Nico Van de Walle: « Je voulais faire autre chose que ‘voilà la cité pleine de pin-ups’, alors j’ai dessiné des femmes qui sortaient du schéma ‘jolie nana de la télé' »

C’est un véritable coup de coeur. Avec plusieurs cordes à son arc, le Liégeois Nico Van de Walle se révèle un peu plus au grand public avec son univers ultra-sexy et bien vu. Auto-édité par le passé, les très détonants Adelin et Irina s’offrent une réédition, sur fond de financement participatif, aux Éditions du Tiroir. L’occasion de partir un peu plus à la découverte d’un monde où des femmes – Amazones ne répondant à aucune mode sinon d’être chacune elle-même sans complexe, belle à sa façon – font la loi, où les hommes sont des esclaves, et où l’aventure se déroule au grand galop et à la force du talent de son incroyable dessinateur cultivé et passionnant.

© Nico Van de Walle

Bonjour Nico, c’est la première fois que nous nous rencontrons. Faisons connaissance, comment vous définiriez-vous ?

J’aime le cinéma bis, la bière, la cuisine du terroir, et un cigare une fois de temps en temps avec des amis autour d’un verre ou à un concert. Je ne suis pas ce qu’on appelle un « geek », car je ne me tiens pas au courant des dernières productions d’Hollywood, ni des séries télé, ou des actualités du comics. J’aime les westerns, tous les westerns, américains comme italiens, les films de monstres géants japonais, les films d’horreur, les films de karaté, et les films de castagne avec Stallone et Schwarzenegger. J’aime aussi le cinéma français d’avant 1990.

© Nico Van de Walle

Je n’aime pas spécialement cuisiner, mais j’aime manger, alors quand je cuisine, je m’applique pour faire quelque chose de bon. Quand on fait un truc, il faut le faire bien, ou ne pas le faire du tout. J’ai mis du temps à me mettre en tête cette maxime.

Je n’aime pas le sport ; je préfère encore prendre une pelle et une pioche, et faire quelque chose d’utile à la place.

© Nico Van de Walle

Ça c’est de la présentation. Comment est né votre amour de la BD ? Avec quels albums, quels auteurs ?

Ce n’est pas très original, mais j’ai commencé avec les Tintin, que ma grand-mère m’achetait quand j’étais tout petit, non sans quelques avertissements concernant le contenu, surtout pour Tintin au Congo. Puis mes parents m’ont acheté le Spirou, et Tintin, alternativement, et chez ma grand-mère, on recevait Pif Gadget. Avec ça, je peux dire que j’avais donc un bon aperçu de la Bd franco-belge de l’époque. Très peu de Pilote, mais j’avais tout de même les albums du Concombre Masqué, qui me plaisaient beaucoup, même si beaucoup de dialogues me passaient loin au-dessus de la tête à l’époque, et les Rubrique à Brac de Gotlib. Chez mon père, il y avait aussi plein d’albums bizarres et étonnants : Cinemastock d’Alexis et Gotlib, L’Histoire de France en 100 gags par Reiser et Hubuc, La langouste ne passera pas de Jean Yanne et Tito Topin… et j’en passe.

J’avais été assez marqué par la série Arkel de Stephen Desberg et Marc Hardy, dans Spirou, et l’album L’horloger de la comète que j’ai lu par épisodes, en prenant l’album en marche. Il y avait un chouette bourreau dans une scène, je me souviens…

Puis j’ai commencé à aller dans les librairies spécialisées, pour feuilleter tout ce qui sortait, et acheter ce que je pouvais.

Ça a commencé ainsi. Puis, pour pouvoir tenir le budget, j’ai été dans les librairies d’occasion, où j’ai pu découvrir, à un âge assez précoce (+/- 14 ans), des BD comme Necron de Magnus, Aria de Michel Weyland dont j’étais fan, évidemment, Thorgal, L’Incal noir, avec la reine de l’Amok, et, presque par accident, le Spirit de Will Eisner. J’avais acheté l’album Nuits d’encre parce qu’il y avait dedans une méchante dans mon style, La veuve noire. J’ai lu les autres histoires du recueil, et j’ai trouvé ça vraiment super, graphiquement et scénaristiquement. Les noir et blanc, les cadrages, les trognes des bandits…quelle liberté dans le dessin ! Il y avait une histoire dans un trolley, avec un gars qui dit au lecteur qu’il vient de flinguer le Spirit. Ma préférée.

© Will Eisner

Après ça, j’ai systématiquement cherché après les albums du Spirit, mais on ne les trouvait qu’en occasion, et à des prix pas toujours abordables.

Êtes-vous lecteurs de bande dessinée, du coup ? Ou au fur et à mesure que vous en faisiez, vous avez laissé tomber ?

