Depuis un an, presque jour pour jour, les Éditions Casterman peuvent compter sur une collection de comics, brandie sous le label Paperback. Soit, littéralement, livre broché. Une collection ramenée principalement des États-Unis et qui fait la part belle aux expérience de science-fiction ou de fantasy, avec ce qu’il faut de robots, de créatures pouvant sortir directement du Seigneur des Anneaux, mais aussi des dinosaures et quelques autres réjouissances. Des séries ou des one-shots indépendants et jouant l’économie des intervenants (à l’opposé de ce qui se fait dans le monde des super-héros) avec, le plus souvent, un scénariste, un dessinateur et un coloriste quand le dessinateur ne fait pas ses couleurs lui-même. Et, de temps en temps, un lettreur. La diversité des comics s’implante en France grâce à pas mal de volontés (Kinaye, Snorgleux, Reflexions, Radiant) et Casterman entre dans la danse. Ouvrage par ouvrage, nous allons décortiquer cette nouvelle collection. Troisième arrêt: Apocalyptigirl.
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Résumé de l’éditeur : Aria est sur cette planète depuis longtemps, trop longtemps. Seule, au milieu des épaves de robots géants, des ruines urbaines et des tribus sauvages qui s’entredéchirent. Seule dans sa mission qui n’en finit plus. Heureusement que son chat est là pour lui tenir compagnie.

Pour s’aventurer dans cet autre récit futuriste, il a fallu contourner une couverture assez rébarbative qui ne fait pas honneur au trait d’Andrew MacLean, quelque part entre Berthet et Santos et finalement très inspiré. Car si, au cinéma, l’esthétique pub et un film font rarement bon ménage, souvent trop appuyé; en BD, utilisée à bon escient, cette alliance est capable de ravages.

C’est le cas ici aux-côtés d’Aria (bien loin de l’illustre prédécesseure créée par Michel Weyland), une guerrière façon Lara Croft seule au milieu d’un monde hostile qui recèle derrière chaque arbre, chaque bâtiment désaffecté, une menace. Avec le texte en économie et le sang à foison, MacLean nous entraîne dans une sorte de dernière chasse, ne s’encombrant pas du passé (mais en faisant resurgir toute sa force dans la planche final) pour se concentrer sur un bref instant T.

Où en guise de réconfort, il n’y a qu’un petit chat fugueur et le mince espoir de voir Aria accomplir enfin sa quête et sa peine. Opéra apocalyptique, girly et badass sour une colorisation forte, Apocalyptigirl remplit son contrat avec un aller-retour artistique plein de promesses.

Récit complet
Scénario, dessin et couleurs : Andrew MacLean
Traduction : Basile Béguerie
Genre: Aventure, Science-fiction
Éditeur: Casterman
Collection : Paperback
Éditeur VO : Dark Horse Comics
Nbre de pages: 96
Prix: 14€
Date de sortie: le 29/08/2018
Extraits :