À l’EHPAD, plonger plutôt que glisser avec Séverine Vidal : « On entre en pensant rencontrer des petits vieux. Mais non, ce sont des êtres humains ! »

Se jeter dans le grand bain, ça arrive plusieurs fois dans une vie. Plus tôt lors de ses décennies du début que vers la fin, en général. Encore que. Parce que le plongeon le plus angoissant se produit peut-être, pour certains, à leur âge a avancé. Quand on vous dit que vous ne pouvez plus vivre seul à la maison en autonomie, ou que vous le constatez. Quand il faut mettre la clé sous le paillasson et s’avancer vers l’inconnu, une structure qui ne sera jamais chez vous, que vous n’avez pas modelé ni décoré. Quand il faut changer les habitudes entretenues des lustres durant pour s’intégrer à des groupes de résidents qu’avec un peu de malchance vous ne connaîtrez ni d’Ève ni d’Adam. Fini les fêtes à la maison, pas question de les faire dans les chambres, bienvenue au home… à l’EHPAD… à la maison de retraite. Durement touchés, avec un lourd tribut, par la crise sanitaire que nous connaissons depuis mars 2020, ces établissements ne signifient pas toujours le début de la fin, même si certains se laissent glisser, d’autres choisissent de faire de ce séjour une chance en plus, une possibilité de refaire les 400 coups. Dans Le Plongeon, en compagnie d’Yvonne et ses nouveaux amis, Séverine Vidal et Victor L. Pinel racontent la vie là-bas, entre les codes et les envies, les tristesses et les bonheurs, les apartés et les épisodes choraux, l’ultra-réalisme de la solitude et la folie fédératrice. Interview avec la scénariste, Séverine Vidal, en pleine balade dans les bois avec son chien, alors que le soleil fait de la résistance.

© Vidal/Pinel

Bonjour Séverine, la première chose qu’on voit d’un album, c’est sa couverture, son titre. L’idée du plongeon parcourt l’ensemble de cet album mais en était-il le titre dès le début ?

Non, au début, il y avait un autre titre de travail que j’ai oublié. Cette idée m’est venue au moment du dialogue entre Yvonne, notre héroïne, et son amoureux. Depuis son arrivée dans cet EHPAD (maison de repos ou home en Belgique), elle tombait. Que pouvait-on lui offrir pour quelle ne tombe plus ? Tout de suite, j’ai su que la fin se déroulerait sur un ponton sur lequel elle se déshabillerait et plongerait.

Pour ce qui est de la couverture, Victor ne laisse rien au hasard, il propose une quarantaine de propositions pour un même album. Naturellement, cette fois, beaucoup variaient autour de l’eau. J’ai insisté pour qu’on y place ce fauteuil tout au fond que Victor avait imaginé et sur lequel Yvonne prendrait place. Cela conférait un côté mystérieux. Cette couverture était notre coup de coeur à tous.

Garantissant aussi un côté immersif.

Oui, dès le départ, il fallait que le lecteur puisse suivre cette dame qui doit s’habituer à un nouvel endroit où elle n’a pas de souvenirs, dans lequel la décoration ne lui appartient pas. Elle n’y a rien à elle. C’est violent mais elle va tenter de remonter à la surface, de retrouver son souffle. Quitte à apporter un grain de folie, de rébellion dans un groupe qui, sans s’en rendre compte, n’attendait qu’elle.

C’est votre troisième collaboration avec Victor. L’entente est parfaite ?

Oui, je dois lui avoir proposé le projet à Angoulême et il a très vite embrayé. Je lui propose un scénario très découpé, avec des images case par case. Nous nous comprenons. Cette fois, Victor m’a même prêté ses grands-parents. Cette histoire d’une femme qui dépose son mari à l’EHPAD parce qu’il ne cesse de fuguer, c’est son histoire.

Justement, il y a beaucoup de monde pour habiter ses murs, entre résidents et personnel soignant. Comment s’est organisé le casting ?

Cette histoire est née d’ateliers que j’ai menés, avant le Covid, dans des structures EHPAD. Je fais écrire, enfin parler, les aînés participants, nous évoquons des thèmes qui les lancent sur des souvenirs. Au début, on a l’impression d’une masse indistincte aux cheveux gris puis le déroulé explose et donne lieu à de vraies rencontres qui font rire, beaucoup, pleurer aussi. Dans ce genre de circonstances, on devient tout de suite intime. J’ai dû tenir quatre ou cinq ateliers, mais des personnages s’imposent. Pour Yvonne, je me suis inspirée de ces figures qui prennent le dessus, qui connaissent tout le monde. J’ai fait un mélange de personnalités qui m’avaient marquée. Il y a beaucoup de femmes dans les EHPAD, c’est un fait.