Et bien oui, j’en lis toujours, mais j’ai un peu de mal avec les romans graphiques et ce style « nouvelle BD ». Le dessin ne me plait pas, le côté arty non plus, et les histoires me barbent, la plupart du temps. Et les mangas, il ne faut même pas m’en parler. J’en ai lu un peu, tout de même, pour ne pas mourir idiot, mais ce n’est vraiment pas mon truc.

© Nico Van de Walle

Bien entendu, je ne suis pas comme le groupe Manowar (ndlr. dont une chanson est traduite en français par ce troubadour qu’est Adelin), qui n’écoute que Wagner et Manowar. Je me tiens quand même au courant, mais il faut que, en feuilletant un bouquin, j’aie le sentiment qu’il se passe des trucs intéressants. Si je vois juste des cases avec des gens qui causent alternativement en plongée puis en contre-plongée, même en prenant des airs menaçants, je n’achète pas. Je veux de la castagne, des retournements de situation, des trahisons, des gags, de la cruauté, des catastrophes, de l’inattendu, de la dérision, de l’impertinence, de la subversion…

Du coup, aujourd’hui, quels sont vos goûts, vos maîtres à penser et à dessiner ?

J’aime les BD qui ont de la personnalité. J’aime la variété dans les styles et, par-dessus tout, l’imagination. Pour moi, ce qui est le plus important, ce sont l’imagination et la fantaisie. Savoir aussi installer un jeu d’acteurs qui sonne juste, en essayant de tirer le maximum d’effet avec le visage, par rapport au dialogue.

Par exemple, Kevin O’Neil. J’ai lu Marshall Law quand j’avais 17 ans – je le propose chaque année aux nominations pour Angoulême, mais je crains d’être le seul, hélas. Ou bien Jano, qui a fait La Santa Sardinha et À la poursuite du Bongo, de magnifiques et optimistes visions du tiers monde, très loin de la vision misérabiliste qu’on nous présente continuellement à la télé. J’aime la vie qu’il met dans ses décors, dans ses personnages, dans ses dialogues, c’est vraiment génial. On sent qu’il est allé là-bas, et qu’il s’y est bien plu.

J’adore bien entendu Corben, John Buscema, Wallace Wood et Bernie Wrightson, et j’ai chez moi des intégrales des Tales from the Crypt, Haunt of fear et Weird Science. J’aime aussi Druillet et Chaland, chez les franco-belges. J’ai beaucoup parcouru les Metal Hurlant, et ça m’a inspiré dans une large mesure.

Là, je viens de terminer la lecture de Barlovento, par Alcatena et Mazitelli, et c’était vraiment superbe, mystérieux, envoûtant. Je suis un peu triste de l’avoir fini. J’ai bien aimé les Pascal Brutal de Riad Sattouf. Ça se relit avec plaisir, c’est rigolo et expressif. J’aurais bien aimé disposer de son Manuel du puceau quand j’étais en secondaire. Ça m’aurait bien servi.

© Alcatena et Mazitelli chez Warum

Liège, c’est une belle vile pour être auteur de BD, avec pas mal de pointures. En avez-vous rencontrées ? Qui vous ont conseillé ?

Le premier que j’ai rencontré, c’était François Walthéry. J’avais 16 ans, je pense. Il a été très chic, très généreux. Il est resté pendant 4 heures à commenter mes dessins et à discuter BD avec moi !

Quelques années plus tard, j’ai vu Mitteï, lui aussi très agréable. Il m’a dit : « Vous y arriverez, je le sais, et je ne me suis jamais trompé ». Ce sont deux dessinateurs plein de chaleur humaine, généreux, aimables, truculents.

© Nico Van de Walle

Quel a été votre parcours ?

Mes premières publications furent dans le magazine « L’inédit » de Tony Larivière, qui est libraire à Andenne (Belgique) chez Atomik Strip. C’est un très grand fan de Wallace Wood, et moi aussi.

Ensuite, j’ai eu l’opportunité de faire une histoire courte dans le magazine Lanfeust, puis j’ai été engagé chez Casterman pour faire Les voyages de Jhen.

Vous souvenez-vous de vos premiers dessins ?

Oh oui. Je me souviens que, fasciné par la quatrième de couverture des Tintin, avec tous les albums déjà parus, je faisais moi-même de petites BD que j’agrafais pour les relier, et j’en faisais le plus possible, pour pouvoir dessiner au dos les couvertures des albums « Déjà parus » en petit.

© Nico Van de Walle

Si j’en crois le site bedetheque.com, cela fait un bail que nous n’avions plus eu de nouvelles de vous en BD, dans les rayons des libraires. Qu’avez-vous fait durant toutes ces années ?

J’ai pris un boulot de salarié. La vie d’indépendant, c’est : l’argent entre, l’argent sort, sans savoir si, demain, on sera toujours dans la course. Mais je n’ai jamais cessé de dessiner. J’ai dessiné un projet BD en 2011, qui se passait à Moscou, et qui a été refusé, hélas, malgré tous les efforts que j’avais déployés. J’avais fait plus de 20 pages, en couleurs directes. Une histoire de vampire. Ce qui est décourageant, là-dedans, c’est que vous passez plusieurs mois à fignoler des pages avec amour et implication, en changeant des trucs, en soignant les détails, et qu’on vous répond à peine deux lignes pour vous dire non. Quand on vous répond.

