Un magnifique roman d’évasion, un roman d’amitié. La Lionne nous offre les émotions fortes de la savane africaine, aux confins du désert entourant le volcan d’Ol Doinyo Lengaï dans une Tanzanie brutale, mais tellement attachante. Un pur moment de bonheur que cette lecture ou tout finira bien !
À lire aussi pour retrouver la Tanzanie du siècle passé : Les fleurs sauvages des Bougainvilliers de la même auteure.
» Emma Lindberg, brillante biologiste, quitte son laboratoire australien pour une mission en Tanzanie. À peine est-elle arrivée que la station est frappée par un drame : les chameaux de Laura, une infirmière itinérante qui sillonne la brousse avec sa fille Angel, sont revenus seuls. Avec l’aide de Daniel, un médecin massaï, Emma se lance dans la recherche des disparues, au cœur des étendues sauvages et dangereuses de la savane. Lorsqu’elle découvre les traces de pas au milieu des empreintes d’une lionne et de ses petits, elle comprend que cette aventure va la mener bien plus loin qu’elle ne le pensait… »
Le décor est somptueux, le volcan Lengaï et ses sommets toujours recouverts d’une lave blanche, qui lui donne une impression de reflets de neige en plein été. C’est dans le désert et la brousse que l’on poursuit cette aventure, à pied, sous la canicule, en 4×4 dans les odeurs de diesel, en chameaux, au rythme de leur démarche chaloupée. C’est un pays rude où les gens sont solidaires, c’est un pays sauvage où les animaux ont toute leur place.
Katherine Scholes nous propose un roman sur la découverte de soi. Emma a perdu sa mère à l’âge de sept ans, d’une fièvre hémorragique, au cœur d’une station de recherche. 25 ans plus tard, elle revient en ce lieu de deuil, afin de comprendre, d’accepter la perte. Elle en ici comme en pèlerinage personnel. Elle doit bientôt rejoindre un grand safari luxueux avec lequel elle poursuivra ce voyage plus touristique. Mais rien ne se passe comme prévu. Emma part très vite à la recherche d’Angel, petite fille disparue dans le désert, dont la propre mère vient de mourir. Comme en échos à son passé, Emma se doit de retrouver l’enfant… pour se sauver elle-même du chagrin jamais évacué de la mort de sa mère.
C’est aussi une histoire de fauves. Katherine Scholes s’est basée sur de nombreux récits d’enfants « sauvages » sauvés ou élevés momentanément par des animaux divers. Elle place le cadre ici en compagnie des lions et on découvre avec intérêt le comportement de ces rois de la savane. Emma et Angel croiseront la route de Georges Lawrence, un personnage inspiré par un véritable homme aux lions (Georges Adamson) que des films comme « Vivre libre » ont rendu célèbre dans le monde entier. Cet homme voue sa vie aux grands fauves, il les héberge, nourrit et élève les orphelins pour les relâcher plus tard dans le pays immense qui l’entoure. Cette relation si particulière qu’il noue avec ses animaux, mi-sauvages, mi-apprivoisés est extrêmement bien retranscrite dans le livre. On a envie de s’y rendre, on a envie d’y être, on n’a surtout pas envie de le quitter.
C’est une vraie parenthèse dans notre vie turbulente et aseptisée que de s’offrir la lecture de La Lionne de Katherine Scholes… C’est un livre qui laisse une impression de bien être, une fois les pages fermées. Comme au retour d’un grand séjour ailleurs, au fond de la savane du continent noir. Un livre qui laisse la gorge sèche du vent chaud du désert de lave, un livre qui réchauffe l’âme des sentiments humains qui le traversent. C’est un livre sur le respect de la faune, sur le lien souvent perdu entre l’homme et l’animal. Magnifique, sublime.
Auteure : Katherine Scholes
Titre : La Lionne
Edité par Belfond et Pocket
Sorti en 2012
371 pages chez Pocket
Prix : 7,50 €
Un commentaire