Les autres personnages sont plus fictifs. Je voulais des anciens 68-ard, des jeunes qui avaient voulu faire la révolution, qui avaient vieilli tout en gardant un côté un peu rebelle. Puis, il y a cette dame qu’on surnomme Angelina Jolie, qui fut prof de sport et continue de s’entretenir.

L’histoire d’amour qu’allait connaître Yvonne, je ne l’avais pas spécialement anticipée. Je voulais quelque chose de beau et lumineux pour elle. C’est une émission de France Culture abordant les histoires d’amour dans les EHPAD qui m’a mis la puce à l’oreille. Une histoire triste: deux personnes de 80 ans étaient tombées amoureuses, au grand dam de leurs familles. Si bien que l’une d’elles avait changé sa grand-mère d’établissement, laissant le Monsieur à son désarroi. C’est bouleversant. L’amour est encore un tabou dans ces infrastructures. Cet album, c’est vraiment le mélange de mes expériences personnelles autobiographiques et de ce que je glane ici ou là.

Avant de partir, quasiment en coup de vent, car les choses se précipitent, Yvonne tue son passé… et son chien. C’est trash, non ?

Je suis en train de promener mon chien, pendant que je vous réponds. Je me suis toujours demandé comment réagit le chien quand il perd son maître. Je préférais cette image, le voir mourir dans les bras réconfortants de sa maîtresse, que celle de l’abandon. Je pense que je ferais ça.

© Vidal/Pinel chez Grand Angle

C’est incontestable, une chape de plomb tombe dès qu’une personne doit quitter sa maison pour gagner l’EHPAD. Vous l’illustrez très bien.

On observe très souvent une dégradation rapide de l’état des résidents, d’ailleurs. Et ce malgré qu’on rentre assez jeune, en moyenne, dans ces infrastructures. J’ai pu constater ça en temps réel avec la grand-mère de mon mari.

Dans mon cas, je tombe en général assez bien. Les équipes sont bienveillantes et ouvertes. Je réunis une douzaine de résidents, parmi ceux qui sont capables de comprendre ce que je vais leur demander. Ce n’est malheureusement pas le cas de tous. Donc, je vois des personnes en plutôt bonne forme mais parfois pris dans la dépression, comme Yvonne. Je voulais lui donner une chance, dresser le portrait d’une femme qui va pouvoir refaire sa vie.

© Vidal/Pinel

Pourtant la vie en EHPAD n’est plus la même vie. On est privé de certaines choses. On ne peut pas faire la fête, alcoolisée, dans une chambre, par exemple.

On est parfois confronté à la violence de l’infantilisation, c’est vrai. Je pense qu’il faut trouver un équilibre entre le bien-être et les règles. Mais je n’ai pas de message à faire passer dans mes oeuvres. Le plongeon n’est pas une thèse de sociologie.

En tout cas, ce n’est pas la première fois que vous mettez en scène des grands-parents. Avant cette BD, vous avez imaginé d’autres livres illustrés pour enfants sur ce thème.

C’est vrai, j’utilise souvent des personnages de grands-parents. Pourtant, je n’ai pas connu mes grands-pères et j’étais assez jeune lorsque j’ai perdu une de mes grands-mères. Mais je crois en la transmission, dans le sillon qui peut se creuser d’une génération à l’autre.

© Vidal/Pinel

Dans J’attends mamy qu’illustrait Cécile Vangout, à hauteur d’enfant, j’interrogeais la perte d’un être cher qui ne reviendrait pas, la prise de conscience qui émerge. De manière plus rigolote, dans Mamythologie, un petit-fils fan de sa grand-mère la défendait, avec toute son imagination débordante, face à un oncle qui se moquait d’elle gentiment.

Votre éditeur, Hervé Richez, l’avoue sans problème, l’idée générale de votre album ne le faisait pas décoller. Puis, il a lu votre scénario.

Et il n’a pas mis longtemps à me répondre. Le sujet n’est pas évident mais le synopsis, le séquencier l’ont convaincu. En un jour ou deux, il m’a donné le feu vert.

Et cet album paraît après une année où, tristement, les EHPAD ont beaucoup fait l’actu dans la crise du Covid.

Oui, la thématique est sensible. Des gens sont morts de tristesse, imaginez! Mais ce projet était écrit bien avant ça, Victor a fini de le dessiner au printemps. Nous étions loin d’imaginer ce qui allait se passer. Mais ça donnait un sens supplémentaire à notre histoire.

© Vidal/Pinel

Puis, la situation de basculement comme on l’a appelée existait déjà.

