Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le cœur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, je vous aurai tout dit durant ses dix gazettes sur le 37e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide pour la dernière fois en 2019 !
On arrive tout doucement à la fin de ces 13 jours de festival et la fatigue commence à se faire sentir. À un rythme de 4 à 5 films par jour de moyenne, et peu d’heures de sommeil, car chaque matin il faut écrire les articles pour que vous puissiez avoir les informations sur les films, on est triste que la fin approche mais en même temps on aspire quand même à un peu de répit.
Mais, en ce samedi, je décide tout d’abord de prendre la direction du local de presse pour procéder à un petit rattrapage avec THE FURIES de Tony d’Aquino, dont j’avais raté la fin en salle.
Synopsis : Étudiante et fêtarde invétérée, Kayla connaît très bien le concept de se réveiller dans un endroit inconnu avec les cheveux qui poussent à l’intérieur du crâne. Mais là, pour le coup, c’est quand même très chelou : elle vient de sortir d’un cercueil estampillé « Beauté N°6 », posé au milieu du bush australien… Pensant d’abord à une blague de mauvais goût, Kayla finit par tomber sur deux autres « beautés » qui semblent très pressées de foutre le camp. Et pour cause : un homme masqué, habillé en collection été-leatherface, les talonne en jouant avec sa hache. Kayla réfléchit encore : un escape game surprise pour son anniversaire ? Nan, trop tôt. En plus, le zigue vient juste de ravaler littéralement la façade d’une des beautés d’un coup de hache bien placé… Ne reste donc que le piège mortel.
Le cauchemar d’une bande de sadiques qui chassent les filles comme si elles étaient de vulgaires palombes à tirer. Sauf que Kayla va vite découvrir qu’à chaque beauté est assignée une bête. Et cette petite subtilité va fortement compliquer la partie de cache-cache…
Alors, rien de bien nouveau à l’horizon pour ce énième slasher qui met en scène de jolies créatures poursuivies par de méchants psychopathes sanguinaires et écervelés. Ceci dit, The Furies se distingue des autres productions par un dénouement final pas mal torché, qui sauve le film d’un classement entre mille autres productions du genre, sympas mais vite oubliées.
Note 12/20
Année | 2019 |
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Réalisateur | Tony D’Aquino |
Cast | Airlie Dodds, Danielle Horvat, Ebony Vagulans, Linda Ngo, Taylor Ferguson, Tom O’Sullivan |
Distributeur | Odin’s Eye Entertainment |
Genre | gore, horreur |
Audience | ENA |
Running time | 82′ |
Pays | Australie |
Audio | O.V. Anglais |
Sous-Titres | Français, Néerlandais |
Première | Première Mondiale |
Je quitte ensuite le local de presse en direction du Ciné 1 où à la demande générale des spectateurs une deuxième séance de ONE CUT OF THE DEAD a été programmée.
Synopsis : Intérieur / Jour – Hangar désaffecté : une jeune femme hurle tandis qu’un zombie, bras levés et bonne gueule de fin de cuite, s’avance vers elle à la vitesse d’un accord viable pour le climat. Soudain, une voix hurle « Coupez ! ». Le tournage s’arrête, c’est la 42e prise, le réalisateur s’énerve face à autant d’amateurisme et tout le monde fait une pause. L’occasion pour les membres de l’équipe de discuter du lieu de tournage : un entrepôt que l’armée japonaise utilisait pour des expériences interdites. Hanté, l’endroit. Forcément. Soudain, des techniciens se transforment en zombies, les acteurs balisent, le réalisateur dément en profite pour continuer à filmer le massacre, et on se coltine un gros nanar en un plan-séquence. C’est mal joué, mal filmé, ça manque cruellement de rythme, certains dialogues sont juste abscons et, franchement, on n’a pas besoin d’être un cador du film zomblard pour savoir qu’on est face à une sombre merde… Mais ça, ce ne sont que les 30 premières minutes d’une pépite hors normes. En dire plus serait un véritable crime pour votre plaisir de spectateur.
Voilà sans aucun doute la plus grosse surprise du festival ! One Cut of the Dead s’annonce comme un nanar de plus, et au final on tient là un film incroyable à hurler de rire dont on ne peut que saluer la fraicheur et le génie.
Il est clair que ce petit film de fin d’études qui a coûté 20.000€ mais qui a déjà rapporté près de 30 millions de dollars à travers le monde, est une véritable bête de festival.
Ce métrage de Shinichiro Ueda a raflé quasi tous les prix du public des festivals dans lesquels il est projeté et cette fois encore il a obtenu au BIFFF le prix du public quasi à l’unanimité, et c’est tout à fait mérité. Bref, on a là un film jubilatoire dont on ne peut qu’espérer bien vite une sortie en dvd et blu-ray pour pouvoir le re-visionner encore et encore. Génial !
