La boule rouge grossit, grossit, grossit et écrasera bientôt la Tour Eiffel, puis Paris, puis le monde: l’espoir de l’humanité? Bertille &… Bertille

© Stalner chez Grand Angle

Habitué à raconter l’Histoire (La grande peste, Saint-Barthélémy, L’oiseau rare) dans sa petite histoire, mais pas que, Éric Stalner livre son récit le plus incroyable mais pas vrai dans Bertille & Bertille, une histoire en un volume complètement hallucinée et au croisement des genres et de l’improbable rencontre entre deux personnages haut en couleurs (enfin en rouge). Parce que quand une innocente boule rouge, imposante quand même, extra-terrestre au premier abord, pulvérise un maquis, il y a de quoi faire du ramdam. Encore plus quand elle semble indestructible et qu’elle grossit à vue d’oeil au point de ne laisser que quelques semaines à l’humanité pour mettre en ordre ses affaires avant d’être écrasée.

Résumé de l’éditeur Grand Angle pour le tome 1 de Bertille & Bertille – L’étrange boule rouge :  Bertille et Bertille. Prénom pour l’une, nom de famille pour l’autre. C’est bien tout ce qui rapproche cette jeune fille de bonne famille et ce commissaire ! Ils ont pourtant un autre point commun pour le moins incongru. Ils ont tous deux assisté à l’atterrissage mouvementé d’un objet insolite. Un objet qui grossit, grossit, grossit au sens propre du terme devenant un véritable casse-tête pour le gouvernement. Tandis que nos deux personnages s’affrontent dans de réjouissantes joutes verbales, cette mystérieuse boule rouge devient une menace pour la France des Années folles. Écrasée près de Paris, et ne cessant de grandir, elle se rapproche de la capitale…

© Stalner chez Grand Angle

Si elle continue à grossir comme ça, cette boule rouge, la Tour Eiffel fera bientôt bilboquet avec elle. Et les billevesées des dirigeants n’y feront rien. Police, politique, militaires et physicien (dont les lois sont là éprouvées) ont beau mener l’assaut avec des armes et des explosifs de plus en plus lourds, rien n’y fait, l’objet à la croissance rapide est sans pitié avec les nerfs de ce petit monde qui n’a pas l’habitude qu’on lui tienne tête et qui voit sa crédibilité en pâtir. Pourvu que les curieux et les journalistes ne s’y intéressent pas même si on ne pourra pas cacher longtemps l’engin.

© Stalner chez Grand Angle

Et si l’invitée surprise est un sérieux casse-tête, les deux qui l’ont découverte se livrent un drôle de chassé-croisé. Bertille, le commissaire à la moustache de plus en plus défrisée par les événements, et Bertille, la jeune bourgeoise qui n’a pas froid aux yeux, s’adonnent à un curieux chassé-croisé. Le premier racontant à l’autre les nouveaux éléments de son enquête tandis que la seconde jure, en échange, de ne pas révéler le secret de ces bosquets au vaste monde, à commencer par ses copines, du même monde qu’elle, côtoyée dans des soirées qui n’ont plus rien d’extasiant depuis l’étrange spectacle dont elle a été témoin.

© Stalner chez Grand Angle

Plus fou que les années folles, c’est la promesse d’Éric Stalner dans ce récit qui se déroule sur deux niveaux et vaut son pesant de cacahuètes. Dans la parodie mais aussi dans la manière de faire croire à son histoire – ça passe par un dessin classieux dans son noir et blanc rehaussé, je vous le donne en mille, par des nuances rutilantes -, l’auteur réussit un OVNI burlesque et savoureux, dans une surenchère menée tambour battant au-delà du délire. Un délire qui ne peut s’empêcher d’évoquer toutefois, avec brio, nos sociétés aveugles face à des problèmes de plus en plus gros, de plus en plus indéniables, gros comme le nez au milieu de la figure, croyant toujours pouvoir s’en sortir par la loi du plus fort. La pirouette d’Éric Stalner est futée et le divertissement est total, fatal.

© Stalner chez Grand Angle

À lire chez Grand Angle.

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