Au début de leur séjour, les résidents reçoivent un peu de visite. Puis de moins en moins. Il y a des rendez-vous manqués qui sapent le moral. Même avec toute la bonne volonté du monde, des familles s’efforcent de venir au début puis ne viennent plus. Certains résidents n’ont même plus jamais vu les leurs. Et le clivage se marque dans les discussions, quand l’un demande ce que l’autre va faire samedi. Pour certains, c’est un jour comme les autres, sans signe de l’extérieur. Je ne suis pas juge, encore une fois, je constate. Le rapport aux aînés est très différent dans d’autres civilisations.

Autre tabou, la nudité.

Oui, dès la deuxième planche, on voit Yvonne entièrement nue. Je le voulais. Alors que certains mettent un tabou autour des corps gros et âgés, Yvonne est les deux à la fois. Cela ne l’empêche pas de se regarder dans le miroir et de se dire qu’elle peut encore être désirable. Je savais que Victor pourrait mettre ça en images sans voyeurisme.

© Vidal/Pinel

En fait, je me suis inspirée de Bill Viola, artiste spécialisé dans les vidéos hypnotiques et immersives. Lors d’une de ses expositions, je m’étais retrouvée durant une heure face à un homme et une femme très vieux, déshabillés et se regardant. Cherchant à comprendre ce qui avait changé en eux. Non seulement c’était puissant mais Bill Viola nous mettait à l’aise, sans aucune gêne. C’était très beau, fin et naturel.

Et Victor rejoint ça. Il a trouvé sa façon de faire, qui ne soit ni gênante, ni choquante, naturelle.

À l’heure où la population mondiale vieillit, quand l’on vit de plus en plus vieux, il y a de plus en plus de héros et héroïnes dépassant les septante ans. Notamment en BD.

Je sais que d’autres albums sont sortis et que des héros du troisième ou du quatrième âge sont désormais plébiscités. Je dois avoir lu l’une ou l’autre de ces bandes dessinées: un Vieux Fourneaux, On se reposera plus tard de Brigitte Luciani et Claire Le Meil sur Alzheimer et les résidents d’une Maison d’accueil et de résidence pour l’autonomie (MARPA). C’est vrai que la thématique est très présente. Mais à vrai dire, je ne sais rien des modes et courants, je donne vie aux récits qui m’importent.

© Luciani/Claire Le Meil chez Steinkis

Avec une réelle nécessité d’avoir des héros vieillissants ?

Oui, c’est certain. Il suffit d’entrer dans un EHPAD pour se rendre compte qu’il s’y trouve plein de personnages de romans avec des rêves, des regrets, des désirs. On entre en pensant rencontrer des petits vieux. Mais non, ce sont des êtres humains ! Ils sont la somme de tout ce qu’ils ont vécu. Ce sont des héros et des héroïnes qui ne nous font pas parler d’histoires mais de personnages. Je ne me suis pas posé une seule fois la question de les placer ou non dans une BD.

(Elle s’arrête : « je reprends mon souffle, je viens de voir un chevreuil à quelques mètres de moi, c’est magnifique »!)

Une BD qui aménage quand même de la place pour de la littérature, des lettres qu’Yvonne rédige à différents moments, pour elle-même plus que pour des personnes en particulier.

Il me semblait important qu’une partie de la narration se fasse à la première personne. Dans mes romans, à la troisième personne, j’aime insérer des intermèdes plus intimes en « je ». Ici, je voulais entendre la voix d’Yvonne, qu’on plonge dans ses pensées, qu’elles aident à comprendre ce qu’elle fait et pourquoi, sans la juger. Je ne voulais pas qu’on puisse rester sur les faits. Ce n’est pas anecdotique. Je voulais que les lecteurs aient l’impression d’avoir fait le voyage, d’avoir un peu suivi Yvonne. Je pense que ces lettres ont leur rôle à jouer.

© Vidal/Pinel chez Grand Angle

J’ai lu l’une ou l’autre critiques qui ne jugeait pas crédible le physique que vous attribuez à vos personnages.

Mais on ne trouve pas que des très vieilles personnes dans les EHPAD. On y trouve tous les âges. J’y ai croisé un couple de personnes de 75 ans. Ce n’est pas très vieux. Au-delà de la représentation qu’on se fait, il y a désormais des grands-parents de 55 ans. Sans canne ni déambulateur, pas grabataires pour la cause.

Lors de ma dernière visite en EHPAD, je suis tombé sur une dame de 98 ans, aux côtés d’autres largement plus jeunes qu’elle et pourtant plus fatiguée. Si bien que quand l’une d’elles a quitté l’atelier pour aller se reposer, Marie-Noëlle lui a lancé un regard et l’a ponctué d’un : « C’est ça, va te coucher, « on fera dire une messe ». On pensera bien à toi! » Elle était très en forme ! Mais oui, on n’y trouve pas que des résidents en situation de handicap ou souffrant d’Alzheimer, on trouve aussi des personnes qui ont eu un accident, qui risquent peut-être un jour de laisser malencontreusement le gaz ouvert.

