Frank Andriat, double vengeance sur un rythme effréné

Voilà un livre incroyable ! Comme écrit en rythme avec le Boléro de Ravel. Il commence doucement, piano… Comme une histoire de vie ordinaire, dans une ville ordinaire avec des ados ordinaires. Et puis un meurtre survient dans l’immeuble et de page en page, le rythme s’accélère, piu presto. Laurent, un ado de 17 ans mène l’enquête en amateur et les secondes défilent. Le film des événements prend forme, de plus en plus rapidement…Jusqu’à la délivrance, fortissimo. 

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« Un mail choquant et tout s’enchaîne : des pneus crevés, un meurtre dans un immeuble tranquille et un adolescent qui devient le coupable idéal. Son ami mène l’enquête d’étage en étage. Derrière chaque porte, les voisins dévoilent leurs bassesses : racisme, homophobie, médisances… Voici les ingrédients d’un terrible suspense qui tient le lecteur en haleine jusqu’à une chute…inattendue et renversante ! »

Pour lire cette chronique, je vous laisse en compagnie du Boléro de Ravel ! Rien à voir avec l’intrigue du roman, mais c’est tout à fait représentatif de ce suspense qui s’installe, se développe, étape par étape et explose.

Et maintenant que vous avez le son, on plante le décor.

« Vivre dans un immeuble où l’on est obligé de fréquenter des gens avec qui on n’a pas choisi de vivre entraîne ses joies et ses peines. C’est vrai qu’on peut s’y créer des amis, mais il faut également y subir les humeurs et les lubies des autres. »

Après le meurtre de Louis, Driss est rapidement suspecté, emmené au commissariat et interrogé. Son pote, son ami, son voisin, Laurent ne peut pas y croire. Il décide alors de mener l’enquête dans ce petit immeuble de 3 étages.

Il y a la vieille Irma du rez-de-chaussée, sourde mais observatrice, qui passe sa vie à la fenêtre du salon. Cléa et Ernest, le couple de vieux du deuxième qui perd un peu la tête et distribue des oursons en gomme toutes les heures. Bernice Worm, le célibataire du premier, qu’on ne voit jamais et qui est justement présent ce samedi-là : un parfait candidat meurtrier… Ne parlons pas de Jérôme Balthuss, le prof de math qui habite au troisième, en face de chez Laurent. Pas sympa, célibataire, secret… Et puis pour être prof de math et passer sa vie à résoudre des équations du second degré et déterminer des sinus et des tangentes, il ne faut pas être très au clair avec soi-même… 

Entre un père autoritaire, homophobe et raciste et une mère soumise, Laurent essaie de trouver sa place en cherchant à faire libérer son ami…

De palier en palier, de porte en porte, on chemine avec lui. Les interrogations se développent, l’intrigue se tisse, le suspense mûrit… On avale les deux derniers chapitres, on se retient même de respirer. 

Et dire que ce n’est pourtant qu’une littérature pour ado, un roman jeunesse. Voilà qui prouve bien qu’il n’y a pas de petite ou de grande littérature, il y a juste des moments, des instants où l’on accroche à une enquête et des émotions qui nous submergent. « Double vengeance » fait partie de ces romans que l’on recommande, je vous passe donc le relais. À vous d’y plonger, de lire quelques pages puis de laisser filer l’après-midi…. Quel bon moment ! Je gage qu’une fois terminé, vous ne pourrez résister à le recommander autour de vous, comme moi !

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Auteur : Frank Andriat

Titre : Double vengeance

Editions : Mijade

Sorti le 21 mars 2019

160 pages

Prix : 8,00 €

 

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