Deuxième jour à Esperanzah!, sans 4G mais avec le son et les cœurs !

Les juillettistes sont rentrés au pays, le mois d’août a déboulé tel un messie après la canicule, tandis que Floreffe et son abbaye se paraient de mille couleurs pour accueillir Esperanzah ! et ses milliers de festivaliers impatients. C’est peut-être la dernière fois que l’abbaye confiera ses murs au festival, mais pour l’heure, la fête bat son plein !

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©Julie Reumont

C’est un soleil timide qui nous accueille en ce début d’après-midi. Le site d’Esperanzah! grouille déjà de monde, familles et campeurs confondus, confirmation d’une deuxième journée déjà sold out ! Après un passage au village des saveurs, il est temps d’assister à premier concert, celui de Pongo, une jeune artiste angolaise ayant fuit son pays pour le Portugal. Presque descendante directe du groupe Buraka Som Sistema, la jeune femme représente le renouveau du kuduro, entre break dance, tribal pop, semba et électro. Elle apparaît dans sa combinaison argentée, le beat réveille aussitôt le public engourdi et là, c’est une vraie décharge électrique qui se libère dans l’atmosphère. Elle se met à danser et tout le monde la suit sans se poser de questions comme hypnotisé par cette chanteuse aux allures de prof de fitness tant elle ne tient pas en place. Cours de Zumba ou vrai concert ? Peu importe, Pongo aura réussi à emporter le public dans une chaleur bien plus mordante que les températures du jour !

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Pongo ©Julie Reumont

17h15. Les Ogres de Barback nous attendent au jardin, pour nous offrir, comme tous les soirs depuis 25 ans, un voyage musical en famille. Frères, sœurs et beaux-frères sont bel et bien au rendez-vous pour célébrer ce demi-siècle et nous conter encore une fois toutes ces belles histoires dont ils ont le secret. La scène grouille de monde, un petit bout de fanfare a rejoint la famille pour l’occasion. L’énergie est décuplée et le public se réveille de plus belle et l’heure est à la fête. De thérémine en accordéon (même si c’est un instrument pour les cons), le voyage est musical, mais aussi géographique, jusqu’au port de La Rochelle. Un bien joli moment de partage et de hardiesse, pour décloisonner ensemble la chanson française !

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Les Ogres de Barback ©Julie Reumont
Esperanzah!2019 - Benoît Demazy (25)
Les Ogres de Barback ©Benoît Demazy

Du côté de la scène Futuro, nous poursuivons le voyage à la rencontre de l’Espagne et d’un son moderne et bouillonnant. Iseo et Dodosound, c’est l’hybridation d’une voix soul et d’instrus digitales, le résultat : un duo reggae/dub bien pêchu. Après avoir arpenté des scènes partout en Europe et à l’international, le duo vient à Esperanzah! sous une formule multipliée. Sur scène, ils sont accompagnés des cuivres des Mousehunters. Entre la voix et le son, l’osmose est totale et la découverte donne envie de s’intéresser davantage à ce charismatique duo qui a déjà deux albums à son actif. Parce que c’est ça aussi Esperanzah!, une affiche à la fois éclectique et nébuleuse qui, souvent, cache d’exquises découvertes.

 

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Iseo & Dodosound ©Julie Reumont

La suite de la soirée n’est plus de l’ordre de la découverte ! La scène jardin s’apprête à vibrer aux sons d’un artiste dont la renommée n’est plus à faire. Souvent comparé à Otis Redding, Michael Kiwanuka est à Esperanzah! cette année, pour notre plus grand plaisir. Chassé d’Ouganda par la dictature d’Amin Dada, c’est dans la banlieue londonienne que le jeune Michael et sa famille ont trouvé refuge. C’est là que Michael s’est découvert une passion pour la musique, et des années plus tard, le voilà, encensé par la critique, a black man in a white world. Sous la voix de velours du soulman, le temps se suspend. Le moment est pur, beau, magique dans le soleil couchant.

Esperanzah!2019 - Benoît Demazy (17)
Michael Kiwanuka ©Benoît Demazy

Changement de décor, changement d’ambiance. Nous redescendons pour nous replonger dans le rap et l’urbain. Une brochette de fans sont déjà agglutinés contre les barrières alors que Georgio et sa team terminent les balances. Pendant ce temps, les bars sont à l’arrêt. Les pauses bibitives sont entravées par un problème technique si bien que l’on demande aux festivaliers de couper leur 4G. Heureusement, le concert va débuter et tous vont oublier cette contrariété.

 

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Georgio ©Julie Reumont

Georgio apparaît sur scène sous les cris de son public. Doc Martens aux pieds, vernis noirs sur les ongles, on hésite un instant entre le concert de rap ou de rock. Mais, dès la première instru, le décor est planté, ce sera rap ! Du haut de ses 25 ans et (de ses trois albums), le rappeur embrase presque aussitôt le public. Il enchaîne les titres, puisé parmi son dernier album. Les festivaliers s’échauffent et très vite, les pogos sont lancés, il est temps de s’éloigner un peu.

Esperanzah!2019 - Benoît Demazy (23)
Georgio ©Benoît Demazy

23h. Il est temps d’aller applaudir le trio tête d’affiche de cette seconde journée. Elles sont françaises, stars du net et ont fait des harmonies vocales leur botte secrète, j’ai nommé Lucie, Elisa et Juliette, a.k.a. L.E.J.. Après des dizaines de mashups, les voilà sur scène avec un premier album. Elles démarrent comme des poupées russes, leur intro électrise le public déjà ravi de leur simple présence. Entre chansons originales et reprises, le trio offre à Esperanzah! un concert d’une énergie folle. Pour nous ce sera le dernier du jour, même si du côté Futuro, Fakear s’apprête à mettre le feu !

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L.E.J. ©Benoît Demazy

 

 

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L.E.J. ©Julie Reumont

Texte par Alizée Seny, photos par Julie Reumont et Benoît Demazy

 

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