109, rue des soupirs : le fantomatique vaudevillesque, un début de série désopilant

Vous en connaissez, vous, des maisons isolées, abandonnées, hantées même peut-être, dans une rue mal famée ? Toujours est-il qu’elles font les beaux jours des films d’horreur (vous avez vu la bande-annonce du remake de The Grudge ?) et que Mr Tan et Yomgui Dumont nous en font découvrir une nouvelle. Située au 109, rue des Soupirs dans la bien mal-nommée ville de Belle-en-Joie. Vous venez ?

Résumé de l’éditeur : Lorsque Elliot et ses parents emménagent au 109 rue des Soupirs, à Belle-en-joie, ils ne peuvent se douter que cette maison sinistre est réellement hantée… Enfin, surtout Elliot, car ses parents, accaparés par leur travail, l’abandonnent vite à son sort. Il ne tarde pas à rencontrer ses colocataires plutôt spéciaux, tandis que débarque une baby-sitter pas très commode, qui semble chercher quelque chose… Des fantômes, peut-être ?

© MR Tan/Dumont chez Casterman

109, rue des soupirs fait partie de ces histoires qui commencent trop classiquement pour ensuite prendre le contre-pied et partir en live, total ! Avec le premier tome de 109 (cherchez pas, ce n’est a priori pas un chiffre du diable), rue des Soupirs, Mr Tan et Yomgui Dumont déménage le pauvre et solitaire Elliot. Quand ils ne sont pas en voyage d’affaires, qu’ils en sont revenus de cinq minutes, ses parents préparent le suivant, pendus à leur téléphone portable. Résultat, à neuf ans (sa maman pense qu’il en a dix, pourtant, une maman, en général, ça connaît l’âge de ses enfants), le petit garçon aux mèches rebelles doit gérer le déménagement tout seul et faire sa vie dans ce gigantesque manoir biscornu. Tout seul, vraiment, puisqu’il n’a ni frère ni soeur. Puis, il fatigue toutes ses baby-sitters, au grand dam de ses parents qui sont à Honk Kong ou Houtesiplou (les lecteurs belges comprendront).

© MR Tan/Dumont chez Casterman

Il faut dire qu’Elliot a sur qui compter, un petit secret qu’il ne compte pas partager : il a quatre amis fantômes. Il y a Angus l’hypocondriaque, Amédée la punkette, Walter le shérif et une espèce de Castafiore aux petits soins de notre héros mais qu’il ne faut pas trop chercher (la voix off en a été traumatisée dès les premières planches, effet flip book en prime).

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Une bonne bande qui fait oublier l’ennui. Et s’il y en a bien une qui va le conjurer à jamais, c’est bien Frida Von Schloss qui semble avoir obtenu son permis de baby-sitter dans une pochette surprise… À moins que ce soit une couverture pour s’adonner à une tâche beaucoup plus obscure… La chasse aux fantômes est ouverte. À toute allure.

© MR Tan/Dumont chez Casterman

Pas de doute, les deux auteurs ont mis de l’énergie dans cette série gothique qui commence sur les chapeaux de roue. Très vite, d’une situation convenue et contenue, le duo marque son territoire et son originalité, par des ellipses bien choisies et un choix d’images efficaces. Yomgui Dumont tient ce format des pieds à la tête et le ménage, testant des choses, des avant-plans et donnant un goût de pop-up à cette lecture vaudevillesque. Si l’ensemble est sans temps mort et que la maison est suffisamment spacieuse que pour dépayser le lecteur à chaque étage et chaque pièce, la tenue reste classique.

© MR Tan/Dumont chez Casterman

Les rebondissements sont nombreux mais la chute est attendue pour les adultes que nous sommes. Mais il y a de quoi emballer méchamment les enfants et jeunes ados. D’ailleurs, si l’on en croit la dernière planche, la suite risque de ne pas être piquée des vers. Prometteur et remarqué. Pas fantomatique, donc.

© MR Tan/Dumont chez Casterman

Série : 109, rue des soupirs

Tome : 1 – Fantômes à domicile

Scénario : Mr Tan

Dessin : Yomgui Dumont

Genre: Fantastique, Humour, Jeunesse

Éditeur: Casterman

Collection : Jeunesse

Nbre de pages: 124

Prix: 10,90 €

Date de sortie: le 04/09/2019

Extraits :

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