
Héhé, si vous nous suivez depuis un moment, vous savez qu’il est arrivé de temps à autre que je vous parle de jolis albums illustrés pour les enfants, bouts de chou qui s’émerveillent devant les premières pages qu’ils tournent de leur vie ou en âge de lire leurs premiers livres. Il y a là des univers fabuleux, dans lesquels je rechute (avec grand bonheur), ces temps-ci et pour quelques belles années. Avec un bébé à la maison, les lectures du premier âge vont s’intensifier, pour notre plus grand bonheur.

Résumé des Éditions Glénat : Et vous, que mettriez-vous dans votre collection de souvenirs ? Llewellyn est un collectionneur : il entrepose toutes sortes de choses dans des jarres, tels des plumes ou des cailloux. Lorsqu’il rencontre Evelyn, ils se mettent à collectionner des choses extraordinaires, comme un arc-en-ciel ou encore le son de l’océan… Les jarres leur permettent alors de se souvenir de ces moments précieux passés ensemble. Jusqu’à ce qu’Evelyn déménage. Comment les deux amis vont-ils réussir à continuer leur collection magique si loin l’un de l’autre ?

Le printemps est arrivé mais les nuages traînent encore dans les parages. Mais, on l’espère, l’éclaircie n’est pas loin. Comme celle qui sublime la couverture de La collection de trésors (In a jar) de l’Américaine Deborah Marcero. Dans une forêt de jacinthes, entre ombres et lumières, deux lapins font leur marché, avec de curieux petits bocaux. Et puisque nous parlions de la pluie et du soleil, l’un et l’autre peuvent être merveilleux, finalement, quand ils sont mariés avec de jolis souvenirs, des histoires personnelles ou à partager.

Comme beaucoup, c’est en solo, avec des feuilles d’automne que Llewellyn a commencé sa collection de bocaux de tout et de rien, de tellement! Car, le soir, dans sa chambre, au moment de se souvenir de sa journée, de sa balade passée à donner une seconde vie à ces feuilles mortes, c’est comme si tout cet herbier mis sous vide prenait possession de sa chambre. Ce petit gars, il a de la magie au bout des doigts, qui lui permet d’attraper même l’insaisissable, l’ambiance, la teneur du moment, les couleurs qui ne seront pas passées, les sensations. Mais cette magie serait tellement plus belle si elle était partagée. Pour un bout de chemin ou un plus long.

Si cette magie existe, c’est grâce à, par la grâce même de Deborah Marcero qui signe là un album magnifique, à la hauteur de la promesse du pitch et du cabinet de curiosité de Llewellyn, qui prend le vent, la pluie, le soleil, qui ouvre les yeux et les oreilles pour bien s’imprégner du moment, car les bocaux ne font pas tout, ils ne sont que le début du recommencement, la machine naturelle (sans besoin d’écran et de flash pour tout photographier) à générer le souvenir.
L’album est superbe, chaque page est effectivement un trésor, avec du grain, des pépites et des pétillements. Du souffle qui permet aux dessins et aux couleurs de s’envoler, de voltiger autour de nos, avec petit bout sur les genoux ou allongé à vos côtés dans le lit, c’est de la trois dimensions dans le plus simple appareil, permettant de réfléchir à la valeur de la vie, à l’apport du grand air et des réelles amitiés. Coup de coeur absolu pour ce livre dont les pouvoirs semblent illimités. Et, apparemment, il y a une suite, Out of a jar.
À lire chez Glénat Jeunesse.
Un commentaire