Benoît Feroumont revient au Royaume en exhumant ses histoires courtes: aventure, comédie roman…bolesque et irrévérence princière

Après Le royaume de Blanche-fleur, un album à part et plus touffu que les autres, il y a trois ans et demi, et alors qu’il a été accaparé durant 18 mois espagnols comme directeur de l’animation du film Robot Dream, loin des latitudes du Neuvième Art, Benoît Feroumont revient au royaume et livre le septième album de la continuité classique de sa série merveilleuse. Un album décalé, lui aussi, puisqu’il rassemble les histoires courtes parues à l’époque dans le journal Spirou (ou pas, certaines ont été exhumées du tiroir de l’enchanteur pour enfin trouver les pages du magazine du groom, ces dernières semaines) mais jamais éditées en album et pas forcément dans la continuité. 

Planche vendue par la galerie Huberty-Breyne © Feroumont

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Résumé des éditions Dupuis : La vie n’est pas un long fleuve tranquille au Royaume : le forgeron François n’a qu’un but dans la vie : épouser la jolie tavernière Anne. Mais ses tentatives de séduction manquent cruellement d’originalité et de romantisme puisqu’elles se font en général à base de bouquets de fleurs en acier… Et puis Anne a d’autres ambitions, plus sociales que conjugales d’ailleurs : elle veut réussir sa vie professionnelle et toute son énergie est dirigée vers la bonne gestion de son auberge. Jusqu’au jour où un (trop) beau ménestrel débarque au Royaume.

Ce tome 7 du Royaume est donc une compilation d’histoires courtes et de gags parus dans le journal Spirou. On y retrouve tout le charme, la légèreté et l’humour, les gimmicks, de la série créée en 2008 par Benoît Feroumont. Pas mal datent des premières années du Royaume mais, sur une page ou quelques-unes, la mécanique est bien huilée, à bâtons rompus entre vaudeville, aventure et comédie roman…bolesque. D’autant plus que l’auteur a reçu l’aide de Maïa Mazaurette et Clara Cuadrado pour certaines de ses histoires. Puis, pour compléter le tableau, il y a bien entendu les couleurs des fidèles Christelle Coopmans et Sarah Marchand (Une princesse barbare).

Si Anne garde la vedette, et entend bien être la meilleure pâtissière (qui donne son titre à cet album) mais n’est pas à l’abri d’un retour de flamme qui la trouve bien couillonne. Dans ce monde, la moindre recette de tarte à laquelle il manquerait un ingrédient vous entraîne à risquer votre vie aux quatre coins de la ville. Et que dire de l’amour qui va pousser l’amoureux transi, le forgeron François, dans l’arène face à d’impitoyables guerriers.

© Feroumont chez Dupuis

Tout ça pourrait être fleur bleue, c’est vrai, mais il y a toujours cette dose de second degré, de cynisme, parfois, dans le bec des oiseaux (qui comme dans Boule et Bill mettent leur graine dans les situations, quitte à ce que même le sage de la cour pète une quille) ou dans la bouche des protagonistes, dans leur dos aussi. Si bien que si la maîtrise cartoon de notre auteur semble efficace mais inoffensive, et même s’il a le don des trognes badass ou loufoques (le soldat qui louche, héros malgré lui, tel un Scrat, de la dernière histoire), il en va tout autrement dans le rapport au texte, qui fait BOUM. Et les troubadours lisses peuvent aller se faire voir ailleurs. On prend toujours autant de plaisir, de divertissement dans ce conte de fées et de princesses mais pas que!

© Feroumont chez Dupuis
© Feroumont chez Dupuis

À lire chez Dupuis.

© Feroumont chez Dupuis
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