Des sables ou arctique, le RobFox de Nicolas Pothier et Vincent Joubert roule des mécaniques dans un monde magnifique mais amnésique

© Pothier/Joubert chez Delcourt

Comme certains genres qui tiennent bon même quand on annonce leur fin, l’anthropomorphisme en BD continue de passer le cap des décennies, tout en pouvant être tout-terrain. Drame, aventure, histoire, fantasy, tout est possible, pourvu que ces héros animaliers en costume et développant des traits humains trouvent leur place, à l’ombre des géants comme Blacksad ou De cape et de crocs. RobFox de Nicolas Pothier et Vincent Joubert a toutes les qualités graphiques, poétiques et symboliques pour y arriver.

Résumé du tome 1 de RobFox par Delcourt : Un faune géant est retrouvé endormi dans un champ près du village de Vertbagne. Les habitants font appel à Robfox, un surprenant renard-robot capable de toutes les missions les plus improbables. Celui-ci réussit à faire partir le faune. Mais à sa place, il découvre un tout petit Souvnhir, créature mythique à la réputation sulfureuse. Le maire du village missionne Robfox pour qu’il s’en débarrasse…

© Pothier/Joubert chez Delcourt

Avec RobFox, c’est dans la cyber-fantasy que nous balancent Nicolas Pothier et Vincent Joubert, comme leur héros… ou plutôt leurs héros car RobFox est deux, robot et renard, qui sautent de toit en toit sur la couverture de ce premier tome. Une vraie belle porte d’entrée, déjà riche en couleurs et en contrastes pour entrer dans l’univers super agréable de Vincent Joubert. Il faut dire que c’est la première véritable BD de celui qui a oeuvré dans le monde des jeux vidéo, des jeux de société et de l’animation (Wakfu, Dofus). Et ça promet!

© Pothier/Joubert chez Delcourt
© Pothier/Joubert chez Delcourt

Sur une intrigue pas totalement folle et nous rappelant les conflits d’intérêts et d’influences que subit notre monde bien moins fantaisiste que cet univers, les deux auteurs intrépides composent, comme chez Super Mario, un monde entre vaste et luxuriante nature, déserts de sable ou de glace, villes verticales et manoirs sinistres à l’écart. C’est mieux pour ourdir de sombres complots!

Car mine de rien, on bouge bien dans cette aventure sans temps mort et dont on se demande souvent ce qui nous attend à la page suivante. Car, on peut admirer les dessins et vignettes mais il faut bien avancer pour percer un mystère opaque, qui semble faire peur à bien des gens. En témoignent les curieuses créatures lancées à la poursuite de RobFox et les alliés trouvés en bord de chemin. Le bestiaire, entre animaux, créatures merveilleuses et autres lorgnant vers les méchants de jeux vidéo, par exemple, est percutant et enthousiasmant. D’autant que les contre-emplois sont bien utilisés pour quelques retournements de situation finement joués.

© Pothier/Joubert chez Delcourt

Dans une belle lumière et des couleurs chaleureuses, Pothier et Joubert livrent un magnifique premier tome, généreux et résistant aux références trop faciles, pour affirmer une vraie vision et une envie de faire le bond, sans trop appuyer, entre cet univers lointain et la société humaine du XXIe siècle et ses dilemmes, ses amnésies collectives et sélectives. Vivement la suite, d’autant que le passé de RobFox reste bien énigmatique.

© Pothier/Joubert chez Delcourt

Ah, et tiens, pour finir dans un autre monde coloré, avec des créatures fantastiques, comment ne pas vous présenter une illustration composée par Vincent Joubert sur les Schtroumpfs. Ça donne envie de voir une histoire complète, ça, non?

© Vincent Joubert

Á lire chez Delcourt.

© Pothier/Joubert chez Delcourt
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