À la rencontre de Petit Poilu: T’inquiète Suzette, cette BD est muette, mais pour apprendre la vie elle est parfaite et tellement chouette

© Fraipont/Bailly chez Dupuis

Sorti de sa coquille en 2007, devenu série animée toute aussi mignonne qu’en BD dix ans plus tard, Petit Poilu n’a pas dit son dernier mot. Enfin, ce petit bonhomme ne parle pas, et pourtant… il est loquace sur tellement de choses, de faits et gestes qui parcourent la vie. À l’heure où sort le 28e tome, T’inquiète Suzette, voilà déjà quelques générations de tout jeunes lecteurs qui ont suivi l’incroyable bestiole dans ses aventures. Et les parents avec. 

© Bailly
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Résumé des Éditions Dupuis : C’est dans le magnifique palais des mille et une gemmes que Petit Poilu fait la rencontre d’une farouche petite princesse nommée Suzette. Dans un univers un brin psychédélique, cette petite éléphante va accueillir notre héros comme un prince ! Mais, malheureusement, Petit Poilu se rendra rapidement compte que la princesse peine à s’amuser… L’anxiété de Suzette l’empêche de jouer comme elle le voudrait. La peur du noir, la peur de l’eau, la peur des autres sont autant de blocages qui empêchent la princesse de profiter de ces moments partagés…

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Le réveil sonne, un coup d’oeil dans le miroir – le nez rouge tient toujours bien en place – et de peigne dans les cheveux dressés come des picots, puis on entre en gare de triage des céréales chocolatées. Un bisou de loin à papa qui est bien enrhumé et en route pour l’école… buissonnière. Car qui sait ce que Petit Poilu va trouver sur son chemin, cette fois! En l’occurrence, un collier qui ouvre un portail tout en joyeux joyaux sur un autre univers, une cité engloutie sous le bouge de notre petit héros noir et vert. Et forcément, au bout du souterrain, de nouveaux amis: une théière, une éléphanteau en stress total par rapport à tout ce qui peut la sortir de sa routine, même si c’est fun. Et puis forcément, de la magie et un petit génie (encore plus petit que le poilu mais tout aussi bienveillant) pour débloquer la situation.

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Sur les pages de gardes, Petit Poilu n’a rien à envier à Tintin et sa bande: la galerie des personnages qu’il a croisés est phénoménale, avec un bagnard, un champignon, un pirate, un Égyptien, une fleur, un vampire, un Indien et même, ça va de soi, un crayon géant. Il n’a pas traîné en route et a vu du monde!

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Depuis plus de 15 ans, donc, le couple Céline Fraipont-Pierre Bailly (qui a bercé mes premières lectures avec Ludo et que je suis bien content de retrouver pour accompagner ma progéniture) enchante à chaque album le monde de la petite enfance, avec des histoires sans texte mais avec du fond et des faux fonds pour exploser le décor, utiliser toutes les formes et les couleurs possibles et imaginables. Dans un gaufrier traditionnel comptant de 1 à 6 cases (de quoi varier les plans, du panorama au plan d’ensemble qui témoigne à la fois de la petitesse de notre ami et de son grand coeur, les deux auteurs ont la complicité créatrice et vivante, avec plein de surprises, du spectacle. Tels des prestidigitateurs, ils peuvent tout faire surgir du papier. Des paysages mémorables, un casting irrésistible et des gâteaux pour le goûter.

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Quitte à emprunter Madame Samovar, ou sa soeur, de La Belle et la Bête, et à s’en servir de manière explosive et avec de l’amour à revendre. Pas besoin de beaucoup de traits pour passer par mille émotions. Si l’univers est riche, la simplicité fait aussi la force et la finesse de ce duo. Je ne sais pas comment ils ont réussi à garder cette âme d’enfant, pure et fantaisiste, pleine de poésie et de leçons, sans prétention, mais pleines de vibrations.

© Bailly
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À lire chez Dupuis.

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