Voyage interrompu au Congo où Leopard Hall restera vide

C’est avec délice et bonheur que j’ai entamé la lecture de Leopard Hall. J’avais beaucoup aimé Les fleurs sauvages des bougainvilliers et surtout l’excellent La lionne. Une femme qui s’éloigne de sa contrée, qui nous emporte au loin avec elle. De la romance, des territoires inexplorés et une Afrique comme je l’aime : rude, chaude et tellement fascinante. Mais Leopard Hall ne remplit pas les cases attendues. Surprenant – trop – la lectrice que je suis en plantant le décors dans un Congo post-indépendance, dans un climat de guerre et de massacres. Je ne lis pas Katherine Scholes pour apprendre les heures sombres de l’Histoire. Je peux concevoir que cela intéresse, interpelle mais cette ambiance stressante et ce climat violent ont eu raison de moi.

« Anna Emerson s’apprête à quitter Melbourne pour retourner sur sa terre natale, au Congo : son père Karl, qu’elle n’a pas vu depuis son enfance, est mourant.

Au lendemain de sa mort, Anna apprend que sa mère lui a menti et que Karl n’est pas son père biologique. Accompagnée d’Eliza, une mystérieuse photographe américaine, elle se lance alors sur les postes, en quête d’indices sur son passé.

De léopard Hall, un palace colonial rempli d’oeuvres d’art pillées au Africains,s ur les bords du lac Tanganyika, à un hôpital de mission dans la jungle, Anna finira-t-elle par trouver les réponses qu’elle cherche? Et si c’était à Léopard Hall, ce lieu auquel elle tente d’échapper, que le destin lui avait donné rendez-vous? »

C’est une histoire faussement légère dans un cadre géographique terrible qu’est le Congo. Celui de l’après-Belgique, de l’après-colonialisme, de l’après-dépendance. Dans un Congo empreint de guerres civiles, où l’on devine le sang encore chaud qui imprègne la terre, où il est difficile de savoir quel est le bon côté.

Une des raisons principales pour laquelle je n’ai pas accroché est sans doute le cadre dans laquelle se situe cette histoire. Très rapidement, on pénètre la jungle, l’horizon s’obscurcit et l’humidité frôle les 100%. Sans doute que ma capacité d’immersion totale dans un roman m’a ici porté préjudice. C’est tout le côté désagréable de l’Afrique qui est développé dans cette histoire. Les rapports intéressés entre colons et autochtones, le comportement hautain des blancs, riches et parvenus, les insectes aussi grands que la paume de la main, les mensonges, les non-dits, les incompréhensions et l’enfermement des individus dans leurs croyances respectives. C’est vrai, c’est aussi ça l’Afrique… Mais c’est le côté qui m’a tant déplu, tant peiné.

Et puis, ce climat de guerre pesant… Mais c’est certain que cette partie de l’Histoire, de notre Histoire à nous, Belges qui n’apprenons pas ces ignominies en profondeur à l’école, est authentique… Mais ce n’est pas ce que je cherche en lisant un Katherine Scholes.

Cela montre aussi que l’auteure a du talent. Elle a choisi un parti pris nettement moins léger qu’habituellement. Par sa plume de qualité, Katherine Scholes permet au lecteur de s’immerger entièrement dans son roman. Il peut être intéressant de découvrir cette partie de l’Histoire au travers d’un roman. Je n’étais pas prévenue, je n’avais pas anticipé… Un climat qui ne me convient pas mais qui pourra en séduire d’autres.

La bonne nouvelle, c’est le seul écrit de la sorte. D’après les informations reçues, c’est le seul roman que l’auteure a écrit sur le Congo et qu’elle a planté dans ce cadre. Je me suis quand même accrochée durant un peu plus de 350 pages, soit la moitié de ce récit… Je l’ai refermé. Sans doute définitivement, avec un goût d’inachevé mais aussi sans l’envie de retrouver les personnages auxquels je n’ai pu m’attacher…

Katherine Scholes a écrit d’autres romans qui m’attendent dans la bibliothèque et que j’ouvrirai en espérant retrouver le bonheur suscité par la lecture de La lionne.

Auteure : Katherine Scholes

Titre : Leopard Hall

Editions : Belfond et Pocket

Sorti en 2017 chez Pocket

Nbre de pages: 735 pages

Prix : 8,95 €

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