Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le cœur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, avec La Gazette du BIFFF je vous dis tout sur le 40e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !

Nous sommes le 08/09 et au Ciné 2, le Bifff nous propose Alien on Stage.
Prenez votre temps en lisant la phrase qui suit, vous risquez de devoir la relire plusieurs fois: des chauffeurs de bus décident de monter la version théâtrale d’Alien pour une œuvre caritative dans le Dorset. Vous imaginez ??? Amateurs éminemment sympathiques mais incapables de retenir leurs lignes, notre équipe de bras cassés va néanmoins s’investir pendant une année entière pour créer le Nostromo en papier mâché, le facehugger en silicone tiré par des cannes à pêche et des combinaisons d’astronautes avec les chutes de l’Armée du Salut (ou quasi). Leur première locale est une véritable catastrophe, un flop qui aurait dû les laisser sur le carreau, mais le destin leur donne l’occasion de jouer cet Alien fait maison dans un théâtre renommé de Londres…
Ce documentaire jubilatoire nous entraine dans la création d’un spectacle sur Alien par des amateurs dont l’enthousiasme, le culot, la passion et le jusqu’au boutisme vont finalement emmener cette création improbable vers un succès entièrement mérité, et une standing ovation dans un prestigieux théâtre de Londres plein à craquer. Alien on Stage mérite au moins une vision par tout passionné de cinéma fantastique qui se respecte, émotion et rires garantis. Génial !
Note: 15/20
Année | 2020 |
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Réalisateur | Lucy Harvey & Danielle Kummer |
Casting | Dave Mitchell, Luc Hayward, Ray Hayward, Peter Lawford & Amie Wells |
Distributeur | Danielle Kummer & Lucy Harvey |
Genre | documentary |
Audience | ENA |
Durée | 86′ |
Pays | UK |
Ensuite direction le Ciné 1 pour The Black Minutes.
Golfe du Mexique, années 70. Une petite ville pétrolière, avec son air irrespirable et sa fâcheuse tendance à laisser traîner des cadavres un peu partout, comme des confettis au carnaval de Binche. Ce matin, le détective Vincente Rangel est de corvée macchabée, avec un puzzle d’adolescente retrouvé dans les toilettes d’un bar. Anecdotique dans un pueblo où les flics sont aussi efficaces qu’une capote trouée. Mais Rangel est une exception dans ce brouet de flicaille corrompue et, lorsqu’une jeune journaliste éprise de liberté (d’informer) vient lui casser les cojones avec des informations brûlantes, notre détective sait qu’il vient de plonger la main dans un nid de vipères politiques : une série de meurtres de jeunes filles brutalement mutilées, une piste qui semble remonter tout droit vers celui qu’on surnomme le « Chacal », des avis de recherche qui disparaissent brusquement au sein même de la police, des suspects sortis de nulle part dès que Rangel devient trop curieux, et des « nouveaux » amis haut placés qui lui proposent brusquement des cervezas en apéro et des pots-de-vin en plat principal… Loin d’être un perdreau de l’année, Rangel sait ce qui l’attend s’il refuse toutes ces politesses déguisées. Mais il s’en cogne, il a décidé d’être impoli. Très impoli, même.
Tiré du roman éponyme de Martin Solares, The Black Minutes est un thriller sombre à l’atmosphère poisseuse dans la chaleur du Mexique des 70’s. S’il propose une enquête prometteuse, le film s’essouffle assez vite et ne brille pas vraiment par son originalité. La plupart des rebondissements semblent assez téléphonés et le casting s’il est efficace n’est pas non plus éblouissant. Pour ma part je suis passé à côté de ce film qui ne m’a pas convaincu plus que ça.
Note : 11/20
Année | 2021 |
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Réalisateur | Mario Muñoz |
Casting | Leonardo Ortizgris, Enrique Arreola, Carlos Aragón, Kristyan Ferrer, Sofía Espinosa & Mauricio Isaac |
Distributeur | Independent Distribution Agency |
Genre | crime, thriller |
Audience | ENA |
Durée | 95′ |
Pays | Mexique |
Retour au Ciné 2 sur le coup de 19h00 pour Diabolik.