© Nico Van de Walle

Après cette expérience, j’ai fait la suite des captives de l’île aux pirates, puis j’ai décidé de faire une série BD humoristique, pour changer un peu. En 2013, j’ai commencé à faire des croquis en ce sens. Les premières pages que j’ai encrées étaient affreuses, et j’ai dû les recommencer, mais je me suis accroché, j’ai travaillé, avec pour optique de ne même pas aller voir un seul éditeur : j’allais les publier moi-même, et puis c’était tout.

À part ça, j’ai aussi acheté une maison, que j’ai rénovée, et j’ai suivi des cours du soir d’électricité, et de russe. Tout ça en travaillant 38h par semaine.

© Nico Van de Walle

Avant cela, vous aviez dessiné deux albums de la série Les voyages de Jhen. Toujours un gage de qualité, non, d’avoir l’esprit de Jacques Martin au-dessus de son crayon ?

Et bien, je vais dire que ce fut un apprentissage à la dure, avec lui. Mais en lisant les interviews d’autres auteurs plus âgés, comme Bruce Timm, je me suis aperçu que la pratique du dessin en professionnel est toujours âpre et douloureuse. Il ne faut pas s’attendre à tomber sur des gens conciliants qui regarderont vos dessins avec bienveillance. Il faut s’attendre à en prendre plein la figure, et à tenir le coup et continuer de dessiner après ça. Je ne dis pas ça spécialement pour Jacques Marin d’ailleurs : au moins, lui, il m’a donné mon premier job. Qu’il en soit remercié chaleureusement !

Ça n’a pas été la période la plus heureuse de ma vie, mais j’ai appris pas mal de choses, surtout à être un peu plus rigoureux avec moi-même. Une fois que c’est imprimé à plusieurs milliers d’exemplaires, il est trop tard pour aller corriger un truc qui ne va pas, alors il vaut mieux tout bien revérifier. Même comme ça, il y a toujours quelque chose dont je ne suis pas content au final. Mais ce sera corrigé à la prochaine édition.

Ça vous a appris un peu plus à vous documenter ?

Pour ce qui était de la documentation, là j’ai dû me débrouiller tout seul. Jacques Martin m’a passé plusieurs livres, mais il fallait compléter. La ville de Carcassonne m’a expédié, fort gentiment, une caisse de livres sur le sujet. C’était vraiment très sympathique de leur part. Qu’ils soient ici remerciés chaleureusement eux aussi. J’y ai été invité deux fois, et les deux fois, les séjours furent très agréables, avec des gens cordiaux et intéressants.

© Nico Van de Walle

Autre corde à votre arc, l’érotisme au féminin, la sensualité souvent aventureuse. Vous aviez d’ailleurs réalisé l’album Captives des pirates. En noir et blanc, que racontiez-vous dans cette histoire ? Était-ce le prélude à Adelin et Irina ?

En quelque sorte. Ce n’est pas vraiment une histoire érotique. Je voulais essayer de reproduire les Bd de la firme Nutrix, dans les années 50, avec les Bd d’Eric Stanton, Eneg, Jim, Ruiz, etc. C’étaient des histoires de bondage, avec uniquement des personnages féminins sans nudité, dans des environnements historiques variés: les conquistadores, le cirque, l’antiquité gréco-romaine… C’étaient des BD sexy et délirantes, où les dessinateurs avaient pour consignes de ne représenter aucun homme, aucune nudité, aucune violence, et des femmes ligotées, si possible dans chaque case. Alors, il y avait des reines de l’évasion, qui faisaient des numéros de cirque, des espionnes, des princesses qu’on enlève, comme dans Le tragique destin de la princesse Hélène, qui était mon préféré.

J’avais besoin de me changer un peu de l’univers de Jacques Martin, tout en essayant de mettre à profit ce que j’avais appris.

C’est ainsi que j’ai créé une héroïne blonde (normal : c’est la gentille), la princesse Irina, et une méchante brune cruelle, la Duchesse von Dominax. Je postais ça par épisodes d’une page sur un groupe Yahoo, en anglais, juste pour me distraire. Et puis, un jour, au festival Bd d’Oupeye, en mangeant une frite à midi, j’ai montré ces pages-là à mon directeur de collection chez Casterman, juste pour rigoler, et il m’a dit « traduis-moi ça en français, et je te le publie ». Je ne m’y attendais pas, mais ça m’a fait évidemment bien plaisir. Ceci dit, quand je le feuillette aujourd’hui, je n’y vois que des défauts. J’aimerais les corriger, mais je dois aller de l’avant.

© Nico Van de Walle

Aussi dénudée soient les filles, orientées vers le bondage de gré ou de force, le décor était déjà historique, entre château et bateau pirate, non ?

