Visite guidée d’un Esperanzah! 2019 au-delà des concerts : de la diversité des engagements à l’explosion des goûts culinaires

Voilà qu’Esperanzah ! a déjà tiré sa révérence pour sa dix-septième édition ! Alors que les scènes se démontent, les campings se sont peu à peu vidés, les foodtrucks ont repris la route et l’Abbaye de Floreffe a doucement retrouvé son calme. Retour sur trois jours de fête qui n’ont pas été que musicaux !

Acte 1 | Du rap au reggae, Esperanzah! craque le plancher pour sa première journée !

Acte 2 | Deuxième jour à Esperanzah!, sans 4G mais avec le son et les cœurs !

Acte 3 | Soleil, swing et sueur pour une dernière escale à Esperanzah!

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© Julie Reumont

Pour créer le monde de demain, un village des possibles

Que serait Esperanzah ! sans ses engagements et son village associatif ? Un festival lambda ! À peine a-t-on franchi l’enceinte de l’Abbaye, que déjà, Esperanzah ! nous fait réfléchir. Après s’être attaqué à l’empire du mâle, cette année, on nous invitait à démasquer nos privilèges. On en détient tous, ils dépendent de notre condition, notre classe sociale, notre genre, nos origines, notre identité religieuse, etc. Dès les balbutiements d’Esperanzah !, le festivalier était invité à la réflexion, car la lutte contre les privilèges est intimement liée au combat vers l’égalité.

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© Julie Reumont

Mais comme chaque année, Esperanzah ! ne s’est pas arrêtée à sa seule campagne et mettait en valeur au sein de son incontournable village des possibles bon nombre de collectifs engagés dans diverses problématiques et sujets de sociétaux. Ainsi, le sujet du climat avait une place de choix dans cet univers associatif avec le Climate Justice Camp ou encore la Génération Climat. Dans ces allées animées et colorées, entre le bar à cocktail de chez Magda proposant ses breuvages à prix libre et le collectif des gilets jaunes, on pouvait aussi tailler une bavette avec la brigade d’action paysanne.

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© Julie Reumont

Mais ce n’est pas tout ! Les luttes féministes avaient elles aussi pignon sur rue avec le groupe d’action la Barbe, le collecti.e.f 8 maars, et également le plan Sacha, initié l’an dernier et encore bien présent  pour cette édition. SACHA, késaco ? Un plan de Safe Attitude Contre le Harcèlement et les Agressions sexuelles en milieu festif. Perfectionné sur la base de la précédente campagne, le Plan Sacha veillait pour la seconde fois sur les festivaliers dans une dynamique de plus en plus intersectionnelle en s’attaquant à tous types d’agressions : racistes, homophobes, transphobes, sexistes etc.

Esperanzah!2019 - Alexis Seny (3)
© Alexis Seny
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© Julie Reumont

C’est également au cœur du village des possibles que se nichait la scène off du festival, permettant aux artistes des grandes scènes de prolonger l’expérience espéranzienne, en offrant aux spectateurs un showcase tout en intimité. C’est ainsi qu’on a pu voir Lord Esperanza, les pieds sur terre, loin des piédestaux, danser et chanter avec ses fans. Un moment magique.

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© Julie Reumont

Le métissage artistique qui fait briller toutes les prunelles

Si Esperanzah ! est depuis toujours une valeur sûre lorsque l’on veut se laisser porter, trois jours durant, par une programmation musicale riche et variée, les découvertes ne sont que très rarement cantonnées dans nos oreilles. En effet, le spectacle ne commence pas sur scène, mais bien dans tous les coins du festivals où fleurissaient des décorations toutes plus belles et impressionnantes les unes que les autres. La scénographie était cette année entre les mains du collectif Liégeois « Lost Niños ». Autant dire qu’ils n’ont pas lésiné sur le côté grandiose de leurs constructions orchestrées autour du thème de ces enfants perdus qui reconstruisent un monde où il y a de la place pour tout un chacun !

