
Six ans après, nous revoilà à Melvile. Dès les premières pages de ce nouveau et dernier pavé de 400 pages de roman graphique, la route sinue, met du temps à revenir dans cet écrin de tous les possibles, rêve ou cauchemar. L’univers imaginé par Romain Renard nous prend corps et âme, et peut-être dans le travail de l’attente et le fait de ne pas se précipiter pour retrouver l’Homme et la Nature, leurs joies et leurs peines, qu’approche l’auteur, ces six ans étaient bénéfiques. Pour s’immerger et retrouver les sensations assez inédites qu’offre cette saga, par un auteur qui repousse les sommets de son art dans cette oeuvre totale, de fiction mais aussi de réalité, d’action et de question mais aussi de contemplation. L’histoire de Ruth Jacob vient non seulement compléter et finaliser le puzzle (du moins sur papier), elle vient l’ouvrir majestueusement et éclairer nos doutes. Bouleversant. Interview avec Romain Renard.

Bonjour Romain, nous nous étions rencontrés à l’occasion de la parution du deuxième album de Melvile. Il y a six ans. Il a vous a fallu du temps pour en terminer le troisième, non? Mais cet album n’existe-t-il pas justement dans la longueur?
Melvile, c’est une vie parallèle. J’ai traversé tellement d’événements personnels pendant cette période : la disparition de mon père (l’immense Claude Renard), ma fille qui a grandi. En réalité, ce livre m’a tenu compagnie pendant six ans. Dans mes lectures comme dans ce que je crée, je suis un passionné de contemplation. J’aime prendre la main du lecteur, lui dire que, oui, ça paraît long, mais que nous allons passer un moment ensemble dans cet univers. Ce n’est pas pour rien que l’album s’ouvre sur une route, qu’elle prend le temps d’arriver à destination. En fait, en six ans se sont passés 25 ans. C’est le temps qu’il a fallu au personnage principal, Paul Rivest, pour revenir à Melvile.
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Un livre, c’est un monde. J’ai du mal à prêter les miens, à les revendre. Ils m’ont fait passer un moment que je peux retrouver en reconnaissant une couverture, une tranche. Ce sont des boîtes à imaginaire qu’on habite le temps de la lecture.
Avec de la musique, aussi, comme pour les deux premiers albums. Une BO qu’on peut trouver sur votre nouveau site. Bon, bien sûr, il faut appuyer sur play sur son smartphone ou sa tablette, mais au-delà de ça, il y a un peu la magie qu’on retrouvait dans les livres d’enfants. On tourne la page et une mélodie surgit.
Comme les Colargol, c’est vrai ! J’ai imaginé ses morceaux comme des humeurs, pour accompagner l’histoire sans la plomber. Comme une sorte de drone, un soutien sonore. J’ai ajusté chaque musique en regard des pages, sur un banc de montage, comme un film. Elle préexistait, elle m’a inspiré. La scène d’ouverture, par exemple, était déjà composée.

Les deux albums précédents portaient comme titre le nom de leur héros. Samuel Beauclair, Saul Miller. Cette fois, dans L’histoire de Ruth Jacob, c’est pourtant Paul Rivest que nous suivons.
À la fin du livre, le lecteur se rendra compte de qui est le vrai narrateur. J’invite tous les gens qui souhaiteraient se plonger dans Melvile à lire ce dernier tome en premier. C’est la meilleure porte d’entrée. Paul amène le regard du lecteur sur les autres habitants qui sont toujours restés à Melvile, en vingt-cinq ans. Paul, il a du mal à revenir. D’où, aussi, le fait de prendre le temps d’entrer en matière.


Pour la première fois, nous nous rendons compte qu’il y a des routes qui mènent à Melvile ou en sortent. Les deux albums précédents laissaient penser qu’on pouvait y être piégé, ne jamais pouvoir en sortir. Comme si un Dôme, à la Stephen King, avait mis cette petite ville sous cloche.
Hé oui, il y a des routes, et, un peu plus loin, il y a Vallée Heureuse. Une ville plus grande comparable à Montréal ou Oslo et qui mériterait, qui sait, qu’on y revienne. Melvile, c’est un village perdu dans la montagne qui entretient un lien avec le monde extérieur par des routes.