Oui, à l’époque, quand je dessinais une voiture, je tombais sur des gens qui me disaient « ce modèle n’a jamais existé en jaune », « l’intérieur n’était pas comme ça… » Pffff! Alors, comme pour moi, les bagnoles, ça sert à me transporter d’un point A à un point B, je me suis dit que ce serait plus confortable pour moi de faire un truc qui se passe au Moyen-Âge où à la Renaissance.

© Nico Van de Walle

Cet amour de la grande épopée historique, voire médiévale, d’où vient-il ?

Peut-être du théâtre de marionnettes liégeoises, où ma grand-mère m’emmenait quand j’étais petit. J’y ai vu Tristan et Yseult, et les pièces avec Tchantchès et Charlemagne. C’était super.

Préadolescent, Je lisais beaucoup de « livres dont vous êtes le héros », et j’essayais de retrouver ça dans les Bd et au cinéma. Malheureusement, j’étais souvent déçu : le film Labyrinth était complètement neuneu, par exemple. Dark Crystal était bien mieux, mais ce n’était pas encore l’univers « jeux de rôles » que je recherchais alors. Finalement, le meilleur film de fantasy que j’aie jamais vu, c’est le Conan de John Milius. Toujours aujourd’hui, il reste indétrônable.

Et ces femmes de caractère, des héroïnes sexy et fortes ?

Alors ça, aucune idée d’où elles viennent. Simplement, j’ai toujours préféré les cogneuses à la Gina Carano aux poupées trop polies. Je me rappelle que quand j’avais une douzaine d’années, je suis tombé sur un bouquin bien cher, que je ne pouvais pas me payer, Cela s’appelle l’Horror, un livre sur les films de la Hammer, avec plein de photos de tournage en noir et blanc magnifiques.

© Nico Van de Walle

Dedans, il y avait Ingrid Pitt, en comtesse Bathory, Carita en reine des vikings, et surtout Martine Beswick, en Kari, reine des amazones dans le film Prehistoric Women, un introuvable, à cette époque où internet n’existait pas encore…j’ai passé plus de 10 ans à m’imaginer à quoi ce film pouvait bien ressembler, à traquer la moindre photo dans un magazine d’époque, comme dans « midi-minuit fantastique ». Même quand je suis allé à Londres, je l’ai cherché, et je ne l’ai pas trouvé. Un commerçant là-bas m’a dit que de toutes façons, c’était mauvais, et que je ne devais pas perdre mon temps à le chercher, mais ça ne m’a pas découragé. Dans la foulée, j’ai vu tous les autres Hammer. Préhistoric Women, je l’ai vu en dernier, après tous les autres. Maintenant, je l’ai en double !

Je me suis laissé dire qu’Adelin et Irina avaient peut-être eu d’autres vies. Cela fait longtemps que vous tentez de les publier ? Une première version en auto-édition de deux tomes n’avait-elle pas été publiée ? Des collectors, désormais ?

Collector, et bien, pas encore, je pense. Plus tard, peut-être, si l’album est un succès. En effet, j’ai publié deux albums des aventures d’Adelin et Irina moi-même, en petit tirage, comme je l’ai dit plus haut. Pour le moment, ils sont indisponibles, mais il m’en reste quelques-uns de stock. Mais franchement, la nouvelle édition sera vachement mieux…

© Nico Van de Walle
© Nico Van de Walle

En quoi sera différent le premier tome que les lecteurs pourront découvrir aux Éditions du Tiroir ? Avez-vous retravaillé certaines planches ? Seriez-vous perfectionniste ?

J’ai tout retravaillé. J’ai refait des cases, des détails, refait des visages, rajouté deux pages de plus à l’histoire principale, dessiné une nouvelle couverture, aimablement mise en couleurs par la coloriste Usagi (un grand merci à elle !) et comme il fallait 64 pages, j’ai ajouté deux histoires courtes que j’avais déjà faites, en prévision d’un hypothétique troisième album : « A chacun ses goûts » (5 pages) et « Pas de magot pour Pariba » (8 pages).

© Nico Van de Walle

Je ne sais pas si je suis perfectionniste, je ne crois pas, mais je n’aime pas revoir un de mes dessins un certain temps après et me dire « j’aurais quand pu faire mieux que ça ». Alors, tant que c’est possible, j’ajuste ce qui ne va pas, j’essaie de faire pour un mieux, pour pouvoir être fier de mon travail. Parfois, quand on fait un dessin, et qu’on a eu le nez dessus toute l’après-midi, on ne voit pas les défauts s’il y en a. Il faut le ranger, dormir dessus quelques nuits, et le ressortir avec un regard neuf. C’est dommage de passer beaucoup de temps sur une illustration pour se la faire remballer sur le nez par quelqu’un qui trouve ça mauvais.

