Vous avez votre masque ? Mais non, pas pour vous protéger du coronabidule ! Plutôt pour vous aventurer sur la terre des morts, des cadavres plus ou moins oubliés dans ces maisons plus ou moins éloignées. Pour cela, loin du luxe des séries télé, il y a quelques gars qui font le sale boulot. RIP, c’est la série BD qu’ont dégoupillé avec maestria Gaet’s et Julien Monier aux Éditions Petit à Petit. Une série qui a su conquérir le public qui a encore une occasion de prouver son amour en votant pour que la série, annoncée en six tomes, remporte le prix du public Quais du Polar à Lyon. Interview avec Gaet’s à qui la mort va plutôt bien dans ses aspirations scénaristiques.
Bonjour Gaet’s, dans le paysage BD, nous vous connaissons depuis pas mal de temps. Petit à Petit, vous êtes monté en puissance. D’histoires courtes en one-shot et, désormais, en série à suivre et addictive. Vous y êtes allés par pallier, sans brûler les étapes ? Ou c’est comme c’est venu ?
Je pense que c’est un peu au fur et à mesure de nos vécus, nos quotidiens, nos envies aussi…
Avant de scénariser correctement un one shot, on s’essaye au collectif, avec de courtes histoires. Cela permet de se faire la main et d’essayer différents modes narratifs. Puis, une fois qu’on a une idée, on commence par la retourner dans tous les sens, à la laisser germer. Le jour où l’éclosion est proche, on la libère en la couchant sur le papier. Mais ça ne se fait pas du jour au lendemain… Faut de l’entrainement je pense, comme pour tout.
La BD, ça vous a toujours parlé ou c’est venu sur le tard ? Quand vous êtes-vous dit que vous vouliez en faire ?
J’ai grandi avec et appris sur le tas. Comme un père mécano apprendrait à son fils à réparer une bagnole, le mien m’a enseigné l’art de construire des histoires… J’ai pu ainsi faire mes premiers essais sur des collectifs pour enfants tels que les contes arabes, contes africains ou encore contes tibétains en BD aux éditions Petit à Petit.
Cela m’a permis d’apprendre à découper, segmenter, placer des bulles, essayer différents styles narratifs… Avec l’enseignement paternel, j’ai appris à faire des ellipses, des flashbacks, des cliffhangers, des comiques de répétitions, des dialogues… etc
Et progressivement on commence à écrire… mais c’est en perpétuelle évolution.
J’ai bien aimé au départ, puis je me suis cherché un temps, avant de suivre des études et formations différentes, pour mieux y revenir. C’est en 2016 avec l’écriture de RIP et l’accueil des lecteurs que je me suis réellement décidé à me lancer sérieusement dans la BD
Dessinez-vous un peu tout de même ? Pour le story-board par exemple ?
Enfant, j’adorais dessiner puis le temps est passé et je n’ai plus la même patience, je laisse à présent ça aux véritables artistes talentueux, calmes et assidus.
Concernant le story-board, je préfère illustrer mon scénario de photos, de documents, d’extraits vidéo pour appuyer la description écrite.
Avec RIP, ne retrouvez-vous pas cette veine noire, trash que vous aviez exploitée dans Un léger bruit dans le moteur ?
J’aime beaucoup les polars. Un léger bruit dans le moteur était une adaptation d’un roman de Jean Luc Luciani sombre et dérangeante.
Cela m’a permis de m’initier à l’écriture d’un univers austère.
Avec RIP, je peux à présent laisser libre court à mon imagination sous forme d’exutoire. Mais en effet, je pense avoir trouvé, dans les univers sordides et sinistres, un bon terrain de jeu.
D’où vous vient cet amour du polar, de l’hémoglobine, du hard boiled ? De la littérature ? Du cinéma ? De la BD ?