Des routes interminables comme on en trouve au Québec. Où tout est éloigné l’un de l’autre, et où les trajets en voiture peuvent être longs. Mais, tout votre univers, dans les sonorités des patronymes, est très québécois, non?
Avant même de créer Melvile, j’avais été engagé par Lonely Planet et Casterman pour réaliser un guide illustré. Comme Nicolas de Crécy avait opté pour Florence et Hugo Pratt, forcément, pour Venise, on m’avait demandé de choisir une ville. Je ne connaissais pas Montréal, alors je l’ai proposée. Pendant deux mois, je l’ai donc découverte et suis tombé en amour. J’y suis ensuite retourné pour des festivals, à l’occasion d’une bourse.


Quand mes tout premiers récits de Melvile sont venus, l’environnement québécois s’est imposé. Dans ce côté Amérique francophone, mais jamais situé géographiquement.
Tous vos héros portent un nom biblique, là-bas.
Pour la même raison: ne pas coller géographiquement à une contrée existante. Ils ne s’appellent ni John ni Jean-Marc. Pareil pour les voitures. Oh peut-être voit-on peut-être une Japonaise et une ou deux Allemandes.

Dans ce nouveau tome, on passe beaucoup de temps en voiture.
Ah oui. En réalité, c’est mon propre voyage en ces terres. J’ai sillonné tout ce pays. Une chance incroyable, sans carte, à l’aventure. Le GPS se coupe parfois. Et si on se perd, ce n’est pas grave. Sauf si la jauge commence clignoter, alors on s’inquiète de trouver une station-essence dans les temps.
C’est le dernier album Melvile, alors?
Oui ! Cela fait dix ans que j’avais envie d’un récit choral avec tous les personnages. Ruth Jacob était déjà présente, comme les autres personnages, dans les précédents. Ruth a évolué entre le premier et le troisième. Dans L’histoire de Saul Miller, vous pouviez la voir, derrière les chasseurs, assistant au concert par exemple.

Vous disiez que cet album-ci était la meilleure porte d’entrée sur Melvile. Pourquoi est-il le dernier alors ?
Pour le premier volume, j’avais fait le choix de me limiter finalement à un seul arc narratif. Tout se lit indépendamment. Mais je suis content que la série ait trouvé son public pour me permettre d’arriver au bout de ce que je voulais raconter.
Vous n’en avez pas pour autant fini avec Melvile.
C’est le dernier objet littéraire mais je vais continuer de vivre avec Melvile quelques années. Un quatrième album est sorti simultanément et va me permettre de repartir en tournée de concerts dès mars. Il y aura 60 à 80 dates, un tour du monde.
Puis, il y a la préparation du film, centré sur l’histoire de Ruth Jacob, que je coréalise avec Fursy Teyssier, chef décorateur du film d’animation J’ai perdu mon corps, qui a ouvert le film d’animation francophone aux adultes. Ce sera produit par Need Productions. Donc Melvile n’est pas derrière moi, je vais encore y baigner pas mal de temps. Quelques minutes de film sont déjà animées pour présenter le projet dans les salons.
Ce film, c’est une suite logique mais ce n’était pas un but en soi. Je ne pensais pas en faire un film d’animation, en tout cas, plutôt une série. Notamment parce qu’il fallait animer mon dessin, avec la crainte qu’il ne se prête pas à l’exercice. J’ai réalisé mes planches au fusain, au feutre, des techniques très lourdes, trop que pour les animer. Alors, nous avons réalisé plein d’essais et nous sommes arrivés au bon rendu.