© Nico Van de Walle

Alors, bien entendu, des chafouins qui n’aiment rien, il y en aura toujours, et on ne peut pas plaire à tout le monde, mais il faut pouvoir être certain de la qualité de son travail pour pouvoir tenir face à certaines critiques. Je suis quelqu’un qui doute beaucoup, ce qui fait que la vie n’est pas toujours facile.

Comment est né ce duo ? Un héros, c’est déjà coriace à créer, mais deux, c’est encore plus compliqué ? Comment fait-on pour les associer au mieux ? À quoi faut-il penser ? Faut-il d’ailleurs éviter que l’un vole la vedette à l’autre ?

J’étais à la mer, et je venais d’acheter pour 2 euros un album en flamand de Bd de « Mega Mindy », et je me suis dit : « Ça, je peux le faire !». Alors j’ai acheté à l’épicerie un petit carnet de papier quadrillé, et j’ai griffonné quelques personnages. Comme il y avait Natacha et Colombe Tiredaile, je me suis dit que j’allais faire une héroïne qui aurait ce genre de physique, pour rester dans cette tradition, et quand il a fallu lui donner un nom, celui de Princesse Irina s’est imposé immédiatement.

Comme je voulais en faire une BD comique, il lui fallait un faire-valoir, et j’ai créé Adelin. Mais, au final, Irina est plus comique que lui. J’en ai fait une égocentrique à moitié cinglée, capricieuse et colérique, alors que lui, bien que peureux et soumis, a un point de vue plus détaché, plus proche du lecteur. On peut s’identifier à lui plus facilement, et se dire avec lui : « mais quelle tarée, cette princesse Irina ! »

Au niveau des recherches graphiques, avez-vous beaucoup tâtonné pour ces deux personnages ?

Pas tant que ça. Je les ai eus assez vite, mais en dessinant les deux albums, ils ont bien évolué. J’ai donc dû revenir en arrière dans mes planches pour les mettre en conformité avec leur version définitive.

© Nico Van de Walle

L’un de ces personnages préexistait-il déjà à l’autre ?

Disons que j’ai réutilisé la Princesse Irina de « Captives de l’île aux pirates », mais en en faisant un nouveau personnage avec un nouveau look, et un caractère plus affirmé.

Si vous deviez nous les présenter. Qui est Adelin ? Et Irina ?

Adelin est un barde, qui voit ses projets de brillante carrière d’artiste à la cour du roi s’évaporer d’un seul coup lorsqu’il est capturé par une bande d’amazones trafiquantes d’esclaves, et conduit à la cité de Perla pour y être vendu comme esclave. Il devient la propriété de la Princesse Irina, une haute dignitaire de l’empire, juriste de formation, et se retrouve embarqué dans une sombre histoire de complot.

© Nico Van de Walle

Comment se sont-ils retrouvés à vivre des aventures ensemble ?

Étant donné qu’il est devenu son esclave, il doit lui servir de scribe, car elle est juriste, et elle parle beaucoup. Justement, la sœur de la princesse Irina, Lydia, est accusée d’avoir volé le trésor impérial. Elle est déterminée à faire éclater la vérité, et a confondre les vrais coupables.

Irina n’est pas la seule femme de cette histoire. Délicieusement anachronique. Les Amazones sont les principales protagonistes de ce premier tome. Comment avez-vous osé les sortir de leur mythologie pour les intégrer à ce qui pourrait être un poème épique ?

Je me suis dit que, dans Johan et Pirlouit, le fantastique est présent et normal. Il y a des dragons, des Schtroumpfs, des géants…alors pourquoi pas des Amazones ?

© Nico Van de Walle

Y’a-t-il justement des choses que vous vous interdisez ?

Le sang, le gore, les gros mots, le trash et le sexe. Si ça servait mon propos, je n’aurais aucun scrupule à mettre ces éléments dans mon histoire, mais j’avais envie de faire une BD marrante, un peu méchante et cruelle; mais, d’un autre côté, qui ressemblerait un peu à un dessin animé du genre Winx club où She-ra. Je voulais faire un truc empreint de fausse naïveté, avec des leçons de morale bien sentencieuses. D’ailleurs, à part quelques personnages qui se font tuer, les aventures d’Adelin et Irina pourraient être lues à n’importe quel âge. Avec des lectures différentes, il est vrai.

Dans cet album, vous mettez en action, au premier plan comme au second, une grande diversité de femmes, de tempéraments mais aussi de physiques très différents. Beaucoup d’auteurs s’avouent être les prisonniers d’un seul type de femme (Dany, Walthéry… pour ne citer qu’eux). Comment avez-vous casté toutes ces femmes ? Vous êtes-vous inspiré de personnes existant réellement ?

Je me suis inspiré de celles que je voyais autour de moi, belles ou pas. Je voulais faire autre chose que « voilà la cité pleine de pin-ups », alors j’ai dessiné des collègues, des femmes d’ouvrages, des passantes, toutes les têtes que je voyais qui sortaient un peu du schéma « jolie nana de la télé ». Quand je voyais un visage intéressant, je le notais. Je trouve que la beauté fonctionne aussi par le contraste. Si vous prenez une couleur jaune, elle aura l’air plus pâle ou plus chatoyante selon la couleur à côté de laquelle vous la placerez. C’est pareil avec les gens.