RIP est sordide mais il y a peu d’hémoglobine cela dit… les cadavres pourris, ça ne saigne pas. Je ne suis pas forcement amoureux de l’hémoglobine. Je pense que la bêtise humaine, les atmosphères lourdes et austères, les décors glauque et urbex me plaisent plus que l’histoire sordide et sanguinolente.
J’adore lire. Je lis de tout : Polar, roman, poésie, BD, théâtre, biographie… J’aime également beaucoup le cinéma de tous genres : vieux films ou séries modernes, films étrangers ou français, drame ou comédie… je suis vraiment ouvert à tous les styles.
Le seul truc, c’est que pour le moment, je n’ai que des idées d’histoires pas très joyeuse et peu colorées… Mais dans chacune, en fouillant bien, on peut retrouver des pointes d’humour noir.
Comment est né RIP ? Et son concept ?
RIP est né d’une rencontre il y a une dizaine d’année maintenant avec une personne qui pratiquait un labeur similaire à celui de Derrick. Après m’en avoir décrit les décors, les scènes… je suis allé voir de mes propres yeux, les personnages et les lieux annexes (bar, hangar, quartiers…). Il fallait ensuite trouver une idée, un dénouement… Là-bas, j’ai posé la question en voyant les petits trésors qu’ils pouvaient dénicher : « La tentation de garder un objet de valeur pour vous ne vient jamais ? »
Il m’a répondu être surveillé et ne rien pouvoir prendre hormis les choses sans valeurs (PQ, conserves, produits ménagers…). À cette réponse, l’idée de la bague est apparue… Pendant 5 ans, j’ai imaginé les lieux, les personnages et j’ai écrit le fil conducteur du tome 1.
Puis les idées affluaient et mes personnages prenaient de plus en plus vie. Je me suis dit : Pourquoi ne pas les laisser chacun s’exprimer sur ce métier et d’un one shot, je suis passé à une série. J’aime bien les séries qui se termine donc je me suis donné 6 tomes pour boucler la boucle.
La mort y est omniprésente. Quel est votre rapport à celle-ci ? Vous sauriez débarquer sur une scène de crime ?
Alors bien que j’aie peur de la mort – la mienne comme celle des autres -, la vue de celle-ci et des corps ne m’effraient pas. J’ai pu assister dans le passé à des dissections et, dans mon autre profession (soigneur animalier), j’assiste parfois les vétérinaires lors d’autopsies (animales). La vue du sang, l’odeur du sang… ne me dérange pas. Par contre, l’odeur du cadavre en putréfaction, j’ai quand même un peu de mal. Je n’en raffole pas. D’ailleurs qui aime ça ? 😉
Je n’aurais aucun mal à débarquer sur une scène de crime. Je pense que le crime me perturberait plus que la scène… après tout est relatif.
Au fond, né un 31 octobre, qu’est-ce qui vous fait le plus peur ? Vous vous nourrissez de films d’horreur ? De série B ?
Je ne suis pas hyper friand de films d’horreur. Je me nourris de plein de films certes mais les films et séries horrifique à petite dose.
Rip, ça coule de source. Mais avez-vous trouvé facilement ce titre ?
Non, comme nous l’expliquons à la fin du premier tome, RIP n’est pas arrivé de suite. Au départ, comme cela devait être un one shot, j’avais l’idée de « je ne survivrai pas à la mort ». Par la suite, c’est devenu une série, il fallait donc un nom court qui claque ! Mais je tenais à garder cette phrase comme sous-titre. Puis chaque tome étant narré suivant le point de vue d’un protagoniste de la série, il fallait y inclure son nom.
Pour chaque tome donc nous retrouvons RIP, un personnage et un sous-titre.
J’imagine que, plus que n’importe quelle série, comme chaque tome de votre série éclairera de manière différente le fil rouge, tout a été bien préparé et écrit en amont ? Vous en avez testé et éprouvé les charnières ?