Note : 18,5/20
Année | 2017 |
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Réalisateur | Shinichiro Ueda |
Cast | Harumi Shuhama, Kazuaki Nagaya, Manabu Hosoi, Mao, Takayuki Hamatsu |
Distributeur | Third Window Films |
Genre | black comedy, zombie |
Audience | ENA |
Running time | 96′ |
Pays | Japon |
Audio | O.V. Japonais |
Sous-Titres | Anglais, Français, Néerlandais |
Première | BIFFF Premiere |
Toujours au Ciné 1, je suis impatient de découvrir CUT OFF , le nouveau thriller de Christian Alvart le talentueux réalisateur de Pandorum.
Synopsis : Alors qu’il pratique une autopsie sur le corps d’une femme, le médecin légiste Paul Herzfeld déniche une petite capsule planquée dans le crâne du cadavre. Dans ladite capsule, un numéro de téléphone… et le nom de sa fille unique, Hannah. Paniqué, il finit tout de même par la joindre, mais Hannah a juste le temps de lui hurler une info entre deux crises d’hystérie : un certain Eric lui donnera des nouvelles. Herzfeld décide alors de composer le fameux numéro de téléphone qu’il vient de trouver. Quelques sonneries plus tard, une voix de jeune femme se fait entendre à l’autre bout du fil. Elle s’appelle Linda, elle est paumée sur l’île de Helgoland – coupée du continent par une tempête dantesque -, et elle vient de trouver le GSM sur le cadavre d’un certain Eric, échoué sur la plage.
Herzfeld commence alors à comprendre les rouages d’un jeu particulièrement sadique, qui risque de ne pas plaire du tout (mais alors pas du tout) à Linda : pour sauver sa fille, Herzfeld devra convaincre à tout prix Linda de farfouiller les entrailles du cadavre d’Eric pour y trouver un autre indice…
Décidément, après Bodies at Rest également projeté au BiFFF mercredi dernier, les médecins légistes ont la vie dure… Ce thriller bien noir est réellement captivant, et on reste scotché pendant toute la durée du film happé par un scénario excellent qui joue avec nos nerfs et nous entraîne sur plusieurs ( fausses?) pistes avant de révéler une fin réellement palpitante.
Les comédiens sont parfaits et le rythme du film totalement maîtrisé. Ce nouvel opus confirme tout le bien qu’on pensait déjà du réalisateur allemand Christian Alvart et son métrage aurait à mon sens mérité de remporter le prix du meilleur thriller en lieu et place de Door Lock. Un très bon ticket pour un thriller que je vous recommande fortement !
Note : 17/20
Année | 2018 |
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Réalisateur | Christian Alvart |
Cast | Fahri Yardim, Jasna Fritzi Bauer, Lars Eidinger, Moritz Bleibtreu |
Distributeur | Global Screen GmbH |
Genre | thriller |
Audience | ENA |
Running time | 131′ |
Pays | Allemagne |
Audio | O.V. Allemand |
Sous-Titres | Anglais, Français, Néerlandais |
Première | Première Européenne |
Il est 20h30 et c’est la grosse foule qui se presse toujours au Ciné 1 pour FREAKS annoncé comme le film qui nous propose une nouvelle manière de réinventer le cinéma d’horreur.
Synopsis : À 7 ans, Chloé est une jeune fille incroyablement curieuse. Heureusement, elle peut compter sur son père, toujours disponible pour lui apprendre des tas de trucs sur le monde, sur la vie, la nature, les maths, le base-ball… et la mort. Bon, c’est vrai que papa est un peu tendu du slip. Un poil parano même, avec toutes ces fenêtres qu’il a calfeutrées et cette porte qu’il ferme à triple tour, comme si les flammes d’Armageddon léchaient férocement leur façade. Un brin agaçant aussi, à force d’empêcher Chloé de sortir, en lui balançant des arguments dignes d’un prêcheur apocalyptique. Alors, Chloé, elle fermente entre quatre murs, de peur de crever dans d’atroces souffrances à cause des gens pas gentils dehors. Jusqu’au jour où son père se met à saigner des yeux, et où elle se met à voir des inconnus dans son placard. Là, il est plus que temps pour elle de sortir. Maintenant. Tout de suite !
Alors, oui Freaks est un film bien maîtrisé et inventif quand à sa manière de nous conter une histoire vu sous un autre angle que ce qu’on nous propose habituellement pour ce genre de film ( je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler…). Et oui les comédiens sont impeccables avec une mention spéciale à la jeune Lexi Colker, épatante d’ingénuité, et à Bruce Dern toujours impeccable. Au passage les réalisateurs nous délivrent aussi leur message sur la différence et la difficulté de l’assumer dans un monde souvent peu tolérant.
Maintenant, dire que ce film révolutionne le genre est un peu excessif car il s’agit là en effet d’un bon film qui sans nul doute plaira à un grand nombre, mais qui témoigne malgré tout de quelques longueurs et d’un côté un peu trop sentimentalo-larmoyant à mon goût dans quelques scènes.
Rien de mieux donc que de visionner Freaks quand l’occasion s’en présentera pour vous faire votre propre opinion.
