L’art de la guerre: un hors-série hors-saison pour Blake, Mortimer et Olrik, à New-York, nid d’espion et terre de polar

© Fromental/Bocquet/Floc’h chez Dargaud

Après Le dernier pharaon (oeuvre monumentale et très bruxelloise de Jaco Van Dormael, Thomas Gunzig, François Schuiten et Laurent Durieux) et, dans un autre format, La fiancée du Dr Septimus (nouvelle de François Rivière illustrée par Jean Harambat), Jean-Luc Fromental, José-Louis Bocquet et Floc’h sont les troisièmes à s’aventurer en dehors de la série classique et à promener Francis Blake et Philip Mortimer dans une ligne claire épurée et new-yorkaise. Forcément, rien ne se passera comme prévu et Francis Blake arrivera-t-il à temps (et en vie) pour prononcer son discours pour la paix à la tribune de l’ONU?

© Fromental/Bocquet/Floc’h chez Dargaud
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Résumé de L’Art de la guerre par Dargaud : À New York, le capitaine Francis Blake doit prononcer à l’ONU un discours en faveur de la paix devant huit cents délégués venus du monde entier. Au même moment, dans la section des antiquités égyptiennes du Metropolitan Museum, un homme vandalise la stèle d’Horus avant d’être arrêté par la police. Francis Blake et Philip Mortimer, informés de l’incident par le FBI, connaissent bien cet homme. Il s’agit d’un certain Olrik. Mais celui-ci, plongé dans un état catatonique, a perdu la mémoire. Alors que nous sommes à la veille de l’ouverture de la conférence pour la paix, Blake et Mortimer mènent l’enquête. Le temps presse, car tout incite à penser qu’une grave menace pèse sur l’ONU…

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Avec l’art de la guerre (du nom, évidemment, du manuel stratégique et militaire attribué à Sun Tzu), voilà le plus gros album en termes de pagination (124 pages) mais aussi, sans doute, celui qui compte le moins de case et se lit le plus vite. Car si, pour vous, la lecture d’un Blake et Mortimer va de pair avec une immersion de deux heures dans un pays fait de nombreuses vignettes, avec des phylactères qui bouffent l’image, préparez-vous à être bousculé dans vos habitudes.

© Fromental/Bocquet/Floc’h chez Dargaud
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En effet, si les thèmes à la fois vintage et futuristes du monde d’E.P. Jacobs sont au rendez-vous, avec une nouvelle fois une poursuite de l’histoire laissée ouverte par le chef-d’oeuvre et la pierre angulaire qu’est Le mystère de la Grande Pyramide, Floc’h amène une proximité inédite avec le savant et le capitaine-directeur du MI5. Avec un gaufrier composé la plupart du temps de maximum six cases, sauf quand l’action s’intensifie en fin d’album, Floc’h place sa caméra au plus près de la moustache et de la barbe des deux héros. Si cela ne permet pas pour la cause une grande variation des postures et des décors – Blake & Mortimer reste avant tout une oeuvre de confrontations dialoguées et soutenues, tout est clair, limpide dans cet album sans esbroufe (même si le dessinateur donne parfois l’impression du contraire dans les interviews données pendant la promotion) mais avec de l’air et de l’espace pour s’immiscer aux côtés des deux sujets de Sa Majesté qui mènent l’enquête pour conjurer un possible attentat.

© Fromental/Bocquet/Floc’h chez Dargaud
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Dans ce hors-série hors-saison, – un automne américain pas désagréable -, Jean-Luc Fromental et José-Louis Bocquet nous entraînent au milieu d’une histoire de fous, viscérale et mystérieuse, et de rencontres politiques en vue d’alliances ou de conflits. Mais, dans ce polar au pays des espions, attention aux agents doubles. Et Olrik, est-il lui-même ou pas? La question est encore posée jusqu’à un certain point dans cette galerie de personnages bien campés et pouvant bien cacher leur jeu. Et puisqu’une partie de l’action se passe à l’asile, nos deux héros so english ne sont pas à l’abri d’une psychanalyse, et le lecteur d’une mise en abyme.

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Si le dessin est parfois un peu trop gras dans l’encrage des protagonistes, la palette des couleurs, elle, est parfaite. Avec un virage apocalyptique dans les premières planches et le dernier acte, avec des couleurs paranormales et rougeoyantes qui finissent de prouver que Floc’h domine élégamment sa partition jacobsienne sur un scénario rocambolesque et bien mené. Je n’ai pas compris la déferlante critique de la part de gardiens du temple qui s’abattait sur cet album, convaincant.

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À lire aux Éditions Blake et Mortimer (Dargaud).

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