Héhéhé, je ne suis pas un bon élève. Les scénarios ne sont pas écrits. Je les écris au fur et à mesure. Par contre, les trames principales sont déjà en place. Je sais où je vais et où j’emmène le lecteur. Les grands axes sont écrits ainsi que la fin de chaque tome. Par contre, j’ai énormément besoin de l’avis de Julien, de mes proches et de mes amis… Cela me rassure toujours et c’est important parce qu’à force de lecture, on a du mal à prendre du recul et à voir certaines incohérences.
Puis, avec une galerie de personnages, souvent loosers, comme la vôtre, j’imagine que là encore il faut bien faire les choses, non ? Pour que tout personnage aussi effacé soit-il dans un tome soit un potentiel héros dans le suivant ?
Chaque personnage, looser ou pas, a une histoire. Et souvent, la question principale serait : Pourquoi est-il devenu un looser ? Ils ont des valises plus ou moins lourdes à traîner, des casseroles à n’en plus finir, mais ils ont aussi eu des petits moments de gloire, des histoires d’amours, connu des choses plus ou moins tristes. Qu’est ce qui les rassemble aujourd’hui ? RIP
Comment s’est déroulée la collaboration avec Julien Monier ? Comment est-il arrivé dans l’aventure ?
Nous travaillons tous les deux chez Petit à Petit , nous avons été mis en relation via l’éditeur puis après avoir longuement échangé sur l’ambiance, l’atmosphère, le cadre et l’histoire… Julien a dit être d’accord pour se lancer dans une aventure de 6 ans avec moi à dessiner des horreurs. Coup de bol !
La chance, c’est que nous avons les mêmes références. Nous parlons beaucoup de musiques, cinéma, littérature… Nous nous entendons super bien et c’est important lorsqu’on se lance dans ce genre d’aventure.
Il y a beaucoup de cinéma dans cette série, non ?
Oui monsieur. Et qui sait, un jour cette série se retrouvera peut-être sur les écrans… À bon entendeur…
Rentrer dans la tête de chacun au fil des épisodes, c’était l’idée d’origine ?
À partir du moment où s’est devenu une série : oui. Cela me permet de varier le style narratif, les façons de parler et les points de vue d’une même scène.
Comment avez-vous mis en place « l’ordre de passage » et choisi Derrick pour commencer ? Et Eugène pour terminer ?
Le tome 1 c’est ce qu’on appellerait le pilote : Derrick a une histoire assez classique et moins tumultueuse que Maurice et les autres que vous découvrirez par la suite. Avec ce premier tome, on plante le décor et on fait connaissance avec les personnages que nous découvrirons davantage plus tard. L’ordre n’est pas anodin, il est important pour le suspense…
Sont-ce les personnages qui ont donné lieu à l’histoire ou l’histoire qui a donné vie aux personnages à leur caractère ? Ou y’a-t-il eu des allers-retours ? Ça m’a tout l’air d’être un vrai casse-tête, en fait, non ?
C’est un casse-tête, en effet. Vous verriez le tableau blanc au-dessus de mon bureau que vous pourriez imaginer le boxon dans ma tête. C’est un entremêlement d’idées et d’angles de vue. C’est ce qui rend cette histoire à tiroirs intéressante aussi.
Avec des airs de Cluedo, non ? Chaque héros faisant des suppositions sur les autres personnages. Tout est affaire de dosage ?
Effectivement. Avec les différentes intrigues, il y aura forcément différentes suspicions…
Et je compte bien laisser le lecteur dans le même état d’esprit que les personnages. À lui de faire ses propres suppositions. C’est pour ça d’ailleurs que je laisse dans chaque tome des questions en suspens qui seront révélées dans le tome suivant ou celui d’après ou à la toute fin… accrochez vous !
Comment les avez-vous créés, désignés, ces personnages ? Y’a-t-il eu beaucoup de recherches ?
Des recherches, il n’y en a pas eu beaucoup au départ pour Derrick et Maurice. Par contre, pour Ahmed, je me suis vraiment beaucoup documenté… vous verrez pourquoi dans le tome 3.