Mais il y a déjà un peu de vidéo dans votre manière de mettre en scène votre histoire. Il y a un grain, des parasites.
C’est vrai. Il y a ce côté VHS, Betamax même ! C’est ce qui a fait mon éducation filmique. Mon père pensait que le Betamax, c’était le futur. Sauf qu’il s’est trompé et que la VHS a pris l’ascendant. Il faut dire que les Betamax vieillissaient très mal. Si bien qu’après quelques lectures, un tiers de l’image souffrait de parasites. J’ai vu pas mal de films comme Jaws, de cette manière. Et j’ai repris cet effet dans la BD, notamment lors de l’incendie, quand la fumée se développe. C’est une sorte d’autofiction et une manière d’amener une matière organique.


Vos albums tiennent aussi d’une obscurité, à laquelle le lecteur s’adapte, pour y voir de plus en plus clair.
Oui, il y a de ça, on s’habitue. C’est comme un bain chaud dans lequel on se glisse, au fur et à mesure. Puis, il y a des flashbacks pour venir éclairer le récit. Mais l’obscurité ne reste pas telle quelle, elle évolue. Vous remarquerez que les dernières pages, au présent, rejoignent les tons du passé, comme si tout se résolvait dans une sorte de libération.

Y apparaît notamment, dans quelques cases, Samuel Beauclair, le héros de la première histoire. Auquel vous prêtez vos traits.
Ça me plaisait de faire revenir ce personnage qui interrogeait la filiation, cette relation entre un père et un fils qui a la folie de choisir le même métier que son père. Il y a quelque chose d’un combat. J’ai mis beaucoup de choses de moi-même, et un peu plus, pour raconter ces histoires. Melvile, c’était une arène pour celles-ci.



Avec la forêt, tout autour. Normal au Québec mais peut-être plus inquiétant dans nos pays où la forêt peut paraître inquiétante, horrifiante. On le voit dans pas mal de séries ces dernières années.
La forêt est une évidence au Québec, dans les Laurentides, Val David, etc. On vit avec. Il faut voir les cabanes à sucre où on récolte le sirop d’érable. Pour nous, en Belgique, cette forêt reste un mythe. Il y a bien les Ardennes vers lesquelles tout le monde se tourne lors des périodes de vacances.
Dans mon récit, la forêt marque le côté wild, sauvage. C’est un monde ni amical, ni belliqueux. La nature n’a pas besoin de nous, elle était habitée avant l’apparition des hommes et que ceux-ci se rendent compte d’elle. Elle s’ouvre, cela dit, c’est un état de fait. Mais quand la ville sort de terre, la forêt se défend face à la menace. Comme ces arbres qui communiquent entre eux pour se défendre au mieux pour lutter contre un champignon.


Dans les trois tomes de votre récit, l’élément-clé, c’est cet incendie. Vous y mettez le feu.
Même dans un événement aussi destructeur, la Nature mue, s’ébroue. Elle se relèvera. Elle peut être monstrueuse, comme on le voit avec l’accident de chasse, les noyades répétées. L’homme est peut-être ce champignon colonisateur qui va tenter de sucer le plus de fève et choisir un autre individu quand il a fini. Et même en noyant le territoire, Melvile, il y aura encore de la vie.


Avec un réalisme photographique.
Dans ce troisième livre, on passe beaucoup plus de temps dans ce décor en sursis. Le personnage se figure cette richesse, sent la préexistence de ce décor. Cet aspect photo, ça en traduit le réalisme. Je voulais ramener ce côté reportage, avec une technique de flou. Tous mes dessins commencent dans le flou, et au fil du travail, je fais ou pas la mise au point.

Mais n’est-ce pas dangereux?
Je me suis raté souvent. Mais ce n’est pas grave, je m’amuse tellement. Ce qui me grise le plus, c’est de dessiner les choses comme si j’y étais, de pousser le réalisme. Ce que j’ai encore plus expérimenté dans les Chroniques. Là, dans les histoires que je racontais, les personnages n’avaient pas besoin de bouger, d’entretenir un rapport intericonique. Je pouvais encrer encore plus le décor.
En fait, à la base de Melvile, il y a un roman, qui ne sera sans doute jamais publié, un long texte de 200-300 pages. Pour réaliser ces BD’s, il n’y a pas eu de découpage traditionnel. À un moment, la musique s’impose.

