchimie.

Il réalise aussi quelques meubles mais toujours avec une démarche artistique. Il utilise son savoir-faire de ferronnier pour créer la structure et explorer des techniques. Ici c’est celle du bois brûlé japonais appelée shou sugi ban. Par cette méthode, il révèle l’âme du bois.

Son art ne s’arrête pas uniquement à de la juxtaposition d’amas de métal mais est bien un travail de composition avec une maîtrise parfaite de l’intensité. L’intensité de son arc mais également de son imagination. Je vous avoue que cette rencontre m’a beaucoup plu et je suivrai de près son parcours artistique.

Après tant d’émotions, il était temps pour moi de boire un coup ! Direction la Brasserie de la Houppe.

Cadavre Exquis

Entre caves voutées et alambics, c’est un collectif d’artistes pluridisciplinaires qui nous accueille et profite de l’espace. Il se compose de Jimmy Michaux, Maxime Lambert, MYDATAH, SAM * et OPAK.

Et pour respecter le thème, ils se sont amusés à jouer au cadavre exquis version peinture et on peut dire que le résultat ne doit pas être mis en bière.

Jimmy Michaux

Artiste peintre et street artist il s’est formé à l’Iata et aux Beaux-Arts de Namur. Passant de formats « classiques » à l’huile aux grands formats à la bombe, ce Namurois explore la condition humaine et ses vicissitudes. Il a réalisé, en 2021, une fresque publique, le projet ICARUS dans le quartier de Bomel.

Maxime Lambert

Vivant et travaillant à Namur, ce street artist est un membre actif du collectif Drash et s’implique dans des projets avec des jeunes comme animateur. On le connait aussi sous son alias, Kid Napalm, et certaines de ses réalisations étaient visible au festival Pschitt!

SAM*

Son oeil scrute notre quotidien et l’âpreté de la vie et sa sensibilité la couche sur la toile. Ce Namurois passé par l’IATA et Saint-Luc à Liège développe son univers graphique alliant le collage, la sérigraphie et la peinture. Mais il parvient par ces recherches artistiques à coller à l’air du temps. Il passe de l’image « figée » à l’image en mouvement en créant des images virtuelles pour accompagner des concerts.

MYDATAH

Ce graphiste de formation est un artiste touche à tout. Travaillant à la fois la sérigraphie, le collage et des techniques graphiques, cet artiste va vous emmener dans un univers coloré et intemporel.

OPAK

Sa technique et ses couleurs sont pour moi addictives. Ses oeuvres résonnent en moi et font écho à ma propre personnalité. Il va au bout de tout ce qu’il fait et il n’y a aucun compromis. Soit ses courbes sont parfaites, soit elles sont ratées. C’est rarement le second cas! Ne vous y trompez pas, ce ne sont pas des couleurs posées à la bombes et des masques de papiers cachés, non non, ce sont des aplats et des courbes à main levée. C’est fou!

Et pour terminer mon premier week-end, un passage chez Graphica pour recharger ma plume et mon encrier.

Graphica

Chaque fois qu’un parcours d’artistes (Pschitt!, Chambres avec vues) est organisé, on peut compter sur la famille Detry pour les accueillir au sein de leur magasin. Passionnés et souriants, ils sont toujours d’excellents conseils pour les professionnels comme les néophytes. Cette année, ils étaient 4 à bénéficier de cet espace dédié à l’art. Dont deux jouaient à domicile.

Guy Detry est une personne passionnante et passionnée. Il n’est jamais avare d’une technique ou d’une explication sur son travail artistique. J’avais déjà été sous le charme lors de l’exposition Carrément Joyeux mais une nouvelle fois, il me scotche. Travaillant le crayon sur du papier chiffon, il nous montre toute sa sensibilité et l’art du croquis, puisqu’il a immortalisé les clients qui passaient dans son magasin.

Ivan Lammerant. Participant à la Revue AlluMeuse, cet illustrateur et web Designer nous fait parcourir la vallée de la Meuse à la pointe de ses feutres. 

OPAK. Je vous l’ai déjà présenté avec Cadavre exquis à la Brasserie de La Houppe, ci-dessus. Sur grand format, on voit la finesse de ses traits et son travail sur la couleur.

Je vous l’ai déjà présenté avec Cadavre exquis à la Brasserie de La Houppe. Sur grand format, on voit la finesse de ses traits et son travail sur la couleur.

On le retrouve ici accompagné de MEHSOS pour une oeuvre à quatre mains.

MEHSOS est plus habitué à travailler sur des oeuvres beaucoup plus grandes. Ce street-artist international est jambois et il a participé, entre autres, au premier festival Pschitt!. Mais OPAK lui a lancé un défi pour Chambres avec vues, lui imposant un code couleur bien loin de sa zone de confort. Avec, il est parvenu à mêler de l’abstrait, du figuratif et un effet domino. Cet ensemble de petites formes donne du mouvement et de la profondeur à sa toile.

Voilà comment se termine mon premier périple au pays des Chambres avec vues et j’espère encore de belles rencontres le week-end prochain. À très vite pour une autre ballade artistique.

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