Aeka : le périple tranchant d’une héroïne singulière espérant qu’un jour les dragons pourront être plus sereins

Après Hiver rouge, voilà Dernier printemps. Alors que nous avions découvert Aeka, innocente et toute gamine dans le premier opus de cette série initiée par Fuat Erkol, Christian Simon et Fabrizio Cosentino, c’est une vraie guerrière solitaire que l’on découvre dans ce deuxième opus un peu plus noir et sanguinaire. Parce que les dictateurs le valent bien.

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Résumé de l’éditeur : Saito, un paysan jovial et roublard, quitte sa ferme natale en quête d’aventures. Des aventures qui auraient tourné court si Aeka, jeune fille d’une quinzaine d’années, ne lui avait pas sauvé la vie. Fasciné par la jeune fille et son art du combat, Saito aura fort à faire pour gagner sa confiance et percer les mystères qui l’entourent. Ce qu’il découvrira fera voler en éclat toutes ses croyances…

© Simon/Erkol/Cosentini chez Kamiti

Ça commence par un chasseur solitaire bien qu’illégal (un ersatz japonais du dénicheur de faucon, dont nous vous parlions il y a peu) et ça finit devant toute une armée en démonstration dans ce pays nippon qui pousse au manichéisme par souci de dictature. Force est de constater que si les auteurs se baladent impérialement entre le récit de sabres (chambara) servis par de redoutables guerrière et la mythologie des dragons aussi craints que domptés, il y a de la place pour un sujet toujours aussi intemporel : le pouvoir autoritaire, discrétionnaire et n’ayant pas peur de faire appel à l’horreur (des cadavres pendent aux arbres et aux ruines, partout) pour asseoir sa volonté que rien ne change jamais.

© Simon/Erkol/Cosentini chez Kamiti

Entre épique et intime, les auteurs racontent une histoire qui a du coeur et des tripes, laissant de côté la résilience pour mieux laisser parler la puissance de feu de la vengeance et de la violence. Parce qu’ici il n’y a pas moyen de parler, de soudoyer, que l’endoctrinement et l’héroïsation de la criminalité au sabre aiguisé a fait bien trop de ravages. Cela n’empêche pas que l’imprévu s’invite quand Saito suit coûte que coûte Aiko dans son périple tranchant et que l’histoire telle qu’on la raconte n’est jamais la même que celle que vous vivez, qui vibre intérieurement, remue le passé et conditionne l’avenir.

© Simon/Erkol/Cosentini chez Kamiti

Entre la douleur qui finira bien un jour et l’irrémédiable beauté, Fabrizio Cosentino a encore fait évoluer son trait gracieux et léger sans jamais oublier d’être rude dans les corps à corps impressionnants. La magie, elle aussi, est au beau fixe, regrettant la frénésie qu’ont les hommes, et les femmes, à s’entre-tuer. Les dragons espèrent, eux, un jour être plus serein.

© Simon/Erkol/Cosentini chez Kamiti

On ne sait pas s’il y aura un troisième tome, on l’espère tant la qualité est au rendez-vous, mais en tout cas ce nouvel album tient en deux versions, une version classique et une autre limitée avec, en bonus, des illustrations et étapes de création et l’interview qui était parue ici, il y a quelque temps.

© Erkol/Simon/Cosentino chez Kamiti

Série : Aeka

Tome : 2 – Le dernier printemps

Scénario : Christian Simon et Fuat Erkol

Dessin et Couleurs : Fabrizio Cosentino

Genre : Arts martiaux, Fantasy

Éditeur : Kamiti

Nbre de pages: 46 ou 54

Prix : 12,90€

Date de sortie : le 16/04/2021

Extraits : 

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