Dans le Paris des merveilles, entre deux mondes parallèles, l’art dessiné d’Etienne Willem trouve toute sa saveur et sa puissance

© Pevel/Willem/Wenisch chez Drakoo

C’est étonnant et néanmoins magique. Avec l’univers de Pierre Pevel, les Éditions Drakoo ont fait les choses à l’envers, commençant par un spin-off inédit et conçu pour la BD du Paris des Merveilles – la trilogie (jusqu’ici) Les Artilleuses. Et voilà venu le temps de l’adaptation des romans initiaux, la bible. Au scénario et au crayon, on retrouve toujours l’épatant Etienne Willem (et Tanja Wenisch et ses couleurs très vivantes) pour prolonger l’aventure et assurer une joyeuse et redoutable cohérence.

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© Pevel/Willem
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Résumé des Éditions Drakoo: Bienvenue dans le Paris des Merveilles ! Nous sommes en 1909. Mage et gentleman, Louis Denizart Hippolyte Griffont se voit confier une enquête délicate : démasquer un tricheur usant de magie pour écumer un élégant cercle de jeu parisien. Parallèlement, il se trouve plongé au cœur d’une affaire d’état impliquant l’OutreMonde. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’une très séduisante fée renégate, espionne et cambrioleuse à ses heures, refait surface…

© Pevel/Willem
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Sur la couverture, au milieu des enluminures et devant un chat ailé, Louis Denizart Hippolyte Griffont ne nous laisse pas le temps de faire connaissance (cela viendra quelques pages plus tard au pied d’une tour Eiffel qui voit butiner quelques… dragons), il nous enchante. Il faut dire que l’aventure, entre notre histoire et une autre beaucoup plus merveilleuse, mais pas pour autant désertée par les démons, commence tambour battant et locomotive fumante et sifflante. Nous sommes en 1909 et les Russes sont sur les dents alors qu’une mystérieuse baronne leur échappe.

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En quelques pages, le ton et les couleurs sont donnés, le langage aussi (avec, dans les phylactères soviets, un langage dont seul la BD est capable) ainsi que les trognes tour à tour engageantes ou sinistres. L’action est au rendez-vous mais aussi les bons mots. Avec Étienne Willem, le lecteur n’est jamais au bout ni à court de surprises et ça tombe bien, avec Pierre Pevel, de ce que j’en vois, non plus. Créativité et charmes fous au carré!

© Pevel/Willem
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Blam, bom, wak, voilà une BD tissée entre éléments dont on peut retracer l’historique dans notre monde et un imaginaire dont on a tout à apprendre et qui ne nous laisse aucun temps mort, dans l’avant comme l’arrière-plan, entre les protagonistes principaux et les seconds rôles qui entendent bien prendre le pouvoir. Il y a une énigme et nous ne sommes pas loin d’une guerre des limiers. Notre héros va devoir rivaliser avec la moustache (de toutes façons tous en ont une, ici) d’un inspecteur coriace. Étienne Willem donne sens à ce qui me semble être plus qu’une adaptation (je n’ai pas lu le matériau original, mais ça donne furieusement envie) mais une réinvention cogitée avec intelligence et investissement des armes que peut faire valoir le Neuvième Art. Comme avec ces trouvailles graphiques qui font détonner cet univers et se révèlent déterminantes dans l’avancement de l’histoire : le pouvoir de notre mage-ntleman qui peut recréer le passé de la pièce où il se trouve et qui permet à Willem de créer un effet 3D terrible. Puis, comme Paris n’est pas en manque de figures de pierre qui peuvent s’animer d’un coup de sortilège, le bestiaire est à croquer. À moins qu’il nous croque? En tout cas, voilà un premier tome terriblement séduisant. L’envoûtement fonctionne du tonnerre.

© Pevel/Willem
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Entre les coups (de baguette magique), Étienne continue d’avancer sur un projet anthropomorphe personnel qui envoie du lourd. Régulièrement, il en montre des extraits sur sa page Facebook.

Le tome 1 du Paris des merveilles est à lire aux Éditions Drakoo.

© Pevel/Willem/Wenisch chez Drakoo
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