Les portes du très alternatif festival floreffois s’ouvraient le jeudi 28 juillet dans un climat digne de la méditerranée. Même si le public se fit attendre, l’ambiance chaleureuse d’Esperanzah! se faisait déjà bien ressentir. Les scènes du Jardin et Futuro furent inaugurées par des artistes belges. Entre découvertes et valeurs sûres, cette première journée fut un sympathique apéritif, déjà très festif, pour démarrer cette édition anniversaire.
À 15h, les portes d’Esperanzah! se préparent à s’ouvrir. Même si les festivaliers ne font pas encore légion (ce qui est normal, beaucoup d’habitués sont encore au travail à ce moment-là), les fêtards déjà présents attendent avec impatience de pouvoir fouler les pavés de l’abbaye de Floreffe pour déguster une Silly ou une Temps des cerises bien fraîche dans ce cadre verdoyant.
À 16h, alors que tous les petits réglages ne sont pas encore optimaux, l’espace Tout va bien lance le bal des expériences proposées dans le programme de cette 20e édition. Le podcast « Aerofaune » (le 5e des six épisodes qui composent cette œuvre pour être exact) est diffusé dans cet espace reposant, très enclin à la réflexion et au partage. Tout au long de ce documentaire radiophonique, une plongée dans les méandres d’un débat ô combien compliqué et déshumanisant: l’expansion de l’aéroport de Liège. L’unique podcast de cette édition est un choix très intéressant car il soulève bon nombre de questions. Malheureusement, l’expérience n’est pas total à cause de divers facteurs. Peu de public, une logistique pas encore rodée et un vacarme provenant de l’extérieur qui empêche une immersion complète dans ce documentaire dont l’actualité est de plus en plus urgente.
À 17h, c’est la chanteuse gantoise Meskerem Mees qui a l’honneur de faire résonner les premières notes de cette édition anniversaire d’Esperanzah. La douceur de sa voix enivre les quelques festivaliers déjà présents à cette heure-là devant la scène du Jardin.
À 18h15, l’ambiance est bien différente sur la scène Futuro. Le groupe liégeois The Brums fait retentir les premiers sons de leurs cuivres, de leurs claviers et de leur batterie devant un public clairsemé et sceptique. La magie opère pourtant assez vite et une marée humaine prend place devant la scène. L’expérience sonore est totale. Les festivaliers se déhanchent et s’en donnent à cœur joie sous les airs lancinants et rythmés de savants assemblages de jazz et de musique électronique.
Ensuite, le free-rap du parisien Sopico paraît convaincre le public présent au Jardin. Pourtant, plus le concert défile et moins l’alchimie fonctionne. Trop répétitifs, les rythmes font que les musiques semblent s’éterniser.
Qu’à cela ne tienne. Les Français du groupe de natural transe Hilight Tribe sont bien déterminés à offrir un second souffle à cette première journée anniversaire. L’équation envoûtante d’un brassage culturel peu commun séduit le public qui est en pleine communion devant la scène Futuro. Au milieu de ce feu d’artifice d’énergie, la fête bat son plein.
À 22h, les têtes d’affiche de cette première journée s’emparent de la scène du Jardin. Pour fêter les 17 ans d’existence de leur label, deux des membres de Chinese Man sont venus participer à cette 20e en compagnie d’autres groupes de la maison de disque. High Ku et Sly sont accompagnés sur scène de Scratch Bandit Crew et de Baja Frequencia ainsi que des MC Youthstar et Miscellaneous. Comme il est de tradition, en parallèle de la prestation, un show visuel minutieux est proposé par l’utilisation des multiples écrans et des lumières qui habillent la scène. Entre morceaux mythiques et extraits du dernier album intitulé The Groove Sessions Vol. 5, l’équipe de Chinese Man Record régale le public présent désormais en nombre. Leur trip-hop mêlée parfois à du swing, à des musiques aux accents orientaux et à du pur scratching à l’ancienne ravit les festivaliers qui profitent allègrement du spectacle.
Le concert des membres de Chinese Man Record clôture cette première journée sur la scène du Jardin mais la soirée n’est pas encore finie à Esperanzah! À 23h45, il est temps pour le groupe sud-africain Phelimuncasi, curiosité mise en avant par Jean-Yves Laffineur lors de l’interview en amont du festival, de prendre place sur la scène Futuro.
La fin de soirée est ensuite assurée par DJ Marcelle qui met un point final, avec panache, à ce jeudi du festival floreffois.
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