Cette histoire acte définitivement le besoin vital de raconter des histoires.
Nous existons tant que nous sommes racontés, tant que nous en parlons. C’est pour ça que certains cherchent toujours l’Atlantide. Il est là le pouvoir du mythe et de la fiction. Ça me fascine. C’est le propre de l’homme de s’inventer, c’est la base de son évolution, qui commence par la religion puis par toutes sortes d’autres choses qui s’enchaînent. Jusqu’à preuve du contraire, les animaux ne se racontent pas d’histoire. L’homme, lui, est conscient et a peur de sa mortalité. Nous sommes tous nés orphelins. Nos ancêtres ne savaient pas d’où ils venaient, puis ils ont vu le ciel éclairé, ils ont inventé des récits. Si on ne construit pas de mythes, on devient fou. C’est ça notre vie. Regardez les stories Instagram, ce besoin de faire des vidéos instantanées, ce n’est que la poursuite de cette manière de s’inventer.

Vos chroniques permettent d’enrichir la vie et l’histoire de la ville par de multiples récits. Mais vous n’en donnez pas souvent le fin mot, vous les laissez en suspens.
Il arrive qu’on loupe certains événements, et c’est la vie. On ne peut pas tout savoir sur tout. Ces chroniques sont des instantanés, des humeurs, des tranches de vie dans le style de Raymond Carver. Sans qu’il y ait besoin de grand final, d’une conclusion.

Ces chroniques forment un autre livre touffu qui paraît simultanément au troisième. Vous n’avez pas eu envie d’espacer les parutions?
Ce fut compliqué. Publier les chroniques avant cette dernière parution, c’était livrer certains éléments de cette dernière histoire. Temporiser et publier plus tard ce recueil, comme un bonus, en donnant l’impression de racler les fonds de tiroir. Non, la meilleure des façons de sortir cet album, c’était de le faire coexister. Ces chroniques sont une sorte de conclusion narrative. C’est le recueil sur lequel Paul tombe dans son enquête. L’oeuvre du protagoniste du premier tome. Ce quatrième album fait exister la mythologie. C’est la suite logique de l’application, dans laquelle le curieux pouvait pointer une maison et découvrir une vidéo s’animer sur base du dessin. J’avais vraiment envie de revenir à un objet littéraire qui relierait tout.

L’application, je m’en souviens ! Elle n’existe plus aujourd’hui, malheureusement…
Elle avait eu du succès à l’époque. Mais je ne pense pas en avoir encore besoin. Le site, fraîchement inauguré, est suffisant. Je vais y déposer tout ce qui concerne l’univers de Melvile. Des histoires inédites, liées ensemble. Nous n’avons pas été plus loin dans l’expérience de réalité augmentée que nous proposions dans le premier tome et qui permettait, par un scan, d’accéder à un degré d’histoire supplémentaire.

Les chroniques, c’est la relecture d’un livre oublié. Le site, lui, sera pérenne. Il faut bien dire qu’héberger une application sous Apple, ça coûte une fortune. Sans compter les changements de plateformes, d’hôtes qui font que du jour au lendemain l’application n’est plus disponible. Je n’ai plus envie d’engager de l’énergie là-dedans, c’est trop frustrant. Merci Google et Apple. Le site me permet de revenir à quelque chose de plus indépendant, artisanal. Je pense qu’il faut savoir rester humble.