Clerville, qui n’est rien de moins qu’un Gotham City italien, est en prise avec un fléau masqué qui a la sale tendance de réussir les braquages les plus audacieux. Ce fléau, c’est Diabolik. Un criminel sans foi ni loi, un antihéros qui se fout de la veuve et de l’orphelin, une ceinture noire en déguisements plus vrais que nature et, surtout, un citoyen bien comme il faut qui mène une double vie… Lorsque Eva Kant, veuve d’un riche homme d’affaires sud-africain, débarque en ville, l’inspecteur Ginko – ennemi juré de Diabolik – la met en garde. Toute la jet-set avec un Campari en trop dans le nez a déjà jasé autour de son légendaire diamant rose, et Diabolik va certainement tenter de mettre la main dessus. Elle doit se méfier de tout le monde, elle n’est à l’abri nulle part, le mal est partout… Et pourtant, Eva s’en cogne. Elle n’a pas peur. D’abord, parce que son diamant est faux. Ensuite, parce qu’elle veut des paillettes dans sa vie, genre le grand frisson, et ça tombe bien: c’est le deuxième nom de Diabolik…
Issu des Fumetti, bds italiennes créées en 1962 par les soeurs Giussani, Diabolik a fait rêver des millions de lecteurs avec ses aventures rocambolesques avant d’être adapté une première fois au cinéma en 1968 par le génial Mario Bava.
Cette fois c’est les frères Manetti qui prennent la relève, et cette version de Diabolik est plus que réussie. Menée à l’écran comme une bande dessinée vintage avec tout ce que ça comporte comme péripéties hautes en couleurs, le film qui dure quand même 134 minutes se déroule sous nos yeux sans aucun temps mort, et se déguste comme un bonbon surprise dont les saveurs gustatives éclateraient en bouche comme un feu d’artifices. Il parait que ce film serait le premier d’une trilogie annoncée, en voilà une bonne nouvelle. On attend déjà le 2 avec impatience !
Note: 17/20
Année | 2021 |
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Réalisateur | Marco & Antonio Manetti |
Casting | Luca Marinelli, Miriam Leone & Valerio Mastandrea |
Distributeur | Beta Cinema GmbH |
Genre | romance, mystery, thriller |
Audience | ENA |
Durée | 134′ |
Pays | Italie |
Changement de genre à 22h30 au Ciné 1 avec Virus 32.
Gardienne de nuit d’un immense club sportif dans la baie de Montevideo, Iris est le cliché de la mère célibataire qui a du mal à joindre les deux bouts. Bon, elle aime bien picoler et se fumer un petit boulon de temps à autres, mais qui sommes-nous pour juger ? En plus, une fois par semaine, elle emmène sa fille Renata au boulot et toutes deux s’amusent à se faire des petites frayeurs dans les couloirs sombres et désaffectés du centre. Mais cette nuit semble différente des autres. Il y a quelque chose dans l’air ce soir, comme dirait Phil Collins, et franchement, ça ne sent pas bon… Les noctambules sont agités comme une nuit de pleine lune, hurlent, se mettent à cogner partout avant de carrément bouffer le premier insomniaque qu’ils croisent. Iris se souvient alors avec angoisse que toutes les fenêtres du centre ne sont pas fermées, tandis que sa fille joue seule dans la piscine vide. Une panne de courant plus tard, Renata se met à hurler après sa mère. Mauvaise idée…
Bon alors, franchement les virus on a donné durant ces deux dernières années, alors se taper encore des virus au cinoche pour ma part ça commence à bien faire.
C’est donc un peu avec les pieds de plomb que je me suis préparé à la vision de ce film dont la seule particularité est de se dérouler en huis-clos dans un club de sport désaffecté. Pour le reste toutes les situations mille fois vues se retrouvent dans le film, l’accouchement, le gosse qui se perd, les pannes de courant, les zombies faussement morts qui reviennent à la vie, bref rien de neuf sous le soleil noir des morts vivants. Et si vous rajoutez à ça la mère qui au début du film prend décision ridicule sur décision ridicule et s’étonne après que ça tourne mal, pour ma part je préfère revoir The Day After ou les classique de Romero. Dispensable, sauf si vous êtes fan de zombies devant l’éternel.
Note : 10.5/20
Année | 2022 |
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Réalisateur | Gustavo Hernández |
Casting | Paula Silva, Daniel Hendler, Pilar García & Franco Rilla |
Distributeur | Latido Films |
Genre | cult, monster movie, science-fiction |
Audience | ENA |
Durée | 89′ |
Pays | Argentina / Uruguay |
On termine la journée avec à 00h30 au Ciné 1 The Price We Pay.
