Dans certaines parties du globe (en l’occurrence ici au Canada) faire son footing une clochette attachée à ses lacets ce n’est pas du luxe. Des fois qu’un grizzly vous saute dessus en plein effort. Ce serait vraiment bête. Ce n’est pas au sergent Mazenc qu’une telle déconvenue risque d’arriver. Mais, lui, s’il court (armé de ses clochettes donc), c’est surtout pour se vider le tête, car au boulot c’est pas la fête. Il faut dire qu’il n’est pas parvenu à mettre la main sur le tueur en série qui a sévi durant quelques mois à Mandeville. Quand arrivera-t-il enfin à résoudre une enquête?
Et puis il y a ce type qui jette tous les jours une canette de Red Bull dans son allée. En faisant analyser les empreintes de ce pollueur amateur de boissons énergisantes, Mazenc apprend qu’elles appartiennent à un homme soupçonné d’avoir assassiné toute sa famille et qui a pris la fuite à bord de son pick-up.
Sans en parler à sa hiérarchie, Mazenc décide de mener l’enquête seul. C’est sûr, cette fois-ci, il compte bien devenir le héros de Mandeville et même du Québec tout entier. C’est certain, Mazenc pourra enfin bientôt « être aux petits oiseaux* »
*L’expression québécoise « être aux petits oiseaux » signifie que l’on est heureux. Être aux petits oiseaux, c’est être aux anges, être au septième ciel, être ravi.

Nous voici donc de retour en terre canadienne dans cette suite de « Bienvenue à Meurtreville ». Ou à Mandeville plus exactement, une ville où il devrait logiquement faire bon vivre mais où le danger rôde pourtant partout et pas seulement à cause des ursidés présents dans le coin. Dans de ce polar qu’on lit d’une traite (200 pages environ), le dépaysement est toujours bien là, renforcé par de nombreux québécismes. (Les expressions « pogner », « crisse » et « zouf » n’auront plus de secret pour vous.)
Alors même si on peut trouver l’intrigue nettement moins originale que celle du premier opus des aventures du sergent Mazenc, on se laisse prendre par l’histoire de ce flic québécois, véritable ours solitaire peu sûr de lui cherchant à tout prix la reconnaissance de ses pairs.
À lire bien au chaud après avoir dégusté une délicieuse poutine (la spécialité culinaire ça va de soi)
Titre : Irrécupérable
Auteur : André Marois
Genre : Policier
Éditeur : Le mot et le reste
Nbr de pages : 188
Date de sortie : 17/02/2022
Prix : 17€