Imaginez, vous venez de traverser le désert et avez semé Blondin, Tuco (Sentenza nous rejoindra plus tard), les Dalton , Sitting Bull et tous les coyotes de l’Ouest , vous avez enfin atteint votre but : Dirty Old Town, un trou perdu où les cow-boys ne boivent ni eau de feu ni whisky… mais de la Jupiler au saloon! Pas le temps de s’interroger sur cet anachronisme (qui ne sera pas le seul), vous n’êtes pas là pour boire mais pour voir de quel bois se chauffe un shérif digne de ce nom. Comme Billy, votre maître de stage intransigeant mais pas forcément si intelligent.

Résumé de l’éditeur : Walter Appleduck est un jeune homme cultivé, poli et bien éduqué qui fait un « master cowboy ». Le shérif de Dirtyoldtown et son adjoint Billy ont accepté de le prendre en stage pour lui apprendre les rudiments du métier. Les périodes de stage sont en général assez courtes, s’interrompant brutalement après le cours sur l’art du duel au pistolet. Mais Walter est bien décidé à s’accrocher et à apporter un peu d’humanité dans cette bourgade de ploucs. Sa tâche sera rude entre les évasions à répétition de Rascal Joe (qui revient à la prison parce qu’il a oublié son chapeau) et ses efforts pour aider Billy à draguer Miss Rigby (quand elle le traite d’« archétype du type rustre, macho, grossier et alcoolique aux idées dangereusement fascisantes », il croit qu’elle le drague).

Ce n’est pas une première, pas mal de buddy movies se fondent sur un duo composé d’une fine gâchette et d’un apprenti. C’est aussi un peu le cas ici, même si les rôles ont tendance à s’inverser et les postures s’effriter pendant que, entre les chapitres, les cactus dansent.

Après avoir revisité un drôle de zozo et de Zorro ou la conquête spatiale, les inséparables Fabcaro et Fabrice Erre bonifient encore et s’attaquent au western, à ses outlaws et à ses bourrins bêtes à bouffer leur foin.

Hilarant de bout en bout, ce nouveau souffle parodique sur les tumbleweed et les hautes-plaines dangereuses continue de surfer sur le décalage humoristique et les failles temporelles, nous donnant tout ce qu’on attend de cet univers (indiens, duels jolies filles de caractère…) et y amenant des délires sensés sur les réseaux sociaux, les magazines people sans vergogne et la problématique des auteurs dont on considère le travail acquis et gratuit.

Les couleurs de Sandrine Greff, troisième membre de ce duo de Fabrice Brothers (mais remisée dans l’ombre de la page-titre alors que, comme tous les coloristes, elle devrait logiquement être sur la couverture), continuent de participer à la folie de cet univers, jouant entre l’arrière-plan et les avant-plans et donnant à l’ensemble une identité pop-sodante.

De ces Astier ou Charlot de la BD on n’en a jamais assez.
Tome : 1 – Cow-boy stagiaire
Scénario : Fabacaro
Dessin : Fabrice Erre
Couleurs : Sandrine Greff
Genre: Humour, Parodie, Western
Éditeur: Dupuis
Nbre de pages: 62
Prix: 12,50€
Date de sortie: le 01/02/2019
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