
Si Imbattable fait figure de super-héros de la BD franco-belge complètement oubapo et explorant toutes les possibilités qu’offre le Neuvième Art, Trousse Boy (dont le tome 1 s’intitule Le garçon qui était une trousse et le 2… Le garçon qui était toujours une trousse, pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple et comique de répétition) est sans doute le super-héros le plus méta qu’on ait connu ces derniers temps. Une biographie par le fantastique et l’épique du métier de dessinateur. Inventif dans le premier tome avant de se casser la mine dans le second.
Résumé de l’éditeur : C’est l’affrontement final entre Trousse Boy et l’Effaceur ! Il ne manque plus qu’un seul objet pour qu’Elliott et Maddie puissent refermer la trousse magique et annuler toutes les malédictions. Mais Tristan, avec l’aide de ses super-vilains réécrits et transformés en monstres, parvient à capturer nos deux héros. Ensemble, ils devront percer les derniers secrets de la trousse s’ils veulent avoir une chance d’arrêter l’Effaceur avant qu’il ne soit trop tard…

Et si tous les objets que contient un biesse plumier, de l’effaceur au crayon en passant par le rapporteur et les ciseaux, étaient autant de pouvoirs magiques (pour être un super-héros ou un super-vilain, se venger du destin). Forçant à peine la métaphore, Valentin Vincent, Julien Josselin et Grelin avaient élaboré un spectacle incisif et inspiré, cinglant, dans le premier tome de cette aventure hybride, entre manga, franco-belge et comics.

Pourtant, le soufflé retombe donc dans ce 2e tome, moins beau, moins léché et moins intéressant parce qu’il conclut le premier tome et ses arcs (la puissance du papier et de ce qu’on peut dessiner sur lui, les comportements déviants comme le harcèlement qui engendre le mal-être et des issues encore plus déviantes) dans un combat final et un peu sans fin. Pourtant les effets spéciaux sont là mais les héros, à force de faire des allers-retours, de retrouver puis de reperdre les ustensiles qui permettraient de refermer le plumier maudit, de conjurer la malédiction et de redevenir des bons élèves dans une école bien rangée. Car là, sous la puissance de l’Effaceur, notre monde risque de ne jamais plus être le même. Le temps presse, donc.


Le premier tome était riche, le second est assez vide et le crayon de Grelin ne suit plus tout à fait le rythme effréné donné à cet OVNI. C’est brouillon, aussi parce que les auteurs sont pris au piège de l’effaceur (vous savez, outre la partie blanche, il y a la partie bleue, bic, pas très élégante, qui est aussi à l’oeuvre ici) et je n’ai pas compris pourquoi, vu la tournure des événements, ces deux volumes n’avaient pas été rassemblés en un seul. Pour plus de cohérence et un moins grand gouffre. Mais le suspense est relancé pour un hypothétique troisième tome, et tout peut encore se passer. En tout cas, cela prouve que des Youtubeurs (Valentin Vincent et Julien Josselin) ont des choses intelligentes à dire en BD. Et c’est quasiment une première alors que le média est pris d’assaut depuis longtemps déjà par les Cyprien et consorts.

À lire chez Glénat.







