Ne lâche pas ma main : un deuxième mystère de Bussi adapté par Duval et Cassegrain; à la Réunion méfiez-vous des volcans qui dorment

© Duval/Cassegrain chez Dupuis

Après le succès public et critique de l’adaptation de Nymphéas noirs de Michel Bussi, Fred Duval et Didier Cassegrain remettent le couvert et adaptent Ne lâche pas ma main, un thriller réunionnais, toujours, initialement, de la main du géographe-romancier. Sous le soleil, non loin des tropiques, des vacances idéales, jusqu’à ce que l’irréparable et l’impensable se produisent. Encore un crime au paradis? 

Résumé de Ne lâche pas ma main par Dupuis : Quand Liane disparaît de l’hôtel, son mari, Martial, devient le coupable idéal. Désemparé, ne sachant comment prouver son innocence, il prend la fuite avec leur fille de 6 ans. Pour la police, cela sonne comme un aveu : la course-poursuite, au cœur de la nature luxuriante de l’île, est lancée. Une officier de police opiniâtre pourra-t-elle appréhender le suspect ?

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Ah, l’Île de La Réunion, pays de France pourtant si dépaysant. Ça m’a fait quelque chose d’y retourner par le papier si immersif de Cassegrain qui n’a pas son pareil pour sentir les choses, qu’elles se situent dans notre monde ou dans des univers plus fantaisistes (comme Conan), d’ailleurs. Après s’être avancé dans un mystère, non loin de Monet, voilà que Duval et Cassegrain s’aventurent hors métropole, à La Réunion, donc. Sacré microcosme où beaucoup, si pas tous, d’habitants peuvent dire qu’ils viennent d’ailleurs, et d’ici en même temps. Ici, il arrive que les natifs quittent leur île pour trouver du boulot sur le continent, tandis que les métropolitains (mais aussi les Belges et d’autres) laissent la terre ferme pour trouver leur havre de paix, jamais loin pourtant des Pitons, dont celui de la Fournaise. Sacré microcosme, oui, trésor (multi)culturel que touchent du doigt (et des papilles, pas forcément prêtes pour un carry bien épicé), chaque année, des milliers de touristes. Dont les Bellion, bien sous tous les rapports, en petite tenue au bord de la piscine d’un hôtel luxueux de Saint-Gilles-les-Bains. Et pourtant. Madame Bellion va disparaître entre deux baignades et un bain de soleil. Une volatilisation qui laisse craindre le pire.

© Duval/Cassegrain chez Dupuis
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Premier suspect? Le mari? Mais en creusant, et lui aussi va retourner les 2 512 km² du 974, les apparences peuvent bien laisser entrevoir une autre vérité, qui n’épargne personne, même les anonymes qui auront le malheur de se trouver sur la trajectoire de ce drame intra- ou extra-familial? Les croyances locales pourraient-elles amener leurs pistes à l’enquête? Car certains éléments empêchent les investigations d’apparaître tout à fait routinières. Il y a des choses qui clochent. Aja et son fidèle Christos vont devoir démêler le vrai du faux. L’océan n’est pas loin et il en faut peu pour que les mémoires se ravivent et se souviennent d’un drame qui pourrait être lié à la désormais sordide affaire.

© Duval/Cassegrain chez Dupuis
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Sous une couverture qui voyage déjà mais peine un peu à totalement nous engouffrer dans cette nouvelle aventure et sa tension, insulaires, les auteurs font un peu moins bien que Nymphéas noirs – qui, il faut le dire, était un sommet. Pourtant, on ne boude pas la manière dont Fred Duval et Didier Cassegrain traduisent l’écriture tellement bien sentie de Michel Bussi. Le Normand parmi les écrivains les plus appréciés en francophonie n’a pas son pareil pour proposer des intrigues et des malheurs moins tarabiscotés que fruits de nos sociétés complexes et de la géographie des décors qu’il explore. Et pour les matérialiser, les auteurs de BD, plus que les réalisateurs et scénaristes de cinéma ou de télé jusqu’à présent, ont toutes latitudes pour crédibiliser ces beaux panoramas dans lesquels le diable peut se nicher dans les détails. De la complexité à la banalité du mal originel, les deux auteurs de cette adaptation réussissent à nous balader dans cette île et ses ambiances, ses coutumes. Dommage, cela dit: j’ai le sentiment que ceux qui n’y sont jamais allés pourraient se perdre entre les lieux-dits et les parties de La Réunion, jamais loin l’une de l’autre et pourtant parfois séparées par des contrées escarpées, des routes sinueuses. Ça peut être proche et pourtant long, surtout quand on est à pied et fugitif… On le sait, Michel Bussi aime entamer ses romans avec des cartes, cela m’a manqué pour me permettre de réellement suivre les péripéties de nos enquêteurs. Mais, pour le reste, tout y est et je suis, une nouvelle fois, bluffé.

© Duval/Cassegrain chez Dupuis
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À lire chez Dupuis.

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