Vous inspirez-vous de personnes de votre entourage ?
Pas tous heureusement. Certains ressemblent physiquement et par leur façon de parler à des amis à moi, mais ils n’ont pas ce quotidien. D’autres portent simplement le nom ou le prénom. La plupart proviennent de mon imagination. Pour les traits physiques, je propose différents acteurs (Johan Heldenbergh, DJ Qualls) ou personnalités célèbres à Julien et il s’en inspire. Parfois, je lui laisse complètement avoir libre cours à son imagination aussi.
Vous, de quel personnage, vous sentez-vous le plus proche ? Pourquoi ?
Moi je suis un peu un mélange de tous ! héhéhé. Je doute, j’ai des craintes, je peux me montrer ronchon, vigilant, parano même, me sentir persécuté, amoureux, curieux, pénible… donc oui un peu tous. Par contre, je ne partage pas les propos de certains (comme Eugène par exemple). Là encore c’est pour pointer du doigt la bêtise humaine et pour grossir un trait de mon personnage.
Tout est un jeu d’apparences, au-delà de l’uniforme de nettoyeur, vous prenez plaisir à surprendre par le passé de vos héros. Maurice était un homme de pouvoir, craint et respecté !
Oui et cela sera diffèrent à chaque personnage, avec chacun leur personnalité.
Des nettoyeurs de scènes de crime ou de morts plus ou moins vilaines, ça existe vraiment ? Vous en avez rencontrées ?
Ça existe. En épluchant les journaux, vous constaterez qu’il y en a même bien plus qu’on imagine.
Depuis la sortie du tome 1, certains fans de la série m’envoient des pages de faits divers plus ou moins sinistres. Certains ont parfois lieu tout près de chez moi … et sûrement de chez vous aussi.
Du coup, la série vous permet-elle de rencontrer des gens de la profession ? Des policiers, des légistes ?
Pas encore. Mais on me rapporte des anecdotes.
La réalité ne dépasse-t-elle pas la fiction, parfois ? D’ailleurs, le fait divers dont vous inspirez n’a-t-il pas eu lieu en… Belgique. Vous nous expliquez ? Y’a-t-il eu des choses dont vous avez refusé l’adaptation dans votre BD ?
Certains faits divers ont bien eu lieu. Celui auquel vous faite référence à réellement eu lieu effectivement en Belgique il y a longtemps. Après je l’ai peint à ma façon. Je ne me refuse rien. Toutefois, je n’ai pas la volonté de faire du glauque pour du glauque. On ne voit pas de visuel gore et les images ne sont pas réellement glauque. C’est plus l’atmosphère et le décor.
À force de recherches, vous êtes devenu une sorte de Pierre Bellemare. C’est fascinant, un fait divers ?
Ah oui, ça me fascine. C’est de là que partent les enquêtes en plus…
Vous êtes aussi soigneur à Sigean. Avec des rhinocéros et des éléphants, vous avez parfois vu la mort en face ? Ça aide à l’apprivoiser ?
La mort est toujours surprenante. Et il est toujours difficile de l’appréhender. On apprend à s’en détacher dans mon quotidien même si selon l’affinité qu’on a avec l’animal, elle sera plus ou moins difficile à vivre… Je ne fais pas cette autre profession pour la mort des animaux mais pour leur bien-être et pour l’émerveillement qu’ils sont capables de procurer chaque jour. C’est un métier passionnant. Mais là aussi, il faut savoir concilier avec différents caractères humains…
Vous servez-vous malgré tout de cette profession à des lieues du scénario de BD dans votre deuxième métier ? Soigneur dans un zoo, ça vous inspire des histoires ?
Pas pour RIP. Peut-être plus tard, pour d’autres projets, on verra…
C’est très noir, mais on n’en ressort pas avec le cafard ou des pulsions suicidaires, comment faites-vous ? C’est de la magie ?
Ce n’est surtout pas le but ! Je pense qu’on rit même parfois… non ?
