Dans l’art de créer une couverture de BD comme on réalise une affiche de cinéma, tout en évitant les poncifs du genre, Stéphane Perger est passé maître. Avec lui, pas besoin de lunettes pour voir la vivacité vous assaillir, la 3D faire son illusion. Dans Luminary, avec Luc Brunschwig sur les traces de Photonik, le voilà qui plonge de plus belle dans une Histoire de super héros dysfonctionnels et extra… ordinaires. D’autant plus qu’ils sont isolés, rebuts, encouragés à la révolte par une société des plus laides.
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Résumé de l’éditeur : En accusant à tort Gabriel King – et par extension les Black Panthers – d’avoir commis l’attentat ayant ravagé la clinique polytraumatique située à Manhattan, le gouvernement américain a allumé l’étincelle d’un immense feu de révolte. Les communautés racistes n’hésitent plus à s’exposer au grand jour et enclenchent un processus de lynchage généralisé sur la population noire. C’est dans les états du Sud que les troubles sont les plus marqués et Billy, malgré la protection que lui offrent ses capacités de communications avec les animaux, est l’une des victimes de ces comportements agressifs et furieux. À Washington, pour faire face à cette escalade de violence, le commandant Greenwood recommande au Président Carter d’user des pouvoirs offerts aux spécimens issus du projet Shamash afin de stabiliser la situation. Car, même si Darby a perdu l’intégralité de ses capacités extraordinaires, Mila, elle, paraît tout à fait encline à mettre sa puissance au service de l’État.


Cinq nouveaux chapitres viennent d’arriver. On frotte ses yeux pour en prendre plein les mirettes. On caresse la couverture, si belle, si impactante (je le redis). Puis, on se fait avaler dans ce monde spectaculaire, terriblement humain, y compris dans l’envers de la médaille: inhumain. Brisés par ce qu’ils ont vu et vécu, Billy et Darby vont trouver de nouveaux alliés, peut-être tout aussi excessifs que leurs ennemis. Mais si le monde peut changer. Ils ont cette volonté de provoquer le choc, de forcer le monde à les regarder, à les considérer. Plus que comme des bêtes de foire. Et c’est parmi ceux qui n’ont rien et tout à gagner que la résurrection commence. En même temps que l’insurrection. Le feu est omniprésent, comme il l’était déjà dans le premier tome des frères Rubinstein signé par Luc Brunschwig.




Si nos deux héros trouvent le réconfort, auprès des Black Panthers pour l’un et de marginaux drogués pour l’autre, l’histoire ne fait que débuter et le réconfort sera bientôt effacé par un regain de flammes. Au milieu des infréquentables, le feu n’a pas cessé de couvert et l’explosion viendra bientôt nous prendre à la gorge. Luminary continue sa conquête des hautes sphères, incandescents et faisant ressentir l’urgence d’affirmer le plus beau des combats : faire exister et accepter la différence.

Ce deuxième tome est bouillant, brûlant, il fait fondre tout sur son passage, nous avec. Quel spectacle extérieur mais aussi intérieur. Make America not Grrrrrrr again.

Série : Luminary
Tome : 2 – Black Power
Scénario : Luc Brunschwig
Dessin et couleurs : Stéphane Perger
Genre : Drame, Fantastique
Éditeur : Glénat
Nbre de pages : 144
Prix : 19,95€
Date de sortie : le 26/08/2020
Extraits :