Pour les méchantes, je pensais à Sergio Leone, avec Et pour quelques dollars de plus, avec la bande de l’indien. Ils étaient tous bien typés, de Klaus Kinsky à Mario Brega, ils avaient tous une tête bien caractérisée. J’ai voulu faire la même chose avec des femmes. Il y a des grosses, des petites, des maigres, avec un long nez, avec des grosses lèvres ou des gros sourcils, ou pas de sourcils du tout. Ça m’amuse vraiment beaucoup, je dois dire.

Dans les séries, on ne voit jamais que de très jolies femmes, qui se ressemblent d’ailleurs souvent assez bien. Des fois, ça m’agace un peu, ces défilés de mannequins. Il faut mettre un peu de tout. Ce n’est d’ailleurs pas parce que je dessine des femmes avec des physiques très typés qu’elles ne doivent pas être sexy, ceci dit. Au contraire, je joue cette carte-là à fond : je les habille comme des reines.

© Nico Van de Walle

Ça ne veut pas dire que je n’ai pas mis de jolies filles. Il y en a plein, mais j’ai essayé de donner à chaque personnage son identité graphique. J’espère y être arrivé.

Tiens, quelles sont vos héroïnes préférées, tous médias confondus ?

Frieda Boher, l’héroine de la BD Necron par Magnus, Red Sonja (celle de Frank Thorne), Xena, Fantômette, et bien sûr Wonder Woman !

En roman, si j’étais malhonnète, je dirais « She » de Ridder Haggard, mais en réalité je ne l’ai pas lu…

Ah oui : Miss Ylang Ylang…ah, zut ! c’est une méchante, ça compte pas alors ? Et Dragon Lady, peut-être ?

© Nico Van de Walle

Bien sûr que ça compte. En tout cas, on voit rarement autant de femmes et si peu d’hommes dans un album BD. C’était un défi ?

Non, pas vraiment, car j’avais déjà fait Captives de l’île aux pirates, auquel j’ai donné une suite, jamais éditée, intitulée Dans les griffes de Madame Sung. Ça m’a fait de l’entrainement… Je pensais, à l’époque, savoir dessiner des femmes très différentes les unes des autres, mais je me trompais. Maintenant, j’y arrive !

Réalise-t-on différemment une histoire de femmes d’une histoire d’hommes ?

Oh, je ne me suis pas posé vraiment la question. Si on analyse mon scénario, c’est un genre de western : on a dévalisé la banque, et le frère du héros est accusé du forfait. Celui-ci découvre qu’il est innocent, et que c’est son accusateur, le méchant propriétaire terrien, qui a volé l’or. Mais pour le prouver, et éviter que son frère soit pendu, il doit aller dans l’hacienda du méchant, qui est pleine de Mexicains armés jusqu’aux dents. Si on met tout ça au féminin, on obtient le scénario du Complot des capes noires. Vous voyez que c’est facile.

© Nico Van de Walle

Ici, vous les laissez prendre une sacrée vengeance, elles ont pris le pouvoir. Les hommes sont au mieux des esclaves et promenés en laisse. Alors qu’en 2020, la lutte pour l’égalité entre les sexes est toujours engagée. Dans un autre genre, il y a eu Mondo Reverso de Le Gouefflec et Bertail. Vous l’avez lu ?

Oui, Mondo Reverso, c’est vraiment une BD géniale. J’ai adoré ça, vous vous en doutez ! Le deuxième est sorti récemment. Je l’ai acheté, mais je ne l’ai pas encore lu.

Je voulais dépeindre une société étrange, ou l’esclavage est une donnée normale et approuvée par tous les membres de la société, y compris par les esclaves eux-mêmes, qui doivent pourtant travailler à la place des autres. Une société très différente de la nôtre donc… J’ai développé plus cet aspect de l’histoire dans le troisième album, actuellement en préparation: La révolte des esclaves.

© Nico Van de Walle

Mais, au final, je n’ai pas voulu donner de leçon de morale, ni rien. Juste m’amuser en dessinant des nanas, et en ricanant comme un gros vicelard !

Tant qu’à parler le sexe, s’il y a bien un point commun entre toutes les femmes que vous avez créées, c’est leur hypersexualisation via des tenues très légères (même quand elles sont en côtes de mailles), en satin ou latex… Mais jamais de nudité !

J’aime dessiner les costumes sophistiqués, les artifices, le maquillage, les matières, etc. Ceci dit, la notion d’ « hypersexualisation » est très récente, et correspond à un retour de la morale puritaine, qui prétend protéger ceux qu’elle étouffe. Dans les années 70, 80, 90, on n’était pas aussi prudes face à une Red Sonja en bikini de métal, ni face à Xena et son opulent décolleté. Je pourrais en citer beaucoup d’autres. On a beaucoup régressé depuis lors sur ce point. J’en suis navré.