Beaucoup ! La surprise du chef dans ce deuxième tome que, forcément, beaucoup attendaient au tournant, c’est cette volonté d’échapper au piège que vous auriez pu vous tendre. Oui vous faites écho à l’intrigue de base mais le personnage, Maurice dans le deuxième, prend son indépendance, se laisse aller à sa propre vie et à son passé. On s’attendait à revivre « la scène de départ » selon d’autres angles de vue, plus ou moins rapprochés… ici, vous vous en éloignez… Bien vu ! Vous avez des biographies sur chacun des personnages ? J’imagine qu’en fin de compte, vous en saurez toujours plus sur eux que le lecteur, non ?
Je ne sais pas… on en reparle à la fin du tome 6 ? 😉
Maurice, vous le faites vieillir, c’est facile d’imaginer un personnage à plusieurs âges ?
Cela se fait dans de nombreux films. Je me suis beaucoup inspiré de Noodles dans « Il était une fois en Amérique » de Sergio Leone pour Maurice. D’ailleurs; je cite même le titre du film à un moment.
Ce n’est pas difficile de faire vieillir ses personnages tant que leurs mentalités évoluent également et que les flash-backs sont bien visibles. Julien m’aide beaucoup avec ses magnifiques couleurs en plus.
Au fond, cette série n’est-elle pas une sorte de laboratoire où vous expérimentez les relations humaines ?
Je ne les expérimente pas, je les montre du doigt ! hahaha
Dans le premier tome, vous vous êtes aussi amusé à jouer avec des masques, Blanche Neige, Mickey… Mais aussi des jouets d’enfant. Ça tranche tant les deux univers n’ont rien à voir, si ? Vous aimez revenir à l’enfance, par des détails, dans des albums a priori vraiment pas pour les enfants. Pourquoi ?
Je trouve que les masques de Disney rendent les scènes dures encore plus absurdes… Je me suis vraiment marré à écrire les dialogues et à faire ces fameuses scènes…
Chaque album est lui-même chapitré par des citations plus ou moins longues. Ethan Coen y côtoie Higelin, Voltaire. Mais où allez-vous chercher tout ça ?
Ce sont assez souvent des auteurs que j’aime. J’adore les citations.
Autre chose qui claque, les titres ! Je ne survivrai pas à la mort pour le tome 1, Les mouches suivent toujours les charognes pour le tome 2 et Au bon endroit au mauvais moment est annoncé pour le tome 3 ? Il y a eu différents titres de travail ?
Pour ces 3 premiers volets, ces titres sont arrivés assez facilement et instinctivement… Pour le 4e tome, mon cœur vacille entre 2 idées…
Et les couvertures ? C’est compliqué de faire pareil et différent pour inciter le lecteur à acheter un deuxième album.
Il faut garder une certaine concordance de couverture et style. Nous retrouverons le personnage de chaque tome sur la couverture de son album. Après nous varions les postures et les décors, ainsi que la tonalité colorimétrique… par contre, c’est possible que l’on trouve toujours quelques mouches…
Julien est fantastique en plus, je lui soumets une idée et en 2 temps 3 mouvements, il me pond un dessin fabuleux.
Puis si le lecteur n’avait pas envie de venir, il y a aussi des bande-annonces que vous montez autour des images du livre. C’est quoi une bonne bande-annonce ?
C’est une bande annonce qui ne dure pas trop longtemps et surtout qui n’en montre pas trop… Et la musique est importante. Nous avons la chance d’avoir Baptiste de NHK video qui nous fait de magnifiques trailers. On lui envoie les pages, il nous construit à sa sauce, avec sa musique et son style, une bande annonce qu’on remodèle ensuite tous ensemble. Mais le gros du job pour ça, c’est lui.
Vous avez réalisé beaucoup d’albums autour des chansons de… (Nirvana, Les Beatles, Indochine…), mais les chansons de RIP, quelles seraient-elles ? La BO d’enfer que vous conseilleriez au lecteur pour chacun des albums ?