Note :13,5/20
Année | 2018 |
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Réalisateur | Adam B. Stein, Zach Lipovsky |
Cast | Amanda Crew, Bruce Dern, Emile Hirsch, Grace Park, Lexy Kolker |
Distributeur | Adam B. Stein, Zach Lipovsky |
Genre | science fiction |
Audience | ENA |
Running time | 104′ |
Pays | Canada |
Audio | O.V. Anglais |
Sous-Titres | Français, Néerlandais |
Première | Première Belge |
Et voilà nous sommes dimanche et le festival qui aura attiré cette année plus de 55.000 spectateurs touche à sa fin avec une soirée de clôture qui nous propose dans la grande salle du Ciné 1 le nouveau film de Neil Jordan : GRETA.
Synopsis : Serveuse dans un restaurant branché de New York, Frances se noie dans le boulot et ne compte plus ses heures depuis la mort de sa mère. Un soir, alors qu’elle rentre avec le dernier métro, Frances tombe sur un petit sac à main en cuir vert. Ayant eu suffisamment de pourboires au boulot, elle décide de faire une bonne action et d’aller rendre ledit sac à sa propriétaire dès le lendemain. C’est ainsi que Frances rencontre Greta, une expatriée française dont la fille est restée à Paris… Forcément, deux âmes esseulées dans une mégapole pareille, c’est le Tinder amical parfait. Substitut maternel pour l’une et filial pour l’autre, nos deux nouvelles copines ne vont désormais plus se quitter. Jusqu’au soir où Frances, invitée à déguster un bœuf bourguignon chez Greta, se trompe d’armoire en dressant la table.
En lieu et place de belles assiettes en porcelaine de Limoges, elle tombe sur une étagère remplie de petits sacs à main en cuir vert. Tous contenant la même carte d’identité, ainsi qu’un papier sur lequel est inscrit un numéro de portable et un prénom. Probablement celui de chaque âme perdue qui a eu la très mauvaise idée de se montrer gentil avec Greta…
Neil Jordan revisite le mythe du psychopathe à sa manière avec un rôle sur mesure pour Isabelle Huppert qui campe une Greta perverse et inquiétante. Mais passé cette bonne idée de départ et l’interprétation habitée de l’actrice, on tombe vite dans un thriller certes de bonne facture qui nous distrait agréablement, mais qui n’est pas non plus le grand film qu’on pouvait attendre pour le retour d’un réalisateur de cette envergure. Une semi-déception donc, mais un bon film de tension malgré tout qui vous fera passer un bon moment de cinéma.
Note : 13/20
Année | 2018 |
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Réalisateur | Neil Jordan |
Cast | Chloë Grace Moretz, Isabelle Huppert, Maika Monroe |
Distributeur | The Searchers |
Genre | thriller |
Audience | ENA |
Running time | 98′ |
Pays | Irlande – USA |
Audio | O.V. Anglais |
Sous-Titres | Français, Néerlandais |
Première | Première Belge |
Voilà qui clôture ce 37ème BIFFF et dans l’ensemble on peut dire qu’il s’agissait d’un bon cru, meilleur et plus équilibré à mon sens que l’édition précédente.
Mes coups de coeur incontestés restent: Little Monsters, One Cut of the Dead, The Pool, Assassination Nation, Extra Ordinary, Iron Sky 2, Superlopez, Finale, Cut OFF et Bodies at Rest s’il fallait établir mon Top 10. Le Golden Raven a d’ailleurs récompensé Little Monsters et ce n’est que justice !
Merci à vous tous d’avoir lu ces gazettes du BIFFF qui pour la troisième année consécutive vous ont permis je l’espère de vous faire une idée des films qui passent au BIFFF via un choix qui reste bien sûr toujours subjectif de + de 42 films visionnés par votre serviteur sans compter les quelques visions écourtées mais non chroniquées pour cause de fatigue ou de désintérêt pour le métrage en question. Eh oui ça arrive…
Merci aussi aux organisateurs du Bifff et en particulier à Guy Delmote, Jonathan Lenaerts, Youssef Seniora, Arthur Du Buisson et à tous les autres qui ont oeuvré dans l’ombre pour faire de ce festival une réussite. Une énorme pensée aussi pour Freddy Bozo qui malgré son absence restera toujours lié à l’histoire du BIFFF et dont l’ombre hante toujours pour les anciens les couloirs du festival.
Pour le palmarès de cette édition 2019 je vous renvoie vers l’article bien détaillé de mon collègue Malko : https://branchesculture.com/2019/04/22/bifff-mothmeister-steve-jonhnson-magic-land-theatre/
À deux, nous avons tenté d’être les plus efficaces possible pour couvrir cet évènement international du film de genre, devenu aujourd’hui incontournable.
À toutes et tous je vous dis à l’année prochaine, et d’ici là restez connectés sur Branchés Culture et allez voir des films au cinéma encore et encore..!
Salut !
Jean-Pierre Vanderlinden