Venu en festivalier il y a quelques années, Clément de The Brums est passé sur la scène d’Esperanzah!: « Nous n’avons plus de complexe »

Pour cette édition du vingtième anniversaire du festival alternatif floreffois Esperanzah, les programmateurs ont laissé l’honneur au groupe liégeois The Brums d’inaugurer la scène Futuro lors du premier jour de festivité. Régis a profité de cette occasion pour interviewer une seconde fois Clément, l’un des quatre membres de la formation belge.

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© Julien Peeters/Esperanzah

Bonjour Clément, vous venez de sortir de scène. Comment avez-vous vécu ce moment ? Quelles sont vos premières impressions ? Aviez-vous des appréhensions avant de découvrir le public floreffois ?

J’avoue que j’avais pas mal de peurs et d’appréhension. Je me disais: « On ouvre la scène. Les gens vont arriver avec leurs sacs et leur tente. Ils vont vite aller planter leur tente au camping en faisant impasse sur le premier concert pour, ensuite, profiter un maximum du festival ». Finalement, tout le monde était au rendez-vous et, à la fin, le public en voulait encore.

C’est drôle car, en me mettant à leur place, je me disais « oui, il y a tout un programme à respecter. Je cours vite à l’autre scène pour voir le concert suivant ». Pourtant, ils ont vraiment pris bien le temps de nous applaudir. C’était chouette. Nous avons réellement ressenti un moment de partage avec eux.

Vous vous mettez dans la peau du festivalier?

J’ai déjà fait deux fois Esperanzah en tant que festivalier et je connaissais l’ADN du festival. Je savais que les spectateurs étaient très éclectiques. Je connais le délire qui rythme et habite l’abbaye floreffoise pendant ce long week-end de fête. Le public aime découvrir et il accepte tout. L’ouverture est le terme qui définit le mieux l’état d’esprit des gens ici. Et je peux encore plus le certifier après ce passage sur scène.

Ca fait 4 ans que le premier EP de The Brums est sorti. Peut-on vous demander de dresser un premier bilan de l’évolution du groupe et des projets?

On a fait un chemin de dingue au cours de ces quatre années. Le côté électronique est maintenant bien assimilé par les membres les plus réticents du groupe. Nous n’avons plus de complexe. Il y a de nouveaux morceaux où je joue une seule note sur des rythmes différents pendant l’entièreté de la composition au saxophone tout en jouant du synthétiseur. Nous ne nous disons plus que nous sommes forcés de n’exploiter que l’instrument que nous avons en main au cours d’une musique. The Brums a toujours son côté improvisation pendant les concerts mais le focus est très différent. Le langage propre à l’improvisation s’est modifié. Nous nous adaptons par rapport à nos sensations et par rapport à la réception du public.

L’ADN de The Brums a donc évolué depuis ses débuts. Est-ce une conséquence de la pandémie qui vous a fait faire un retour sur le concept du groupe ou est-ce la scène qui vous a donné l’envie de modifier qui vous étiez? 

Je ne pense pas spécialement que notre ADN a changé. On a vécu la pandémie artistiquement de façon parallèle et identique à la manière dont on l’a ressentie personnellement. On attendait que cela finisse pour relancer des projets car plus rien n’était concret à cette époque-là. Et la question qui s’est beaucoup posée était relative à la sortie de l’album. Nous cherchions la bonne date pour pouvoir permettre à ce dernier d’avoir une véritable existence. À un moment, nous nous sommes dit: « Tant pis! On le sort! » et il est arrivé dans les bacs en 2021.

Peu de temps après les choses se sont améliorées, donc le hasard à bien fait les choses.

Je crois que la réelle transformation que The Brums a vécu vient de l’expérience de la scène et de la communion avec le public. L’assurance et le plaisir que nous prenons pendant les concerts nous a permis de nous livrer totalement.

Depuis vos débuts, vous avez foulé les grandes scènes des festivals francophones belges. Vous avez joué à Dour, aux Ardentes, à Esperanzah, à Couleur Café et dans bien d’autres lieux iconiques. D’après vous, quel est le festival qui colle le mieux à l’univers artistique que vous développez avec The Brums?

Le Micro Festival de Liège sans hésitation. C’est un petit festival dans le centre de la cité ardente. Ils ont fait le choix d’essentiellement programmer des petites découvertes. Cela donne un caractère très spécial à cet évènement car le public est vraiment là pour vivre une aventure en se lançant dans l’inconnu.

Quel est la suite pour The Brums?

Un nouveau disque avec les mêmes bases et le même ADN mais en prenant en compte notre expérience est en cours de réflexion. L’économie d’un point de vue de la composition sonore est quelque chose de très intéressant que nous avons appris à utiliser. Une note peut avoir beaucoup de potentiel. C’est une chose que l’on ne pensait pas ou que l’on n’osait pas mettre en  exergue avant. Ici, l’album sera beaucoup moins bavard et nous espérons qu’il sera vécu encore plus intensément ainsi.

A côté de tous les projets concrets, quel est le rêve ou la collaboration que The Brums souhaiterait réaliser?

Avec Alain, le batteur, nous avons créé de nouvelles compositions qui pourraient vraiment bien fonctionner accompagnées d’un orchestre. Ca serait véritablement un rêve de pouvoir mettre sur pied une tournée de concerts dans laquelle The Brums serait accompagné sur scène par un orchestre symphonique. Ca donnerait encore une autre saveur à nos prestations.

Nous vous le souhaitons, excellente continuation Clément.

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