Une BO entière telle celles des films de Tarantino seraient pour chaque album hyper exhaustive à citer… Haha
Je pense qu’il faut un bon mélange. Julien et moi écoutons de tout. Donc cela peut aller du rock au hip hop en passant par le jazz, le ska, la soul voire même la musique classique.
Six tomes sont prévus mais cette série pourrait-elle aller plus loin ? Ou avoir une seconde saison ?
On s’arrêtera bien à 6 tomes. Mais il n’est pas impossible qu’on se réunisse à nouveau ensuite sur un autre sujet, une autre série… l’avenir nous le dira…
Il y a eu une sorte d’euphorie et un très bon accueil pour le tome 1. Avec des prix gagnés ? Et vous avez eu le temps de rencontrer le public. Qu’en disent les lecteurs ? Combien d’exemplaires vendus ?
L’accueil du public, des libraires, des lecteurs a été très bon. Et on est super content. Nous avons à ce jour obtenu 2 prix polar ( Sang d’Encre à Vienne et Ancre noire au Havre), nous sommes en lice pour le prix du public Quais du Polar à Lyon… C’est une belle reconnaissance de notre travail. Ça nous encourage vraiment. On est vraiment content.
On ne peut qu’inciter le lecteur à aller voter pour vous, donc, ça se passe par là.
Pour ce qui est des exemplaires vendus, je ne serais capable de communiquer les chiffres puisqu’on en vend tous les jours encore… Mais plusieurs réimpressions ont déjà eu lieu du tome 1 comme du tome 2.
Chez Petit à Petit, vous avez aussi adapté Mourir sur Seine de Michel Bussi. Un auteur qui est beaucoup adapté tant en BD qu’à la télé, comment l’expliquez-vous ? C’est facile de passer du roman à la BD ? Ne faut-il pas avoir peur de faire des infidélités pour mieux rendre l’intrigue dans le média d’adaptation ?
C’est un autre challenge.
Michel Bussi est une personne très accessible, humble et chouette. Il est super sympa et ouvert aux propositions et modifications de ses romans. Toutefois, j’ai essayé au maximum à rester proche de son roman. C’est vraiment un travail diffèrent.
Le prochain tome de RIP s’intéressera au cas de Ahmed, policier infiltré. Que nous réservez-vous ?
Bien des surprises … Quelques larves, 2-3 macchabées, des centaines de mouches et quelques réponses à certaines interrogations des 2 premiers tomes… ou pas.
La suite, c’est quoi ? D’autres projets ?
Je scénarise le tome 4 de la série Western Catamount qui sortira à l’automne 2020 avec Benjamin Blasco Martinez au dessin.
Un album collectif concernant la ville de Narbonne avec une superbe équipe (Laurent Bonneau, Pauline Roland, Emmanuel Roudier, Auleeve, Thomas Balard, Anaïs Bernabe, Fez, Ruben Del Rinçon, Claude Pelet et Beatrice Merdrignac) sortira en juin 2020.
D’autres projets se profilent à l’horizon, mais trop tôt pour en parler.
Et en tant que directeur de collection ?
Je continue de diriger la série RIP et des collectifs concernant les villes de Toulouse (sortie en octobre 2019), Montpellier (sortie prévue en mai 2020) et Narbonne (sortie prévue en juin 2020)
Enfin, un album à offrir ?
J’ai adoré PTSD de Guillaume Singelin du label 619 chez Ankama.
Tout y est à mon goût. De l’émotion, de l’action… et un chouette dessin dans une belle collection éditoriale.
Merci Gaëtan, bonne continuation.
Série : RIP
Tome : 2 – Les mouches suivent toujours les charognes – Maurice
Scénario : Gaet’s
Dessin et couleurs : Julien Monier
Genre: Polar
Éditeur: Petit à Petit
Nbre de pages: 92
Prix: 16,02€
Date de sortie: le 23/08/2019
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