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© Julie Reumont
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© Julie Reumont

Mais difficile aussi de ne pas se laisser séduire par les spectacles d’arts de rue qui fleurissaient aux quatre coins du site. Ainsi, cette année, les ateliers Créacirque éblouissaient petits et grands de leurs numéros de jongleries, d’équilibres ou encore d’acrobaties en tous genre. Le tout animé dans la bonne humeur sous les majestueux peupliers floreffois. Et samedi, du côté des jardins, entre deux concerts, les festivaliers pouvaient s’ébahir devant les mouvements agiles de la Capoeira brésilienne.

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© Julie Reumont

Dans un tout autre style, la compagnie Delinus, n’a cessé d’arpenter le site dans son minuscule taxibus à la recherche de passager pour tracer la route. Si cette année le célèbre petit train de l’Abbaye était aux abonnés absents, il semblerait qu’Esperanzah ! ait trouvé son digne héritier lilliputien !

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© Julie Reumont

Autre highlight de cette édition, le merveilleux Sound-System de la compagnie A-Phone qui proposait aux festivaliers de jouer leur musique directement depuis leur téléphone et de danser, simplement ! Durant trois jours, la carriole a diffusé des heures et des heures de musiques en tout genre et réussi le pari de faire onduler des dizaines et parfois des centaines de gens à l’unisson !

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© Julie Reumont

Et enfin, hissés au rang d’incontournables d’Esperanzah ! presqu’au même titre que Manu Chao, les Tatoumages nous ont encore fait l’honneur de descendre de leur planète, toujours plus nombreux pour couvrir nos peaux de mille couleurs et dessins.  Cette fois encore, ils n’ont pas chômé et ont arpenté les pavés de bas en haut, de haut en bas, pour orner bras, coups et visages. Magiques à souhait, leurs tatouages ont à nouveau conquis les cœurs ! Il n’y avait qu’à voir les hordes de festivaliers qui les traquaient, de jour comme de nuit !

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© Julie Reumont

De joyeux baz’art en radio bistrot

Surprise, surprise ! Quel ne fut pas notre étonnement de ne pas retrouver notre caverne d’Ali Baba préférée sous les peupliers, mais plus de peur que de mal, elle avait juste déménagé dans la cour ! Il y avait là une dizaine de commerçants, créateurs et artisans triés sur le volet en fonction de l’origine de leurs produits, des droits des travailleurs, de la qualité des matériaux utilisés, de la fabrication etc. Cette année encore, il faisait bon flâner au Baz’Art, entre savons naturels, bijoux berbères et hang drum.

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© Alexis Seny

Et pour danser jusque bout de la nuit et clore la journée du dimanche en beauté, c’est avec une joie immense que nous avons retrouvé la joyeuse clique de Radio Bistrot. Loin de Fakear et Polo & Pan, les Djs foufous de chez Radio Bistrot nous encore une fois émerveillés et amusés de leurs trouvailles musicales ! Véritable institution espéranzienne, c’est toujours un plaisir d’aller flâner du côté de chez Radio Bistrot et de s’ambiancer dans leur folie douce !

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© Julie Reumont
Esperanzah!2019 - Alexis Seny (2)
© Alexis Seny

Un village des saveurs pour faire émoustiller ses papilles gustatives

Outre la musique, qu’est-ce qui apporte un maximum de bonheur aux festivaliers ? La nourriture, bien sûr ! Autant dire qu’à Esperanzah ! les amateurs de bonnes victuailles sont chaque année conquis par ce véritable festival de la « bouffe ». Et il y en a   C’est aussi un voyage de saveurs entre l’Amérique, l’Afrique, l’Asie et même l’Europe.

