Chef-d’oeuvre de la littérature et du cinéma, Le nom de la rose était fait pour être adapté en BD, par Milo Manara, entre anges, démons et chocs de l’illustration

© Manara chez Glénat

À 78 ans, vétéran titan de la BD, Milo Manara prouve qu’il a encore de l’envie, de l’énergie et du génie pour nous offrir des chefs d’oeuvre. Encore plus s’il s’appuie sur un roman déjà mythique, le Nom de la Rose d’Umberto Eco. Si le récit phare de l’écrivain et universitaire érudit italien avait déjà eu droit à une adaptation cinématographique mémorable de Jean-Jacques Annaud, c’est peut-être en BD que cet hommage à la force (positive comme maléfique) des livres prend tout son sens. Attention trésor.

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Résumé du Nom de la rose par Glénat : En l’an 1327, dans une abbaye bénédictine du nord de l’Italie, plusieurs moines sont retrouvés morts. Pour mettre un terme à ces inquiétantes disparitions avant l’arrivée d’une importante délégation de l’Église, le frère Guillaume de Baskerville tente de lever le voile sur ce mystère qui attise toutes les superstitions. Assisté par son jeune secrétaire Adso de Melk, il va progressivement percer à jour les troubles secrets de la congrégation, et se heurter à la ferme interdiction d’approcher la bibliothèque de l’édifice. Pourtant, Baskerville en est persuadé, quelque chose se trame entre ses murs. Et bientôt, à la demande du pape, l’inquisiteur Bernardo Gui se rend à son tour au monastère et s’immisce dans l’enquête. Les morts s’accumulent et la foi n’est d’aucun secours…

Lettres d’or sur illustration peuplée de mille anges et démons, la couverture est saisissante. Peut-être échappe-t-elle aux règles classiques, parce qu’on ne sait pas tout à fait où regarder… mais on regarde partout. Signe que l’oeuvre sur laquelle Milo Manara a jeté son dévolu est monumentale. L’illustration composée pour ce premier tome ne m’a pas laissé indifférent.

© Manara chez Glénat
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Les pages de garde ont du répondant, une classe sobre et déjà le souffle épique s’invite. La neige guette mais avant que le mystère nous emmitoufle, Milo Manara convoque le fantôme d’Umberto Eco pour faire les présentations et authentifier, rendre vrai entre fiction et réalité, le récit qui va suivre. Et traverser les siècles. Là où le sombre secret n’aurait jamais dû sortir des murs du monastère, à la verticale, dans lequel Guillaume de Baskerville et Adso de Melk vont trouver gîte et couvert.

© Manara chez Glénat
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Un lieu, huis clos, encerclé par la neige et le froid, la beauté et l’enfer, où leur présence va déclencher la colère des dieux et peut-être des hommes qui s’en prétendent. Des meurtres ont lieu, horribles. Et si on connaît le pouvoir évocateur de notre dessinateur en matière d’érotisme, sa manière d’amener les scènes de crime, ici, file des frissons. On y est, on a la gerbe mais on reste passionné par ce récit dans et entre les lignes.

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L’auteur italien utilise toute la puissance de son art, la BD, pour varier les styles, entre gravures, peintures, symbolisme et réalisme, pour contenir les couleurs de Simona (Manara) – sa fille, et faire ressentir la froideur, bien loin de la charité et de l’ouverture chrétiennes. Il y a quelque chose de pourri au royaume de dieu et Manara nous éblouit quand même, trouvant l’essence graphique de ce sommet de la littérature composé entre thriller et philosophie, initiation et ésotérisme. Très impressionnant.

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À lire chez Glénat.

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