Un nuage de poussière. Une voiture cabossée fonce droit dans le désert, à la tombée de la nuit. A l’intérieur, quatre gangsters sur les nerfs aboient sur la conductrice apeurée pour qu’elle mette les gazs. Elle, c’est la victime typique du « mauvais endroit, mauvais moment », l’otage récupéré après un vol chez un prêteur sur gages qui a terriblement mal tourné. Alex, à l’arrière, est du genre nerveux et particulièrement vicieux, saisissant toutes les opportunités possibles pour faire pisser du sang. Et, pour ne pas faire de jaloux, ses victimes, il les joue systématiquement aux dés… Lorsque la voiture tombe en panne au milieu du désert, il propose de lancer ses fameux dés pour faire joujou avec l’otage. Heureusement, leur chef Cody, un homme beaucoup plus équilibré, est aux commandes… pour l’instant. Il propose à l’équipe de se planquer dans une ferme non loin de là et de piquer un petit roupillon avant de semer leur dose de mort quotidienne. Mais c’est bien là tout le problème des psychopathes qui se prennent pour le mal incarné: toujours persuadés qu’il ‘y a pas pire qu’eux. En tout cas, ils ne vont pas être déçus de l’accueil campagnard……
Souvent lorsqu’on visionne un film à cette heure avancée après en avoir déjà vu une floppée avant on a du mal à maintenir ses paupières ouvertes, mais avec ce métrage pas de souci, on reste bien éveillé.
Ryûhei Kitamura (Midnight Meat Train, Downrange…) est de retour et de bien belle manière. The Price We Pay commence comme un psychothriller, avant de se transformer en film d’horreur sadique bourré de références, le tout avec un casting quatre étoiles composé de Stephen Dorff, Emile Hirsch, Vernon Wells et la belle Gigi Zumbado.
Un film just for fun qui aurait parfaitement trouvé sa place pour « La Nuit » et qui fait bien son boulot, nous faire peur et nous divertir.
Du tout bon !
Note :14/20
Année | 2022 |
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Réalisateur | Ryûhei Kitamura |
Casting | Emile Hirsch, Steven Dorff, Vernon Wells, Gigi Zumbado, Erika Ervin & Tyler Sanders |
Distributeur | Three Lines Pictures / VMI Worldwide |
Genre | horreur, trash |
Audience | ENA |
Durée | 85′ |
Pays | USA |
Nous sommes vendredi 09/09 et mon choix du jour me mène vers le Ciné1 à 16h30 pour The Passenger.
Vous avez le malheur d’habiter des campagnes perdues délaissées par la mobilité douce, et vous avez urgemment besoin d’un transport ? Pas de panique : Blasco est là avec son minivan et ses tarifs imbattables. Le souci, c’est que le bonhomme passe son temps à dégueuler ses théories machistes derrière son volant, tout en empruntant les nationales pour éviter les péages. Alors que les heures passent (lentement), les trois passagères réfrènent leurs envies de castration à chaud, tandis que le machistador se rappelle avec émotion l’époque où les femmes n’avaient pas encore de cojones… Mais, à la nuit tombée, notre petite troupe à cran tombe sur une auto-stoppeuse en sale état – genre qui a joué à chat-bite avec un grizzly -, et ils décident d’embarquer la pauvrette pour l’emmener le plus vite possible à l’hôpital. Par les nationales, bien sûr. Faut pas déconner, non plus. Mais, au fur et à mesure qu’ils flirtent avec le 50 à l’heure sur les routes escarpées, ils découvrent une règle essentielle pour rester en un seul morceau : ne JAMAIS s’asseoir à côté de cette foutue auto-stoppeuse…
Mais que c’est long, mais que c’est long…
Ce film dont le scénario confus est écrit sur un timbre poste ne fera pas date dans l’histoire du 7e art. C’est verbeux, sans grand intérêt et on ne comprend pas grand chose à l’histoire banale qui se transforme très vite en un survival horrifique de seconde zone. Bref nonante minute de votre vie de perdues sauf si vous êtes cinéphile maso adeptes des métrages qui font souffrir…
Note: 08/20
Année | 2021 |
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Réalisateur | Raúl Cerezo & Fernando González Goméz |
Casting | Ramiro Blas, Cecilia Suárez, Paula Gallego, Cristina Alcazar, Yao Yao, Carmen Ibeas, Vasileios Papatheocharis & Niko Verona |
Distributeur | LevelK |
Genre | monster movie, road movie, science-fiction |
Audience | ENA |
Durée | 90′ |
Pays | Espagne |
Vite vite direction le Ciné 2 pour aller voir Employee of the Month à 19h00.
Employée d’une société de nettoyage, Inès est ce qu’on appelle la Rolls du CDI docile : jamais un ton plus haut que Carla Bruni, toujours à l’heure, jamais de congés, capable de gérer un bilan comptable et le stock de PQ de la boîte en même temps, elle est un véritable couteau suisse pour sa société. Mais l’arrivée de Melody, une stagiaire au caractère bien trempé, va lui faire prendre conscience de sa véritable place… Face à ses branlotins de collègues qui pratiquent assidument la pause café la pause pipi et la pause midi, elle se rend compte que son lustre du couteau suisse s’écaille sous l’adage « trop bonne, trop conne ». Qu’elle bosse comme une crevarde et que, bon dieu, elle mérite aussi une augmentation de salaire ! Prenant son courage à deux mains, elle fonce vers le bureau du patron et, forcément, ça gueule un peu. Un peu beaucoup même. Un peu trop, en fait. Si bien que le big boss se retrouve avec le crâne en mode puzzle et des chips de cerveau qui collent à la moquette… Inès n’a dès lors plus d’autre choix que de se mettre en mode « Léon le Nettoyeur », et ça tombe bien : c’est ce qu’elle fait de mieux !
Alors là on tient un film jouissif de bout en bout. Ce premier long métrage de Véronique Jadin, noir, trash et complètement barré bénéficie en plus d’un casting aux petits oignons avec une Jasmina Douieb formidable, Peter Van den Begin, Laurence Bibot, Alex Vizorek ou encore Laetitia Mampaka !
On rit de bon coeur devant les aventures dingues de cette employée qui par la force des choses se mue en tueuse malgré elle.
Une très bonne surprise !
Note : 15,5/20
Année | 2021 |
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Réalisateur | Véronique Jadin |
Casting | Jasmina Douieb, Laetitia Mampaka, Alex Vizorek, Peter Van Den Begin, Laurence Bibot, Philippe Résimont & Ingrid Heiderscheidt |
Distributeur | Velvet Films |
Genre | black comedy |
Audience | ENA |
Durée | 78′ |
Pays | Belgique |
Je termine ensuite cette dernière journée du Bifff avant le gala de clôture avec le très attendu Freaks Out au Ciné1.
1943. Alors que l’Italie fasciste est occupée par les troupes nazies, des cortèges entiers de civils tentent désespérément de quitter le pays. Parmi eux, Matilde, Cencio, Fulvio et Mario, monstres de foire, bêtes de cirque, « freaks » désoeuvrés, attendent le retour d’Israël, leur Monsieur Loyal, parti négocier un aller simple vers l’Amérique pour eux… Mais, en ces temps troublés, le danger guette partout et notre bande d’excentriques va devoir affronter une menace aussi redoutable qu’insoupçonnée : la traque de Franz, fidèle soldat du Reich, et pianiste à six doigts capable de voir le futur. Et ce dernier est loin d’être glorieux pour les partisans d’Adolf, à moins que Franz ne réussisse à créer une armée de mutants pour renverser les forces alliées. Car, oui, nos monstres de foire sont bien plus que des « freaks » repoussants. Et s’ils sont plutôt du genre à se faire discret, faut pas trop les chercher non plus…
On nous annonçait Freaks Out comme un chef-d’oeuvre incontournable, et pour ma part j’ai été déçu.
Même si le film impressionne avec son lyrisme en scope, et une certaine forme de souffle épique, il est beaucoup trop long ( la scène de combat finale est interminable) et s’égare dans un mélange des genres pas toujours bien maîtrisé. De plus on a du mal à s’attacher aux personnages dont on s’intéresse surtout à l’aspect physique et aux pouvoirs surnaturels, mais assez peu à leur aspect psychologique très vite brossé. Et puis le film gagnerait en sobriété sans ces effets spéciaux outranciers utilisés à profusion et qui finalement le desservent. Bref pour ma part un bon film (qu’on aurait pu amputer de 20 à 30 minutes), mais pas le chef-d’oeuvre annoncé non plus.
Note: 13,5/20
Année | 2021 |
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Réalisateur | Gabriele Mainetti |
Casting | Pietro Castellitto, Aurora Giovinazzo, Martini Giancarlo, Franz Rogowski, Claudio Santamaria & Giorgio Tirabassi |
Distributeur | Paradiso Films |
Genre | fantasy, superhero |
Audience | ENA |
Durée | 141′ |
Pays | Italy / Belgium |
Voilà c’est fini pour cette dernière journée du Bifff, ce samedi c’est le gala de clôture et le palmarès.
On en reparle dans une dernière Gazette du Bifff, très bientôt ici même.
Et d’ici là bon film, goede film !
Jean-Pierre Vanderlinden
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