© Nico Van de Walle

Moi aussi. Adelin et Irina, c’est aussi une saveur dans le texte. Avec, notamment, des répliques bien torchées et des onomatopées dont vous avez le secret, par Makron, Bénélux et Kroll. Ça aussi, ce fut beaucoup travaillé ou c’est venu naturellement ?

Ça a demandé assez bien de réflexion, en effet. Mais ce qui aide le plus, c’est d’aller acheter quelques bières, et d’inviter l’un ou l’autre copain, et d’en discuter en rigolant jusque tard dans la nuit. Ça, ça marche bien pour trouver des répliques comme « ferme ton clapet, furoncle ! », ou écrire une plaidoirie aussi sophistiquée que celle de la princesse Irina. Au départ, mon histoire prévoyait juste : « insérer plaidoirie ici ». Pas très folichon à écrire, à priori. Puis je me suis dit « écrivons n’importe quoi ! ». J’ai commencé par la première phrase qui me venait à l’esprit : « un jour, un pauvre bûcheron… » et on a continué.

Par Benelux, ça s’est imposé comme une évidence. Ricola, déesse des cîmes, c’est mon beau-frère qui l’a trouvée, Makron, c’est un autre copain, Bob, qui l’a lancé, et j’en ai immédiatement fait un archidémon, dieu du mal et des flammes de l’enfer.

© Nico Van de Walle

Parlez nous un peu de votre monde. Où situez-vous cette histoire ? L’avez-vous cartographié ? Est-il vaste ? Dans ce premier tome, on découvre Perla et Mortrü, mais le Pauvristan est aussi évoqué dans votre « conte » de Noël paru dans L’Aventure ?

J’avais ébauché une carte du monde, avec le pays libre, à l’ouest, où les gens ont le droit de travailler pour le compte des seigneurs et des marchands, et un mur qui le séparait de l’Est, où se trouvait l’empire des amazones, avec leurs esclaves. Parfois, des salariés du pays libre passaient la frontière pour devenir esclaves volontaires des amazones, ce qui leur garantissait au moins le gîte et le couvert.

Mais si vous regardez les décors du complot des capes noires et d’À chacun ses goûts, vous constaterez que ça se passe en Belgique…

D’ailleurs, Mortrü est un nom inspiré par le village de Mortroux, près de l’abbaye de Val Dieu, où je vais occasionnellement déguster de délicieuses bières.

© Nico Van de Walle

Des créatures fantastiques pourraient-elles surgir ?

Il y en a déjà : Makron, le dieu du mal, fait une apparition. Dans le prochain, il y aura un cyclope, un puceron de l’enfer, et des dimorphodons. Je ne voulais pas d’un bestiaire style Seigneur des anneaux. Je voulais retrouver le côté fun des livres dont vous êtes le héros.

Parlons de L’Aventure et des Éditions du tiroir. Que peut-on dire de cette jeune et pourtant si mature structure ? Qu’est-ce qui vous a encouragé à la rejoindre. Assez vite, non ?

Oui, j’avais envoyé un projet chez Casterman, qui avait été refusé, et un ami m’a dit : «  tu devrais plutôt contacter André Taymans : il va lancer une revue, et je crois même qu’il va publier des albums ». Cinq minutes plus tard, j’étais devant mon ordinateur, et je lui envoyais mes pages.

© Nico Van de Walle

Dans cette structure, on retrouve… Percevan qui se dévoile dans une nouvelle aventure. Je me suis laissé dire que peut-être votre aventure devait quelque chose à la série de Léturgie et Luguy, non ?

Oh oui, bien sûr, que je connaissais Percevan. J’ai plusieurs albums, dont deux sont dédicacés. J’ai toujours bien aimé ce style. C’est très soigné, très agréable. Vraiment le genre d’univers BD très personnel, mais respectueux d’un héritage, que j’affectionne.

De même, j’ai décelé un peu d’Astérix mais aussi du Choc (de Tif et Tondu), possible ?

Oui, quand je mets des références aux BD que j’aime, je préfère les intégrer dans la narration, plutôt que de me contenter de faire passer un personnage connu dans un coin de case. Je trouve que ça tue un peu le « réalisme » sinon. En effet, on trouve du Mr Choc (à un repas, André à même montré la page à Eric Maltaite qui s’en est amusé), Lucky Luke, Peyo (c’est d’ailleurs pour ça que je m’appelle Nico)…ça pimente un peu le récit.

© Nico Van de Walle

On parle, on parle, mais peut-être vous mets-je en retard ? Mon petit doigt et votre page Facebook m’ont dit que vous travaillez d’arrache-pied sur le troisième tome d’Adelin et Irina. Ça va s’enchaîner, alors ? Les Éditions du Tiroir ont l’air de croire en vous, ça doit faire plaisir ?