© Vidal/Pinel chez Grand Angle

Bien sûr, il y a aussi des gens dans un état de démence avancé. Dans l’album, on voit un Monsieur qui bave par exemple. On a l’impression que certains ne réagissent pas à grand-chose. Mais pourquoi ne pas les amener en atelier quand même ? Peut-être qu’ils profiteront, qu’ils entendront quelque chose. Parfois, à un moment, certains relèvent la tête, on a l’impression qu’il y a de l’écho, de la vie quand même.

Puis certains se retrouvent.

Oui, c’est le cas à la campagne. On retrouve dans l’institution des gens qui se connaissent depuis l’école, qui habitent le même village, ont vécu les bonheurs et les malheurs des uns et des autres. Tout le monde se connaît.

En fait, j’aurais eu du mal à ne pas faire d’histoire sur ce monde.

© Vidal/Pinel chez Grand Angle

Vos ateliers vous ont emmenée ailleurs, aussi ?

Avant la crise, je faisais des ateliers d’écriture dans des classes scolaires mais pas que. Comme je restais en général une semaine au même endroit, je m’arrangeais pour dédier le mercredi après-midi à une autre population : des enfants autistes, des résidents d’EHPAD…

Qui sait, peut-être que j’irai présenter ce livre en EHPAD quand tout ce qu’on traverse sera passé.

Dans cet album, beaucoup de choses passent par des regards, des cadrages resserrés sur les yeux.

J’en ai parfois indiqué à Victor. Mais il est toujours très fin. J’avais mis des textes pour l’une ou l’autre séquence. Notamment quand Youssef, l’infirmier, surprend la bande en train de s’évader. Il y a un échange de regards plein de sens à ce moment. Victor a donc effacé un ou deux des phylactères que je prévoyais. Ce n’était pas la peine, la compréhension était parfaite. Il avait raison. C’est sûr, beaucoup de choses passent par le regard, il établit le contact. Comme un sourire, une main sur l’épaule.

Quels sont vos projets, maintenant ?

Une autre bande dessinée avec Kim Consigny, un gros pavé de 310 planches. Kim est dans les 50 dernières, ce fut un marathon pour elle, 18 mois et 10h/jour de dessin. Il s’agira de George Sand, fille du siècle.

Plus loin, à l’automne, il y aura aussi Naduah chez Glénat en compagnie de Vincent Souel. Le destin d’une femme enlevée à deux reprises. Enlevée à neuf par des Comanches, elle grandit avec eux, fut mariée à leur chef et eut trois enfants. Jusqu’au jour où elle fut kidnappée par des Texas Rangers qui la ramenèrent à la civilisation.

Rayon romans, en mai sortira Tu reverras ton frère chez Nathan. Et en juin Feu terrible, toujours chez Nathan, à destination des jeunes adultes.

Puis, pour ce qui est des albums, je m’adresserai aux tout petits avec Ma timidité avec Marie Leghima chez Nathan.

Il y aura aussi Monsieur Chien avec Laurent Simon chez Mango. Un album qui parle d’un chien en morceaux, d’un bouquet de violettes, d’amour et de bricolage.

En septembre, il y aura un livre pop-up, 3D, avec Adolie Day. Cela s’intitulera J’ai une maison chez Marcel et Joachim. J’aime varier, m’adresser à tous les âges.

Des coups de coeur à conseiller ?

Parmi les nouveautés, le dernier Chris Ware, Rusty Brown. Je l’ai reçu pour Noël. Je me suis régalée de sa narration si particulière. Sinon, j’ai beaucoup relu d’albums. Tous les Paul de Michel Rabagliati. Mon coup de coeur de tous les temps.

Paul à la maison © Rabagliati chez La Pastèque

Récemment, Thierry Martin a lancé les combats célèbres de l’espace inter-iconique. Qui opposeriez-vous ?

Oh, comme ça, je sèche. Allez, peut-être George Sand et Yvonne.

Ça promet ! Merci Séverine et bonne fin de promenade.

Titre : Le plongeon

Récit complet

Scénario : Séverine Vidal

Dessin et couleurs : Victor L. Pinel

Genre : Comédie dramatique

Éditeur : Grand Angle

Nbre de pages : 80

Prix : 17,90€

Date de sortie : le 13/01/2021

Extraits :

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2 commentaires

  1. Bonjour Alexis

    Merci pour cette belle interview !
    Juste deux petites choses..
    Ce qu’a dit Marie Noella c’est ‘on fera dire une messe !’
    😉
    Et l’idée du fauteuil au fond de l’eau est de Victor, pas de moi ! 👍

    Bonne journée ! (ah et… L’animal que j’ai appelé cerf était un chevreuil bien sûr 😅)

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