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© Julie Reumont

Nous l’avions décidé en amont, cette année nous garderions notre estomac vide pour essayer le plus de mets possibles. Premier jour, premières escales, on commence par goûter un délicieux hamburger au Vagabond. Une galette de légumineuse et une sauce paprika, parfaitement assaisonnée avec un pain moelleux. De quoi nous donner de l’énergie pour affronter un début de festival sous la grisaille !

L’année passée, un bagel nous avait transcendé. Ils étaient de retour ; quelle joie pour notre estomac vide (hum hum) d’apercevoir la petite échoppe de Didine Cooking ! Un bagel végétarien et une adaptation sans gluten, voilà de quoi nous combler ! En plus de deux personnes très sympathiques, nos papilles se sont souvenues du plaisir de leurs saveurs. Toujours aussi bon !

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© Julie Reumont

Une petite envie de sucré ? Pas de problème, les churros sont faits pour ça ! Même si le sucre glace vole partout pour finir sur les doigts et les vêtements, un air de foire et d’enfance qui donne un souffle de nostalgie à chaque bouchée.

Plus tard, notre balade gourmande continue du côté du Mexique… Le Route 66 nous propose tacos et nachos. On prend un combo des deux végétarien ; une vraie surprise de retrouver de l’haloumi dans un tacos. Un véritable délice ! On met du cheddar un peu partout, mais ça en vaut le coup !

Le temps se rafraîchit, la gorge tiraille un peu… Comment calmer ces cordes vocales à vifs si ce n’est en buvant un bon thé chaud ? Mais, est-ce vraiment probable de trouver des infusions sur un festival ? Eh bien oui ! Esperanzah ! l’a fait ! Au capou d’chez nous, on vous propose du thé, mais surtout du café fraîchement moulu décliné en cappuccino, en latté ou encore en frappé. Un frappé, qui au passage, était dé-li-ci-eux ! Testé et approuvé !

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© Julie Reumont

Le dernier jour, on décide de tester non pas un, mais TROIS foodtrucks à midi. Beaucoup de choix en fingerfood ce qui permet de goûter plusieurs choses en même temps. L’estomac qui gargouille s’apprête à être comblé avec les Empanadas de Pepe Empanadas, des croquettes coxinhas de Delissa et un petit pain fourré de Picnic Pockets. Une explosion de goûts, un voyage gustatif en de multiples terres inconnues.

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© Julie Reumont

Dimanche, la chaleur était au rendez-vous ! Fort heureusement, notre vendeur de PopSicles préféré est là : Hopopop. Avec ses glaces maison, aux fruits frais, sans sucre et sans produits laitiers, on fait le plein de vitamines dans un panel coloré entre framboise, fraise, mangue et banane. Le moyen parfait de se rafraîchir tout en profitant de goûts prononcés et naturels !

Il est l’heure du dernier repas… On se tâte, il reste tellement de choses à essayer. Nous délaisserons les Pad Thaï et les beignets de bananes plantains, pour orienter notre dernier choix vers les sandwichs Vegan cuits au gaufrier de WafflesVeg ». Ça vaut toute la viande du monde, au vu du goût barbecue de la gaufre nommée « Alabama », une réelle tuerie ! Notre festival gastronomique se finit ici. Cette année, comme les présentes, les festivaliers ont bien mangé, ont bien bu et ont la peau du ventre bien tendue. Merci petit Jé… Esperanzah ! et surtout merci à cette brochette de marmitons de venir partager leur cuisine authentique avec des festivaliers affamés !

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©Julie Reumont

Textes par Alizée Seny et Julie Reumont | Photos par Julie Reumont et Alexis Seny

Un commentaire

  1. ceci n’est pas un commentaire public, mais pour vous…
    Bonjour
    très bel article merci!
    juste une précision la scénographie du festival est dûe à 2 entités , les Lost ninos pour le village des possibles et ses environs, et pour le reste du festival à l’équipe déco d’Esperanzah qui est un groupe de 25 personnes, doux mélange entre artistes et déco.
    Merci
    au plaisir

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