Oui, surtout qu’on ne met pas de limites dans ma créativité. Je peux concevoir mon histoire comme il me plait, et ça, ça n’a pas de prix. En tant qu’auteur complet, je fais le scénario, les dessins et les couleurs, alors il vaut mieux que ça m’amuse.

Comme je le disais plus haut, J’ai en effet commencé le troisième album des aventures d’Adelin et Irina. Il s’intitule La révolte des esclaves. J’ai mis plus de budget dans celui-là, d’ailleurs : il y a des armées d’esclaves enragés qui déferlent comme une marée humaine de zombies assoiffés de sang. On y charge des barricades à cheval en criant « à l’égout, vermines puantes ! », il y a tout le faste de la salle d’apparat de l’Imperatrix et de sa cour. Dans la séquence d’ouverture, on fait une visite des principaux monuments de la ville avec des touristes accrédités. Je suis aujourd’hui arrivé à la page 28 de l’album. Presqu’à la moitié.

© Nico Van de Walle

La révolte des esclaves sera prépublié dans la revue L’Aventure à partir de juin 2020. Bientôt donc…

Combien de tomes envisagez-vous ? Avec plusieurs histoires par tome ? Et des histoires à suivre ? Qu’allez-vous nous raconter ?

Autant que possible. Le deuxième tome, qui sortira normalement en juin prochain, si tout se passe selon mes vœux, comprendra lui aussi trois histoires, et le troisième n’en comprendra qu’une, mais plus longue. C’est un sujet très peu traité en BD. Je ne connais, dans le genre, que La révolte des ratés de Buzzelli.

J’évite de faire des histoires à suivre. Je préfère les albums qui tiennent d’une seule pièce. En outre, j’invente à chaque fois une nouvelle manière de présenter mes personnages principaux au lecteur, de sorte que s’il prend la série en marche, il peut quand même faire leur connaissance, s’amuser, et lire les tomes précédents après, s’il en ressent l’envie.

Après ça, je voudrais faire quelques histoires plus courtes. J’en ai une en tête, La cité pétrifiée, avec un monstre invisible dans une cité en ruines, type PompeÏ, et la princesse Irina, qui a été décoiffée par une tempête de sable, ce qui fait que les méchants la prennent pour une pauvre souillon égarée. De quoi provoquer sa colère. Adelin, quant à lui, est allergique au monstre, et se met à éternuer quand il est là. Ce qui les sauve, c’est que le monstre est allergique à Adelin.

J’ai aussi une idée pour une suite à L’épée de la domination, avec le retour de certains personnages, comme les Raweths (des lutins cannibales très mignons que vous découvrirez bientôt dans l’album L’épée de la domination) et Belinda, l’amazone du futur.

© Nico Van de Walle

Toujours est-il que le premier est en financement participatif. Après l’auto-édition, c’est facile de se lancer dans un crowdfunding ? Il faut être au taquet pour motiver les troupes ? À quoi va-t-il servir ? Pour quel tirage ?

Je n’ai aucune expérience du crowdfunding. Tout ça est nouveau pour moi. On verra bien…Je sais que ça doit intervenir pour une part du budget de financement, moitié fonds privés, moitié crowdfunding. J’essaie de poster un maximum de dessins à gauche et à droite pour motiver les gens…

Sinon, toujours sur votre page Facebook, on croise des chiens, un dessin de Moscou ou encore un avion… Pour d’autres projets ?

Moscou est une ville qui m’a toujours intrigué. Alors, en 2014, j’ai décidé de la visiter. Comme il me fallait être sûr de pouvoir lire les plaques de station de métro, j’ai appris l’alphabet cyrillique. Et comme il y avait quelques phrases simples en russe dans le guide du routard, j’ai été m’acheter une méthode Harraps, et j’ai appris le Russe en autodidacte. Quand j’y ai été, je savais demander mon chemin, commander au restaurant et acheter les billets de musée. À mon retour, je me suis inscrit à des cours du soir.

© Nico Van de Walle

Les chiens, au départ, ce sont des études, je voulais mettre des molosses dans La révolte des esclaves, mais j’ai un peu abandonné l’idée pour le moment.

L’avion, c’est en prévision des 50 ans de Natacha. J’aimerais faire quelques pages de BD en hommage.

© Nico Van de Walle

Merci beaucoup Nico et bonne continuation, longue vie à Adelin et Irina ! Pour peu que le lecteur leur prête un peu plus vie et quelques deniers, il ne les regrettera pas. Ça se passe par là.

© Nico Van de Walle

Série : Adelin et Irina

Tome: 1 – Le complot des Capes noires

Scénario, dessin et couleurs : Nico Van de Walle

Genre: Aventure, Fantasy, Humour

Éditions: Éditions du tiroir

Nbre de pages: 64

Prix: 16€

Date de sortie : le 30/01/2020

Extraits :

Ce diaporama nécessite JavaScript.