D’autres projets?
Un jeu de cartes devrait voir le jour mais a pris du retard. Ce sera une enquête policière autour d’un fait marquant de Melvile: la mort d’un des derniers propriétaires de la scierie. Le pasteur est-il le tueur? Ou est-ce quelqu’un d’autre? Le joueur devra démêler le faux du vrai en interrogeant chaque habitant. Une sorte de Cluedo.
Quant à des histoires inédites, un personnage me fascine et je n’ai jusqu’ici que trop peu explorer son histoire. Il s’agit de Nils, le grand-frère des tarés. Il me questionne et me passionne. Parce qu’il subit sa fratrie, c’est surtout son petit-frère qui déconne. Nils, il joue toujours au dur, mais peut-être ne l’a-t-il pas choisi? Que devient-il quand Melvile n’est plus là. N’y aurait-il pas quelque chose au fond de l’eau qu’il voudrait aller repêcher? Je ne sais pas comment cette histoire verra le jour, si elle arrive. En BD, sous forme de chronique plus ou moins longue, dans un texte lors de concerts, sur une bande magnétique?


Dans le petit village où j’ai grandi, à la frontière de la Wallonie et de la France, à Honnelles, j’en ai vu des gosses dans le regard desquels il était marqué qu’ils ne partiraient pas. Oui, j’ai croisé des gens dans mon enfance qui ont inspiré certains personnages de Melvile.
Maintenant, je reviens dans ce petit village, cette région, je suis apaisé. Je pense que je ne me sentais pas à ma place, je devais être trop sensible par rapport à la rudesse de ce milieu. J’étais désinvolte, con aussi. Aujourd’hui, je perçois un amour, une bienveillance, un bonheur de retrouver ces personnes. J’ai l’impression d’être dans une chanson de Springsteen quand je reviens.

Désormais, je me retrouve à nouveau désarmé, une clinche face au savoir-faire de ces habitants. J’ai un respect pour leurs connaissances, j’ai envie d’apprendre et je me rends compte que je suis passé à côté de plein de choses.
Un spin-off pourrait-il voir le jour?
Oui, Vallée-Heureuse, donc. Je sais déjà qu’un animateur radio y habite. Il doit y avoir un ou deux dessins sur le site. Comme je le disais, c’est un espace plus urbain.

D’autres projets?
Oui, dans l’audiovisuel. Je travaille sur le développement d’une série télé qui aurait son pendant en BD, en 2024. Ce serait un polar fantastique nommé Talk Talk et qui aborderait un monde où les nouvelles technologies permettent désormais de communiquer avec les morts. Et, forcément, ce nouveau rapport à la mortalité change le travail. Notamment des enquêteurs.
Sur votre site, il y a un shop, qu’y trouvera-t-on?
Des tirages en digigraphie, les BO en vinyles ou en cassettes audio, des éditions collectors.
En cassettes audio?
Oui, ça m’amuse beaucoup. Comme le vinyle depuis plusieurs années, la cassette revit. Les Pixies ou Cigarettes after sex ont par exemple sorti leur dernier album de cette manière. C’est un objet tellement beau ! Puis c’est une autre manière d’écouter la musique, avec un son différent.

Ce périple, au Canada et ailleurs, entre fiction et réalité, il vous a changé?
Complètement. J’ai commencé cette trilogie en tant que fils de quelqu’un. Maintenant, je suis père de… Avec toutes les questions que cela suscite. Toutes sont dans ces livres.


Merci Romain et bonne route ! Et rendez-vous sur melvile.com pour tous les bonus.
Série: Melvile
Tome: 3 – L’histoire de Ruth Jacob
Scénario, dessin et couleurs: Romain Renard
Genre: Fantastique, Mystère, Thriller
Éditeur: Le Lombard
Nbre de pages: 400
Prix: 29,9€
Date de sortie: le 28/01/2022
Extraits:
Série: Melvile
Hors-Série
Titre: Les chroniques de Melvile
Scénario, dessin et couleurs: Romain Renard
Genre: Fantastique, Mystère, Thriller
Éditeur: Le Lombard
Nbre de pages: 240
Prix: 22,5€
Date de sortie: le 28/01/2022
Extraits: