Gangsta… Parodie: il se rêve l’égal d’Al Capone et d’Escobar, le Miguel d’Alexclick s’évade de Twitch pour braquer la BD

Au fil des années et des tendances, les Éditions Jungle ont fait leur bonhomme de chemin entre quelques créations originales, beaucoup d’adaptations mais aussi des licences tous azimuts. Des Simpson aux influenceurs qui font les beaux jours des réseaux. Dernier en date, Alexclick, Twitcheur. Saltimbanque, comme il aime se décrire, ce Nantais s’est fait connaître dans le domaine du jeu vidéo, en tant que chroniqueur et rapporteur de leurs fails et défauts les plus remarquables. Comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, il y a quelques années, il a commencé à raconter ses propres histoires sur base de ses jeux, redoublant à l’envi et avec l’accent les protagonistes. C’est ainsi que Miguel a vu le jour dans une série longue déjà de cinq saisons comptant un nombre variable d’épisodes, dont certains durent plusieurs heures (il y a donc matière à…). Malgré son manque de charisme qu’il tente de combler avec sa gouaille, l’heure est venue pour ce bandit schizophrénique et pas toujours très fin de découvrir la BD. Et la braquer? La récréation continue.

Charadesign par © Losty

Résumé de l’éditeur : Miguel, alias Charles Collins, est un petit malfrat extravagant qui règne sur son quartier, toujours à l’affût d’un mauvais coup à commettre pour s’enrichir. Jusqu’au jour où Benson Ryan, chef du plus gros cartel d’Amérique du Sud, lui annonce qu’il a 72 heures pour faire ses preuves en braquant la plus grosse banque du pays. Épaulé par son équipe de bras cassés, il doit échafauder un plan aussi loufoque que dangereux… Et si ce plan était la clé d’un succès à trois cents…

© Alexclick/L’Hermenier/Losty/Yellowhale chez Jungle

Une voiture qui a un méchant et improbable accident avec un ours, des centaines de dollars qui s’envolent et un truand qui prend la pose du beau et badass gosse de service, avec tattoos et arme lourde, le décor est planté, surréaliste, dès la couverture. Énième recrue parmi les stars 2.0, Alexclick a pu compter sur Maxe L’Hermenier au coscénario et l’incroyable Antoine Losty (découvert sur l’imparable aventure musicale Splash), moins au dessin (si ce n’est la couverture, dont nous parlions, la 4e de couverture et le design des personnages) qu’à la direction artistique. Sous le générique un peu trompeur, la réalisation de cet album a donc été confiée au Yellowhale s.r.l. Creative Studio (soit Stefania Bitta au management, Roberta Pierpaoli au dessin et David Amici aux couleurs). Un mélange des gens qui a grugé les sites de vente en ligne.

© Alexclick/L’Hermenier/Losty

Voilà pour la correction et qui permet de comprendre pourquoi certaines planches sont indignes du talent d’Antoine Losty, bâclées… mais assez efficaces et dynamiques, féroces, pour nous entraîner dans le rêve en toc mais vrai cauchemar d’un héros qui, cette fois, hérite d’un vrai corps bien à lui. Tout comme son équipe: Zoé et Oscar les jumeaux, Éléonore « clé à molette », Pablo « Kanibal », Alexis « Alexis ». Tous ont quitté leur 3D et leurs images de synthèse pour gagner en expression et liberté, et souplesse, de mouvement. Et pour les acrobaties qu’Alexclick a prévues pour eux, il vaut mieux. Comme Miguel a de la chance de disposer de ce quatuor pour partager la fange dans laquelle il s’est mis jusqu’au cou. Résultat, ce malfrat de petite envergure qui se rêve l’égal d’Al Capone et d’Escobar a les vrais méchants sur le dos. Qui lui réclament une fortune. Pour la réunir, un braquage s’impose.

Charadesign par © Losty
Charadesign par © Losty
Charadesign par © Losty
Charadesign par © Losty
Charadesign par © Losty
Charadesign par © Losty

Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer: Alexclick et Maxe L’Hermenier ont fait pondre à l’esprit dérangé de Miguel un stratagème farfelu, impliquant un casino mais aussi un cirque, des costumes excentriques et son lot d’amitiés et de trahison. L’auteur a l’air si sûr de son coup (d’ailleurs les notations 5 étoiles, un brin surcotées, des fans se répandent sur les plateformes de commerce en ligne) qu’il spoile le twist de son histoire de gangsters classe mais cons, en cours de route. Dès la p.15. j’ai du mal à comprendre mais, en même temps, c’est par le biais de cette BD que je découvre cet univers. Si les personnages sont bien connus depuis plusieurs saisons par les aficionados, par ce procédé, Alexclick et co ne risquent-ils pas de tenir à l’écart les nouveaux venus?

© Alexclick/L’Hermenier/Losty/Yellowhale chez Jungle

C’est dommage, d’autant plus qu’une fois cette cartouche trop vite dévoilée, sous sa folie de cet autre Very Bad Trip, le scénario peine à trouver sa propre route et manque d’originalité, en appuyant les clins d’œil, plutôt cinéma que video games d’ailleurs, parfois lourdingues. C’est pourtant assez accrocheur comme début de série, qui a l’art de ne pas se prendre au sérieux jusqu’au bout. Et c’est une grande qualité dans une telle entreprise, beaucoup d’influenceurs ayant parfois pris le melon avant d’avoir fait leurs preuves. Alexclick commence doucement mais sûrement.

© Alexclick/L’Hermenier/Losty

En bonus, deux fan-art imaginé par David Tako, autre auteur de BD talentueux (Green Class):

Fan-art par David Tako
Fan-art par David Tako

Série : Les Incroyables histoires de Miguel

Tome : 1 – Braquage à la mexicaine

D’après la série streamée Miguel d’Alexclick

Scénario : Alexclick et Maxe L’Hermenier

Direction artistique : Losty

Dessin : Yellowhale s.r.l. Creative Studio (Roberta Pierpaoli)

Couleurs : Yellowhale s.r.l. Creative Studio (David Amici)

Genre : Action, Parodie

Éditeur : Jungle

Nbre de pages : 56

Prix : 12,95€

Date de sortie : le 10/02/2022

Extraits : 

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